2, place du Colonel-Fabien - Paris 19e - Comité de rédaction: Obey Ament - Gérard Busque - Jacques Chabalier - Patrick Coulon - Patrice Falguier - Jean-Louis Le Moing - Yann Le Pollotec - Frank Mouly - Nicolas Bescond - Julia Castanier - Denis Rondepierre - Lydia Samarbakhsh - Gérard Streiff - Directeur: Patrice Bessac - Rédaction: Patrice Falguier Tél.: 01404013 59 - Gérard Streiff Tél.: 01404012 41 - Mèl : communistes@pcf.fr - Relecture: Jacqueline Lamothe - Mise en pages: Zouhair. NAKARA@vallee-de-la-marne.com

ÉLECTIONSEUROPÉENNES

Enjeu, contenu, calendrier...Le point avec Gilles Garnier (lire p. 3)

SERVEZ-VOUS www.pcf.fr

Dieudonnén'est pas

l'anti-systèmequ'il prétend être

(lire p. 3)

Tract de la semaineAprès les vœux de F. Hollande

INTERNET www.pcf.fr

Vidéo du discoursde Pierre Laurent

Devant plus de500 personnalités

de la gauche sociale,politique et

associative, PierreLaurent a plaidé pour

un changement de cappolitique. S'adressant à

celles et ceux quiveulent « sauver la

France et la gauche », illes a appelés à serassembler dans

l'action, le débat et levote pour construire

ensemble unealternative répondant

aux attentespopulaires. µ

(Lire p. 2)

2014année de solidaritéavec la Palestine

(lire p. 3)

540 - Supplément à l ’Humanité du 15   janv ier 2014 - PAGE I

Vœux du PCF à la presse et aux personnalités

Un pacte de solidaritépour changer de cap en France et en Europe

VŒUX DE PIERRE LAURENT

540 - Supplément à l ’Humanité du 15   janv ier 2014 - PAGE 2

Après avoir dénoncé les dérives politiques de certainsmédias qui confondent la France avec la Principauté deMonaco, Pierre Laurent a centré son intervention sur lasituation au lendemain des vœux de François Hollande.Il a appelé les Françaises et les Français à ne pas renon-cer à leurs espoirs.(…) Je sais que, par millions, les Français ont fêté le Nouvel an en nour-rissant au fond d’eux-mêmes un espoir au cœur. Je veux leur souhaiterle meilleur et le bonheur dans leurs projets. Vous avez raison d’espérer.Vos espoirs sont la solution pour redresser notre pays. Vos espoirs iso-lés sont une force rassemblés!

Libérer la France et l’Europe des privilègesdes actionnaires et de la finance

Le problème, c’est que la France, l’Europe restent sous la domination delogiques financières étrangères à l’intérêt général. C’est plus que ja-mais l’urgence!La France de 2013 aura été celle des 1000 plans de licenciements, de lanon inversion de la courbe du chômage avec plus de 5 millions de chô-meurs, de la loi sur l’ANI qui facilite aujourd’hui la tâche des licencieurs,d’un nouveau recul du droit à la retraite, des 20 milliards de cadeauxnouveaux pour le patronat avec le CICE, de l’augmentation injuste de laTVA. 2013 aura été pour le gouvernement l’année de tous les renonce-ments. Et tout ça pour quel résultat? Que nous annonce François Hol-lande lors de ses vœux? Que cela va continuer de plus belle (…)Lors de ses vœux, François Hollande a oublié les Français. Il n’avait d’at-tention que pour le MEDEF. Tout a été dit pour lui donner des gages: plusd’allégements, moins de dépenses publiques, moins de sécurité sociale,moins de moyens pour les collectivités locales, moins de droits sociaux,moins de droits pour le Parlement avec le recours aux ordonnances. LeMEDEF est d’ailleurs le seul à avoir vraiment applaudi. Toutes les orga-nisations syndicales de salariés se sont inquiétées ou ont demandé desexplications. Il y a en effet de quoi s’alarmer. Car il faut être fou pour si-gner au bas du pacte Gattaz. Un vrai pacte de dupes (…)

Un appel aux militants socialistesNon, François Hollande ne nous vendra pas ça pour une politique degauche. C’est injuste, inefficace, générateur de monstrueux gâchis fi-nanciers. La capitalisation mondiale a atteint la somme record de 62000milliards de dollars! Soit un doublement en dix ans. François Hollandecroit moderniser la social-démocratie française et lui faire rattraperson retard. Il fait du Blair et du Schroeder avec dix ans de retard, en ou-bliant que le krach de 2008 a signé l’impasse de cette troisième voie.Aux militants socialistes, je dis: ne faites pas avec retard les mêmes er-reurs que les socialistes anglais et allemands. Aux écologistes, je dis:n’accompagnez pas ce mouvement qui ne fait de l’écologie qu’une varia-ble d’ajustement, qu’un segment juteux du capitalisme vert. Je le disavec des mots simples et solennels, le cap choisi par François Hollandeamène à coup sûr la France dans le mur du chômage, de la précarité, dela désespérance. Disant cela je n’étonne malheureusement personne. Jene fais qu’exprimer le sentiment profond qui gagne le pays. Mais je nem’y résous pas une seconde. Oui, je le dis: accélérer dans cette voie, ceserait signer avec le diable de la finance un pacte d’irresponsabilité.

L’urgence d’un autre cheminLa vraie responsabilité c’est d’emprunter au plus vite un autre chemin.Car, je le dis sans me réjouir, avec cette politique l’échec est assuré.Ceux qui font miroiter des illusions nous font perdre un temps précieuxque le plus grand nombre de nos concitoyens paient cher.Alors je propose une autre voie, un autre pacte aux Françaises et auxFrançais. A toutes celles et ceux qui, ayant déjà pris conscience dufiasco ou dont les doutes s’amplifient chaque jour, je tends la main et jedis: travaillons à autre chose sans tarder, travaillons à une politique degauche qui saura allier justice sociale, nouveau modèle productif, tran-sition écologique et nouvelle ère démocratique.Soyons solidaires! Au-delà de nos différences, de nos débats, nous quivoyons venir le pire sans nous y résoudre, travaillons ensemble à unpacte de solidarité.Ce pacte de solidarité, en quoi pourrait-il consister? En un cap poli-tique, d’abord, pour tracer les grandes lignes d’une politique alternativede gauche. En une méthode, ensuite, celle qui consiste à rassembler au-delà de nos différences quand l’essentiel nous unit : sauver la France,sauver la gauche!C’est le moment. L’heure n’est plus à attendre ce qui ne viendra pas. Il ne

suffit pas non plus de décrire et de commenter la catastrophe annoncée.2013 a été pour beaucoup l’année de la déception et de l’amertume.Tournons cette page et repassons à l’offensive. En 2014, soufflons en-semble et soufflons très fort pour que les vents tournent vers lagauche.Et je le dis clairement aux travailleurs de ce pays, n’attendez rien pourcela du côté de Marine Le Pen, qui n’endosse que le costume de lacontestation populaire et sociale pour mieux diviser, opposer, semer lahaine et maintenir la loi des plus forts.Assez de haine! Assez de violences sociales, sexistes, racistes! C’est laFrance avec toutes ses couleurs, c’est l’Europe de tous les travailleursqu’il faut remettre en marche.

Les chantiers ne manquent pasFace à ceux qui préconisent le saccage de la dépense publique, de nosservices publics et qui prônent l’irresponsabilité sociale des entre-prises en les dégageant du financement de la protection sociale, nousvoulons construire une autre voie. Braquons pour cela le projecteur surles coûts exorbitants du capital : 300 milliards d’euros de frais finan-ciers, d’intérêts bancaires et de dividendes versées aux actionnairesprélevés chaque année sur les richesses créées dans les entreprises; 50à 60 milliards d’euros d’évasion fiscale, 30 milliards d’euros d’exonéra-tions de cotisations sociales sans effet sur l’emploi... Si Pierre Gattaz etPierre Moscovici veulent des pistes de travail, nous en avons. Et d’ail-leurs, à l’un comme à l’autre, je dis débattons de cela à visage décou-vert, à la télévision, partout où vous le voulez, nous sommes prêts.Nous voulons la vérité sur la fiscalité. Jean-Marc Ayrault avait annoncéune remise à plat. Mais le grand débat public a été aussitôt enterré. Etc’est entre gens sérieux, Élysée, Bercy et MEDEF, que les discussionsdéjà se mènent. Nous n’acceptons pas ce huis clos à haut risque. Je réaf-firme ici que nous tiendrons avant l’été des États généraux de la justicefiscale ouverts à tous. Toutes celles et ceux qui souhaitent en être par-tie prenante pour construire dans la transparence les propositionsd’une grande réforme fiscale de gauche sont les bienvenus. En février,nous voulons instaurer un comité préparatoire largement ouvert qui ensera le lieu d’organisation. L’invitation est donc lancée. D’ici là nouspoursuivrons la bataille engagée contre la hausse de la TVA. L’attaqueen règle contre le « pouvoir d’achat » qui s’amplifie chaque jour à coupde taxes n’est plus supportable.Notre pacte de solidarité, c’est aussi celui qui dit non à la haine, àtoutes les formes de racisme et de discrimination. La crise qui minetoute l’Europe est propice au réveil de tous les monstres et ce dangerest décuplé par la disqualification systématiquement orchestrée detous les principes de solidarité. Le combat politique, idéologique et juri-dique contre tous les racismes doit redoubler (…) A ce moment PierreLaurent revient sur l’affaire Dieudonné et rappelle les positions du PCF.

Changer aussi en Europe Le combat européen sera lui aussi cette année une priorité avec lesélections européennes. Le congrès du Parti de la gauche européenne endécembre à Madrid a été une très bonne nouvelle. Les forces de lagauche européenne, celles qui refusent l’austérité et les diktats de latroïka sont rassemblées comme jamais pour cette bataille. Le travailmené depuis trois ans porte ses fruits. Ainsi, Syriza, Die Linke, laGauche unie d’Espagne, l’alliance rouge verte danoise, le Front degauche, les communistes de Bohème Moravie, la gauche bulgare, le partide la gauche suédoise et tant d’autres, vont à la bataille ensemble avecun porte-parole symbolique, Alexis Tsipras, leader de cette gauchegrecque qui résiste avec courage depuis quatre ans et qui est au-jourd’hui aux portes du pouvoir.

L’enjeu de ces élections européennes: rassembler la gauche euro-péenne, toutes les forces anti-austérité pour dire STOP au massacre dé-mocratique et social, à la tutelle des marchés financiers, et OUI à la re-fondation d’une Europe solidaire.Des progrès sensibles sont possibles dans un grand nombre de paysdont la France. La GUE-NGL peut se renforcer et devenir un groupe in-contournable au Parlement européen. (…) Notre devoir est d’être en campagne rapidement. Le PCF œuvre à celaactivement dans le Front de gauche et se rendra vendredi à la rencontreavec le Parti de gauche avec la volonté d’accélérer notre entrée en cam-pagne. Elle devient urgente.

Les municipales C’est avec la même détermination que nous sommes engagés dans leséchéances municipales. Vous le savez nous y accordons une très grandeimportance. Depuis toujours, nous avons mis notre énergie transforma-trice au service des conquêtes ouvrières dans les municipalités popu-laires. Ce « communisme municipal » marque non seulement les villesque nous gérons, mais l’ensemble du paysage communal national qui estle lieu d’un investissement public massif et souvent audacieux. Nous nelaisserons pas détruire ce tissu d’innovation communale. Et ceux quiveulent réserver aux communes le sort qu’ils réservent au budget del’Etat nous trouveront sur leur route. Car ce qui se joue ce sont destransports publics, des crèches, des renouvellements urbains, du loge-ment social de qualité, de l’innovation écologique...Voilà le sens très clair de notre engagement. Poursuivre d’ambitieuses etinnovantes politiques publiques de gauche au service des populations.Nos maîtres-mots sont clairs. Service public de proximité, justice et soli-darité, innovation et développement, ville pour tous, démocratie avectous. Cette bataille va être rude dans les années à venir. Nous entendonsla mener avec le maximum de forces. Déserter ces positions serait unegrave erreur. L’heure est à leur renforcement.C’est donc en toute transparence et en toute conscience des enjeux, enconsidérant nos responsabilités pour les populations, pour l’avenir duFront de gauche et notre ambition de refondation de la gauche, que nousavons fait ces choix. Commune par commune, mais avec une même ambi-tion, les communistes ont pris leur décision. La diversité des situationslocales est connue. Mais non, le Front de gauche n’est pas en lambeauxcomme je l’ai lu. Il est au travail, il est en débat et aujourd’hui danstoutes les communes il est au combat. Là où toutes les forces du Front degauche n’ont pas dans cette échéance fait le même choix, le respect desuns et des autres doit prévaloir à la base comme au sommet du Front degauche. Pour ma part, je m’y suis toujours tenu.Pour ces élections municipales, je souhaite à tous les militants du Frontde gauche, de convaincre, de mener campagne pourvu que l’objectif com-mun soit de battre la droite et l’extrême droite. Je leur souhaite aussi dese rassembler au second tour pour faire prévaloir à gauche des objectifsde politiques publiques progressistes. Le temps des choix a eu lieu. Letemps de la bataille est venu. Viendra le temps de tirer les leçons.

Pour conclurePermettez-moi de conclure en adressant mes vœux à tous les militantsde la gauche sociale, syndicale, politique, associative, représentés icidans sa diversité. A tous, je dis ma conviction, une autre voie s’empa-rera tôt ou tard à gauche pour sortir de l’austérité. C’est dès maintenantqu’elle se construit.Aux militants du Front de gauche je dis: « Nous avons encore tant debelles choses à construire ensemble ». Ma conviction est que l’œuvreentreprise il y a cinq ans est plus nécessaire que jamais, et que les dé-bats qui nous animent ne doivent prendre le pas sur cette exigence.Nous allons mener deux batailles électorales décisives. Ensemble nousen tirerons les leçons et nous construirons de nouvelles étapes pour leFront de gauche, son fonctionnement, son avenir. Personne ne peut sepasser des autres pour avancer.

A la fin de son intervention, Pierre Laurent a rendu un hommage appuyéaux militants communistes qui “donnent un beau visage au Parti com-muniste”. (…) Le communisme nouvelle génération prend petit à petittoute son épaisseur. Cette année encore, nous avons enregistré plus de5000 adhésions. De nombreux jeunes rejoignent nos rangs, heureuxd’intégrer une organisation qui sans jamais renier son idéal a toujourseu à cœur de se mêler de la vie de la cité. A presque 100 ans, le Particommuniste français est en marche à très belle allure. (…) Je vous remercie. Bonne année 2014! µ

L’urgence d’un autre chemin

540 - Supplément à l ’Humanité du 15   janv ier 2014 - PAGE 3

Cela fera bientôt soixante-dix ansque le peuple palestinien luttepour sa liberté et sa dignité. Un

combat pour le droit et la justice qui,malgré les tragédies et les difficultés,a permis qu’aujourd’hui l’exigence dela reconnaissance d’un État palesti-nien n’a jamais été aussi partagéedans l’opinion publique européenne etinternationale. En 2011, la Palestine est devenue le195e membre de l’Organisation desNations unies pour l’éducation, lascience et la culture (UNESCO), et endécembre 2012, elle était élue commeÉtat observateur non-membre des Na-tions unies. La dernière Assembléegénérale de l’ONU a décidé de faire de2014 « Année internationale de la so-lidarité avec le peuple palestinien ».Le PCF prend toute la mesure de cettedéclaration. Depuis des années, les communistesfrançais sont engagés aux côtés desPalestiniens pour défendre la paix etl’Etat de droit. Nos élus locaux et par-lementaires sont à la pointe du plusgrand réseau de villes jumelées avecles camps de réfugiés, une structure

organisée par l’AJPF dont le membrefondateur, notre camarade FernandTuil, nous a récemment quittés. Fortde son engagement, nous donneronsune plus grande force à ces jumelageslors de cette année de solidarité.Nous sommes convaincus qu’une paixjuste est possible, les conditions sontconnues depuis des années : un Etatpalestinien dans les frontières de1967 avec Jérusalem-Est pour capi-tale. L’Autorité palestinienne doitavoir les moyens po-litiques d’adminis-trer son propre ter-ritoire, en toute in-dépendance, libéréde toute colonisa-tion. En ce sens, leblocus de Gaza doitêtre levé et l’ensem-ble des colonies illé-gales de Cisjordaniedémantelées. La totalité des terri-toires occupés de la région doiventêtre rendus. Une véritable solidaritéinternationale pourrait appuyer ledroit au retour des réfugiés palesti-nien depuis 1948.

Et puis, il faut s’attaquer à l’impunitéisraélienne en ébranlant son principalmoteur : le rayonnement économiquetiré de la colonisation. En répondant àl’appel de BDS-International (2005)lancé de Palestine pour le boycott desproduits issus des colonies, le désin-vestissement des projets de coopéra-tion favorisant la colonisation et pourl’application de sanctions. 2014 marquera le début d’une cam-pagne sans précédent pour la libéra-

tion de MarwanBarghouti, députépalestinien, et des5 000 prisonnierspolitiques palesti-niens. Le PCF s’en-gage pleinementdans cette cam-pagne qui se décli-nera en de nom-breuses actions

nationales et locales. Et le premierrendez-vous national avec l’exposi-tion Wonderland d’artistes palesti-niens et israéliens accueillie place duColonel-Fabien du 23 janvier au 9 fé-vrier.

Ensemble, nous pouvons faire decette année mondiale un tournant dela solidarité et du rassemblementpour la paix, le droit et la justice. µ

Gérard Martin,collectif PCF-Palestine

collectif-palestine@pcf.fr

PLANÈTE2014, année mondiale de la solidarité avec la Palestine « La grande paix humaine est possible » (Jean-Jaurès)

PARTI PRISL’INTERVIEWLa RedouteLes actionnaires ontcapté les richessesproduites au détrimentdes salaires

Ils s’attendaient au pire, maisl’annonce par les deuxnouveaux repreneurs de lasuppression de 1 178 postesen 4 ans a été un véritablechoc pour les responsablessyndicaux et les salariés de laRedoute.Dans le territoire de Roubaix,Tourcoing et Wattrelos déjàtouché par un chômage record,cette saignée de l’emploi vaavoir de lourdes conséquencessur la vie de milliers defamilles et de salariés quisouvent, depuis l’âge de 16ans, travaillaient à la Redoute.Le groupe Kering et M. Pinaultsoldent l’emploi pour leluxe ! Après avoir pompé lescaisses de la Redoute sansinvestir, ils retirent leursbilles et ce sont les salariésqui vont payer la facture.Les retards dans lamodernisation technologiqueou dans le passage au e-commerce ne peuvent êtreimputés aux salariés qui parleur travail ont fait la fortunedu patronat du textile depuisun siècle.Les actionnaires ont capté lesrichesses produites audétriment desinvestissements et dessalaires des travailleurs. Le PCF et ses élus seront auxcôtés des salariés et de leursreprésentants dans lesactions et manifestationsqu’ils décideront de mener.Chaque jour, dans toute laFrance et dans tous lessecteurs professionnels, dessuppressions d’emplois sontannoncées au seul bénéfice dela compétitivité du capital. Laresponsabilité dugouvernement est grande.François Hollande et songouvernement se sontopposés au vote d’une loiinterdisant les licenciementsboursiers que les élus du Fontde gauche ont déposée.Pire, ils ont fait voter l’ANI,une loi dite de sécurisation del’emploi, qui comme le prouveaujourd’hui la Redoutesécurise les licencieurs.Le seul pacte deresponsabilité pour défendreet relancer l’emploi pourcelles et ceux qui défendentl’avenir industriel de notrepays est aux côtés dessalariés et dans une contre-offensive politique à gauche.

PCF, le 10 janvier

QUE DIRE DE L’ENJEU DES PROCHAINES ELECTIONSEUROPEENNES ?

GILLES GARNIER : Cette élection européenne, même si toute élection est im-portante, aura une signification toute particulière. Ce sera la première élec-tion après les différents plans d’austérité appliqués au niveau européen. Ilest donc très important que la liste du Front de gauche en France, les listesdes gauches du PGE, le Parti de la gauche européenne se fassent entendre àce moment historiquement fort.  Est-ce qu’il n’y aura que des candidaturesqui soutiennent une Europe libérale et austéritaire, ou est-ce qu’il y aurades candidatures qui vont défendre une autre Europe, et en tout cas une Eu-rope refondée ? Donc ce sera une étape très importante au plan européen.Tout comme le choix que nous avons fait de présenter le camarade Tsipras(de Syrisa) comme candidat à la présidence de la Commission européenne. Ils’agit de donner une voix, qui est quand même essentielle, à celles et ceuxqui rejettent l’Europe actuelle, qui se battent, et heureusement il y a beau-coup de gens qui se battent, en Espagne, au Portugal, en Grèce... C’est trèsimportant que l’ensemble de ces luttes aient un débouché politique et notreliste, tant au plan national qu’européen, a cet objectif-là. Et puis surtout,cette liste, tout en étant très ferme sur la refondation de l’Europe, ne sou-haite pas une Europe étriquée, ce qui est le choix d’une partie la droite sou-verainiste ou de l’extrême droite « classique ». Il est très très importantqu’il y ait aussi une possibilité pour les électeurs de dire non à cette Europeet de ne pas se laisser embarquer dans des chemins de traverse, des ma-gouilles de politicards.

QUEL CONTENU DEVRAIT AVOIR LA CAMPAGNE ?G. G. : On a beaucoup travaillé à préciser notre programme,

ce qu’on entend par « Refonder l’Europe ». Il y a bien des propositions quisont des mesures, je dirais drastiques, de réorientation très forte du traité,voire même l’écriture de nouveaux traités. Et en même temps, nous n’aban-

donnons pas le combat quotidien, y compris au sein de l’Europe telle qu’elleest faite, tout en espérant et en faisant tout pour qu’elle change. Je pensepar exemple à l’accord transatlantique, à la définition de la politique de laPAC ; je pense au budget européen, aux actions de solidarité que doit menerl’Europe, à la question de la défense. Sur tous ces sujets, n’attendons pasqu’on ait totalement refondé l’Europe. Nous continuerons à nous battre,avec les moyens qui nous sont donné au Parlement européen et au sein duParti de la gauche européenne, contre les options majoritaires actuellementdéfendues par la droite et malheureusement une partie de la social-démo-cratie européenne.

ENFIN QUE PEUT-ON DIRE DU CALENDRIER ?G. G. : Notre idée était d’avancer sur un programme porté

par l’ensemble des membres du Front de gauche, ce que nous sommes ac-tuellement en train de discuter avec les camarades en charge de ces ques-tions dans toutes les formations du Front. Je ne cache pas que ce n’est pasforcément très simple avec nos amis et camarades du Parti de gauche. Pour-tant, il faut qu’on avance sur le contenu, où on a tout de même un socle com-mun : on a déjà écrit des pistes dans L’humain d’abord, on a tout ce que nospartis ont réfléchi sur l’enjeu européen. Il y a le programme du Front degauche comme partie prenante du PGE, programme qui n’est pas très éloignédes propositions que l’on fait au plan national. Et il y a aussi tout ce quis’est discuté par exemple à Athènes, à l’alter-sommet. Toutes ces proposi-tions renforcent la possibilité d’avoir une liste bien à gauche, qui condamnel’Union européenne telle qu’elle est et qui fait des propositions alternatives.On souhaite discuter avec l’ensemble des formations du Front de gauche afind’avancer le plus vite possible, tant sur les candidatures que sur le contenu.Des choses se font mais disons qu’on aimerait avancer un peu plus vite.µ

Propos recueillis par Gérard Streiff

Élections européennesUn enjeu particulièrement importantLe 25 mai prochain auront lieu les élections européennes. Entretien avec GillesGarnier, membre de l’Exécutif, responsable du collectif Europe, sur l’enjeu de cescrutin, les propositions alternatives avancées, le calendrier de travail du Frontde gauche.

Une campagne pourla libération de

Marwan Barghoutiet des prisonniers

politiquespalestiniens

Pierre Laurentet le Conseil national du PCF

rendront hommage àFernand Tuil

militant de la cause palesti-nienne, décédé le mois dernier,

jeudi 23 janvier à 18 h 30au siège national du PCF

en présence deLeïla Shahid

ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, de

la Belgique et du Luxembourg.

Palestine

Attachés au maireL’AIR DU TEMPS

540 - Supplément à l ’Humanité du 15   janv ier 2014 - PAGE 4

Je verse :…………............. euros

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SOUSCRIPTION

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ÇA COCOGITE

À L’INITIATIVE

La 5e vague du « Baromètre de la confiance poli-tique », enquête menée par le Cevipof depuis2010, vient d’être rendue publique. Sans surprise,

on y trouve une opinion « morose », très défiante àl’égard de l’Autre en général, des partis politiques enparticulier, qui s’alarme du mauvais état de la démo-cratie française. L’idée libérale semble, ici ou là, pro-gresser. En même temps, l’intérêt pour la politiquereste inchangé, le fait de voter est important (63 %),l’affirmation « Prendre aux riches pour donner auxpauvres » reste majoritaire (55 %), l’envie de réagir,de résister, de se battre est là, également. 61 % dessondés sont prêts à participer à une manifestationpour défendre ses idées, un thème à la hausse. A lahausse également, l’attachement au Conseil municipal(62 %) et au maire (61 %). µ

Gérard Streiff

Sans juger de ce qui fait le métier, Dieudonné n’est pas lesimple humoriste qu’il prétend être. Se servant de satribune, il use de la provocation pour dépasser les li-

mites. Il met sa notoriété au service d’un discours haineux.Ce discours est celui du racisme le plus virulent. Associer unecatégorie de la population à un lobby, une attitude, un com-portement, une façon d’être... comment qualifier cela ? Cetantisémitisme puise ses sources dans les mêmes fondementsque le racisme à l’égard d’autres populations car le racismen’est qu’un. Il s’appuie sur l’idée que l’humanité est diviséeen races et que les différences sont synonymes d’une hiérar-chie. Ce discours « atypique », à contre-courant diront certains,l’est tellement… qu’il se noie dans un flot de haine dont laliste est trop longue pour l’énumérer ici. Mais combien de mi-nistres de droite ont tenu des propos homophobes, islamo-phobes, anti-Roms, sexistes depuis 2002 ? Certains à gaucheles ont rejoints, à commencer par le ministre de l’Intérieuractuel… C’est donc ça l’anti-système ? En fait, l’« humo-riste » est allé plus loin. Il s’est placé aux côtés de personna-lités ou groupuscules d’extrême droite pour déverser leurhaine dans la bonne humeur. En agitant les souffrances liéesà l’histoire coloniale, en évoquant la différence de traitementdans la condamnation de propos racistes, il souffle sur lesbraises d’un affrontement identitaire. Alors, « anti-sys-tème » ? Non ! C’est la théorie du choc des civilisations quitrouve une traduction concrète. D’ailleurs, ce n’est pas un ha-sard si Eric Zemmour a rebondi sur cette polémique. Cette« affaire » ne fait que renforcer un type de discours où lesprincipales victimes du racisme seraient responsables deleur oppression et racistes par-dessus le marché ! La boucleest bouclée !Dieudonné n’est pas l’ami des Palestiniens. S’il s’était inté-ressé de près à la question, il saurait que les Palestiniensluttent pour leur droit à l’autodétermination et à la paix. Cen’est pas la haine contre les juifs qui les motive mais la luttepour leur terre, le droit de choisir leur avenir. C’est ce mes-sage que nous relayons, avec d’autres progressistes enFrance. Nous combattons l’idée que le conflit se réduit à unequestion ethno-religieuse.La liberté d’expression ? Le racisme n’est pas une opinionmais un délit et il appartient à la justice de qualifier ces pro-pos. C’est parce que la loi n’est pas appliquée qu’elle perd deson sens. La responsabilité de nombreux dirigeants poli-tiques est ici flagrante. Où est la liberté d’expression quandon agresse quelqu’un en fonction de son orientation sexuelle,de sa religion ? Pour autant, l’interdiction par le Conseild’État ouvre une réelle menace sur l’interdiction de pro-chaines œuvres qui pourraient déplaire au pouvoir en place.Dans cette polémique immonde, c’est le débat et l’art qui sor-tent perdants. Les médias et le ministre de l’Intérieur ontaussi leurs responsabilités. Les premiers en laissant librecours à tous les propos, dans le seul but de satisfaire la

règle de l’audimat. Le second en jouant une posture de fer-meté républicaine, donnant une tribune à Dieudonné avec lerisque que celui-ci assume un rôle politique à l’instar d’unBeppe Grillo en se présentant comme la victime d’une cabalede « ceux d’en haut ». Et cette histoire de quenelle alors ? Geste antisémite oupas ? Pour les militants d’extrême droite, assurément. Pourplein d’autres, non. Mais les premiers se servent de ce geste,de sa diffusion pour faire croire qu’il s’agit de leur influence.L’interdire ou le condamner sert en fait à unifier des gens quine lui donnent pas la même signification. Ce geste traduitautre chose : une colère qui est réelle, une défiance vis-à-visdes politiques.Mais nous, communistes, nous avons la modestie de penserqu’il existe tant d’autres gestes. La main tendue vers tousceux qui pensent qu’on peut changer cette société, qu’il n’y apas de fatalité. Le poing levé pour symboliser notre force,notre unité, notre détermination.Ces gestes portent un espoir, une perspective collective. Iln’y a pas de résignation à simplement narguer les puissantspour ne rien leur faire. Car oui, la quenelle est provocatrice,peut-être dérangeante mais surtout inefficace. Nous partageons cette rage, cette colère contre le système.Mais nommons-la : c’est l’augmentation des inégalités, duchômage, des discriminations. Pendant qu’on s’échine à nousopposer les uns les autres, les licenciements continuent, lesprofits records s’entassent. Il faut en finir et remettre l’hu-main au centre, au cœur de tout. Bien d’autres « personnalités » mériteraient de faire la« une » de l’actualité : Les syndicalistes qui risquent leurboulot pour défendre leurs droits, les acteurs associatifs quifont vivre le lien social et la découverte de l’autre, donnantun sens au mot solidarité. Qui parle d’eux ? Avec cette affaire,on se moque du monde. Mais la ficelle est grosse et subter-fuge à du mal à passer. Le bouffon ne peut faire oublier lesméfaits d’une politique qui doit tant à la droite et au Médef. Alors, sortons vite de ce sinistre spectacle et agissons en-semble pour changer les choses.µ

Nordine Idir, secrétaire général du

Mouvement jeunes communistes

Agir ensemble pourla transformation socialeet solidaire de nosterritoires

Al’initiative du groupe de travail sur l’économie socialeet solidaire, de plusieurs commissions du Comité natio-nal du PCF, et en partenariat avec le LEM et le Cidefe,

une rencontre sur le thème « Comment agir ensemble pour latransformation sociale et solidaire de nos territoires ? » setiendra le 22 janvier à Fabien. Son ambition ? Mettre en rela-tion des acteurs de l’économie sociale et solidaire, du mondeassociatif, des mutualistes, des coopérateurs avec des mili-tants du PCF, des élus et des candidats aux élections munici-pales... afin d’élaborer ensemble des propositions et des ac-tions communes sur des questions telles que le travail, lasanté, la finance, l’agriculture, l’alimentation, la vie associa-tive et citoyenne.« Comment se réapproprier son travail, sa santé, son ali-mentation, son argent ? Comment vivre sa citoyenneté dansles associations ? Comment contribuer à la mise en réseaudes acteurs de l’économie sociale dans un « arc solidaire » ?Comment faire pénétrer les valeurs et les pratiques de l’ESSdans la dynamique de transformation sociale, notammentdans la vie des territoires »… Autant de questions qui se-ront au cœur des débats de la soirée.

L’initiative se déroulera en trois temps :

18 h 30 : Travail en ateliers thématiques

(santé, finances, agriculture, travail...).

20 h 30 : Séance plénière

intervention de Pierre Laurent.

20 h 45 : Témoignages et restitution des ateliers.

La plénière ainsi que les témoignages serontretransmis en direct sur www.pcf.fr

Inscription auprès de Sylvie Mayer :ou http://www.pcf.fr/47480

Dieudonné  anti-système ?Quelle plaisanterie !Pour ou contre Dieudonné ? Et si on posait la questionautrement ? Quelques réflexions pour tenter d’éclair-cir le débat.

Responsablespolitiques, militants, élus,chercheurs, professionnels du développementurbainont rendez-vousle 24 janvierau siège du PCFpour réfléchir etdébattredu contenu d’unprojetprogressiste.

“Le territoire est politique”