Mémoire M2 PRO Teodora Virban

FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES – SORBONNE

Master 2 PROFESSIONEL – « Expertise en population et développement », 2014-2015

RAPPORT DE STAGE

MANAGEMENT DE PROJET EUROPEEN :

LE PROJET NOPOOR

UMR 225 Dial – Développement, institutions et mondialisation

(IRD – Université Paris Dauphine)

1er janvier – 1er juillet

Tuteur de mémoire : Dr Nolwen HENAFF (IRD – Ceped)

Responsable de stage : Ms. Delia VISAN (IRD – Dial)

Teodora Irina VIRBAN

Numéro étudiant : 21401220

Juin 2015, Paris, France

LE PROJET EUROPEEN NOPOOR

UMR 225 DIAL—Développement, institutions et mondialisation

(IRD – Université Paris Dauphine)

1er janvier–1er juillet

M2 EXPERTISE EN POPULATION ET DEVELOPPEMENT 2014 – 2015 TEODORA VIRBAN

4

REMERCIEMENTS

Ce mémoire est l’aboutissement d’un travail de réflexion qui a pu être réalisé au

stage que j’ai effectué auprès de l’IRD, au sein de projet Nopoor. Mes premiers

remerciements vont donc à ma superviseuse Delia VISAN et à Xavier OUDIN,

pour la confiance qu’ils m’ont accordée et pour leur soutien au cours de ces six

mois.

J’adresse mes sincères remerciements à tous les chercheurs, intervenants et

toutes les personnes qui par leurs réponses, leurs conseils et leurs études ont

guidé mes réflexions et ont accepté de me rencontrer et répondre à mes

questions durant ma recherche.

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à ma Directrice de mémoire Dr.

Nolwen HENAFF. Elle m'a guidé dans mon travail et m'a aidé à trouver des

solutions pour avancer. Son temps et son implication ont représenté une énorme

aide pas seulement pour ma these, mais aussi pour l’ensemble de mon projet

professionnel, aide pour laquelle ces mots ne suffiront pas.

À tous ces intervenants, y compris ma chére collegue Rima HALOU, ma famille

et mon partenaire, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.

RAPPORT DE STAGE M2 EXPERTISE EN POPULATION ET DEVELOPPEMENT 2014 – 2015

5

CONTENU

Introduction ..................................................................................................................................................... 7

Le contexte académique ........................................................................................................... 8

Le contexte professionnel ......................................................................................................... 9

L’offre de stage ...................................................................................................................... 10

1. Le projet Nopoor ........................................................................................................................................ 11

1.1. Un contexte de mobilisation générale pour lutter contre la pauvreté ................................ 11

1.2. Le septième programme-cadre ......................................................................................... 12

1.3. La demande de financement et la convention de subvention ............................................ 14

1.4. L’IRD et l’UMR 225 Dial ................................................................................................... 16

1.5. Contexte du projet, objectifs et structure ......................................................................... 17

1.5.1 Un projet de recherche pour lutter contre les inégalités ................................................... 17

1.5.2. Le concept .......................................................................................................................... 17

1.5.3. Les six objectifs de Nopoor ................................................................................................ 19

1.5.4. Les partenaires du consortium de projet .......................................................................... 20

1.5.5. La structure du projet ........................................................................................................ 21

2. Travaux effectués pendant le stage ............................................................................................................ 22

2.1. Tâches et responsabilités ................................................................................................. 22

2.1.1. Coordination et gestion quotidienne du projet ................................................................. 24

2.1.2. Préparation et organisation de manifestations dans le cadre du projet........................... 25

2.1.3. Les tâches de dissémination .............................................................................................. 27

2.1.4. Les missions spécifiques .................................................................................................... 29

2.2. Leçons apprises et valeur ajoutée pour l’organisation ....................................................... 41

2.2.1. Leçons apprises .................................................................................................................. 42


6

2.2.2. Valeur ajoutée pour l’organisation .................................................................................... 43

2.2.3. Compétences acquises et développées ............................................................................. 44

3. Enquête sur la production de notes de synthèse à l’intention des décideurs dans le projet Nopoor .......... 45

3.1. Le Contexte ..................................................................................................................... 45

3.1.1 Les jalons stratégiques du projet Nopoor........................................................................... 47

3.1.2. Les groupes de travail responsables des notes de synthèse au sein du projet Nopoor ... 52

3.1.3 Brève revue de la littérature sur l’interface entre les chercheurs et les décideurs dans les

projets de développement international .................................................................................... 55

3.1.4. Le sommaire des enjeux .................................................................................................... 64

3.2. La méthodologie de la recherche ...................................................................................... 67

3.2.1. Collecter les données primaires à travers des entretiens semi-structurés ....................... 67

3.2.2. La collecte d’informations ................................................................................................. 70

3.2.3. Les personnes interrogées ................................................................................................. 75

3.2.4. Les résultats de la recherche ............................................................................................. 76

Recommandations ................................................................................................................. 94

4. Conclusions ........................................................................................................................................... 96

5. Bibliographie ..................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.


7

« An EU project aims to reduce poverty by understanding it. »

La Commission Européenne, 2015.

INTRODUCTION

J’ai eu la possibilité d’être recrutée par l’Institut de recherche pour le développement

(IRD) en tant que stagiaire à partir du mois de janvier 2015, et défaire partie de l’équipe de

gestion du projet de recherche Nopoor, financé par l’Union européenne. Ce stage de six mois

a été réalisé dans les locaux de Dial (Développement, institutions et mondialisation), une unité

de recherche mixte de l’IRD et de l’université Paris Dauphine à Paris (l’UMR 225). Au cours

de ce stage, la responsable de la gestion du projet européen, Madame Delia Visan, qui

dirigeait l’ensemble des partenaires de recherche du projet dans le monde, a été mon

superviseur et mon guide.

Les cours de Master professionnel 2 « Expertise en population et développement »

proposés par l’université Paris Descartes au premier semestre m’ont permis de compléter les

connaissances dans le domaine du développement que j’avais acquises lors de ma formation

en économie. Le choix de ce type de stage a été guidé par la possibilité d’intégrer la théorie à

la pratique qu’offrait la réalisation de tâches de gestion dans le cadre d’un projet de recherche

international.

Lors de ma formation académique à Bruxelles en Belgique, j’avais eu la possibilité de

me concentrer sur un nombre de types de programmes de développement et de coopération

conduits par la Commission européenne au niveau international. J’avais dans ce cadre fait une

recherche évaluant de manière comparative la cohérence des programmes de développement

et de coopération conduits par la Direction générale développement et coopération (DG

DevCo) dans différents pays.

Nopoor est un projet de recherche financé par l’Union européenne, auquel la

participation directe des structures internes de la Commission européenne (les deux directions

générales – Développement et coopération et Recherche et innovation) est plus que visible, et

présente de résultats tangibles. Cette variété dans les collaborations ainsi que la capacité à

comprendre les outils et fonctions de la Commission européenne dans un projet de recherche


8

international sur le développement tel que le projet Nopoor, fut le déclencheur dans la

décision de suivre cette formation professionnelle avec l’Institut de recherche pour le

développement (IRD).

Ce rapport consiste principalement en la description des tâches qui m’ont été assignées

pendant mon stage. La première partie présente en détail le cadre du projet. Il s’agira dans un

premier temps d’expliciter le cadre institutionnel, c’est-à-dire le 7e Programme-cadre de

recherche et développement, le programme Horizon 2020, l’IRD, Dial ainsi que la

participation de l’université Paris Dauphine dans le projet Nopoor. Dans un second temps, le

projet Nopoor sera présenté, ainsi que ses caractéristiques, ses objectifs, les partenaires du

consortium qui le constituent, sa structure et les directions générales qui y participent pour la

Commission européenne. Dans une seconde partie de ce rapport, l’accent sera mis sur les

responsabilités, les leçons apprises et la valeur ajoutée du stage pour l’organisation pendant

mes 6 mois de stage. La troisième partit, qui rend compte d’un aspect très important de mes

activités au sein de l’équipe de gestion du projet Nopoor sera présentée séparément par

rapport à ces activités, de manière détaillée. J’ai en effet eu la possibilité de mener une étude

sur le projet. La recherche étudie un sujet qui fait l’objet de controverses au sein de projets de

recherche internationaux similaires, que je jugeai, après en avoir discuté avec ma tutrice de

stage, être un obstacle au bon fonctionnement du projet, à savoir l’interface entre les

chercheurs et les décisionnaires. Pour le projet Nopoor, le problème résidait dans l’absence de

délivrance de documents demandés par la Commission européenne. Je terminerai ce rapport

par les conclusions que je peux tirer de cette expérience au sein de l’équipe de direction du

projet Nopoor pendant mes six mois de stage et de l’analyse du problème à propos duquel j’ai

effectué une enquête. Une bibliographie et une annexe complètent ce rapport.

LE CONTEXTE ACADEMIQUE

Le stage que j’ai effectué au sein du projet Nopoor fait partie des éléments permettant

de valider le Master 2 « Expertise en population et développement » proposé par le

département des Sciences sociales et humaines de Paris Descartes. Le master couplant un

Master professionnel et un master recherche, les étudiants ont la possibilité de choisir entre les

deux, choix qui se manifeste en particulier par la forme retenue pour le stage et le rapport de

stage. J’ai opté pour le Master professionnel.

Ce Master vise à former des étudiants pour qu’ils deviennent des experts en

développement et puissent être recrutés par des institutions nationales ou internationales sur

des postes d’assistants techniques, de responsables d’études ou de programmes ou encore


9

comme consultants. Les étudiants doivent être capables de concevoir et mener des

programmes de développement, ainsi que de conduire des études de suivi et d’évaluation

portant sur les problèmes majeurs posés par la population et le développement (santé,

éducation, migration, pauvreté, environnement, etc.) (SHS Paris Descartes )

Le programme du Master est divisé en deux semestres, chaque semestre étant consacré

à un type de formation bien déterminé. Le premier semestre (septembre – décembre 2014) est

constitué par des cours intensifs à plein-temps avec des enseignants-chercheurs et des

chercheurs dans différents domaines, tandis que le second semestre (janvier – juin 2015) est

principalement orienté vers la mise en pratique des enseignements du premier semestre sous

la forme d’un stage professionnalisant ou de la réalisation d’une étude sur site. Dans mon cas

il s’est agi d’un stage de formation professionnelle à l’IRD.

Un élément particulier du processus d’évaluation des connaissances du point de vue de

l’université, en dehors des évaluations continues qui ont eu lieu tout au long du premier

semestre, consiste en une journée entière consacrée au partage d’expériences lors du second

semestre. Les échanges pendant cette journée offrent à tous la possibilité de comprendre les

expériences diverses des uns et des autres dans le cadre du programme de master. Les

commentaires reçus lors de cette journée peuvent permettre de résoudre certains problèmes

que les étudiants considèrent comme étant des obstacles lors de leurs stages ou études de cas.

LE CONTEXTE PROFESSIONNEL

Le contexte professionnel du stage que j’ai effectué est constitué institutionnellement

par l’Institut de recherche pour le développement, auquel est adossé le Master et qui est une

organisation publique à caractère scientifique et technologique, l’unité mixte de recherche

Dial (Développement, institutions et mondialisation), composée de personnels de l’IRD et de

l’université Paris Dauphine. Le stage a été mis en place avec l’IRD et réalisé dans les locaux

de Dial, en collaboration au quotidien avec les enseignants, chercheurs et doctorants de l’IRD

et de Paris Dauphine.

Ce contexte constitue une valeur ajoutée importante pour ma carrière professionnelle,

grâce à la variété des experts que j’ai eu la chance de rencontrer et dont j’ai eu la chance de

pouvoir lire les travaux.


10

L’OFFRE DE STAGE

L’offre de stage proposait une activité à plein-temps rémunérée à Paris pour une

période de six mois, sur un poste de gestion au sein du plus important projet de recherche en

sciences sociales de l’IRD financé par la Commission européenne dans le cadre du 7e

Programme-cadre de recherche et développement (PCRD) proposé par l’Union européenne.

Le candidat devait accompagner la gestionnaire de projet (voir la figure 4), Madame Delia

Visan, dans ses tâches quotidiennes de direction.

Le profil du candidat faisait office de termes de référence pour la proposition de stage.

Le candidat devait :

être en formation initiale ou continue Bac + 4 ou Bac + 5 ou équivalent (Institut

d’études politiques, sciences politiques, développement, relations internationales,

communication, gestion de projets européens…) ;

Avoir une connaissance des mécanismes de l’Union européenne et du 7e programme-

cadre de recherche et de développement ;

Avoir une pratique courante de l’anglais écrit et oral ;

Être motivé par l’organisation et la coordination de projets de collaboration

internationale ;

Avoir un intérêt pour l’animation et de la gestion de réseaux, la communication, la

négociation, et les problématiques afférentes ;

Connaître les mécanismes de veille sur les sites des institutions européennes (Eurlex,

Prelex, Oeuil…) ;

Avoir le sens de l’organisation et du travail en équipe ;

Avoir le sens du contact, avoir de l’autonomie, de la rigueur dans la réalisation des

tâches, de la curiosité et du dynamisme.

Le recrutement a été effectué en deux étapes. La première étape consistait en l’envoi

d’une lettre de motivation et d’un Curriculum vitae au coordinateur du projet, M. Xavier

Oudin, et au gestionnaire de projet. La seconde étape comportait un entretien concernant les

critères listés pour le recrutement. J’ai été recrutée et effectué mon stage pendant une durée de

six mois, du 1er

janvier au 1er

juin 2015.

Ce rapport de stage comprend trois parties. Je présenterai le projet Nopoor dans une

première partie, pour pouvoir dans une seconde partie expliquer la manière dont s’est déroulé

mon stage et décrire les tâches qui m’ont été confiées. La troisième partie présentera une

recherche que j’ai réalisée dans le cadre de ce stage. Je conclurai sur les enseignements que je

peux tirer du stage, les apports en termes de formation professionnelle.


11

1. LE PROJET NOPOOR

« Réduire la pauvreté est devenu une préoccupation internationale, mais il n’y a aucun

consensus international sur les lignes directrices de la mesure de la pauvreté » (UNESCO,

2015) est une forte déclaration de la part de l’une des branches des Nations unies, et pourrait

être à l’origine de nombre d’efforts collaboratifs globaux dans le but d’éradiquer la pauvreté.

1.1. UN CONTEXTE DE MOBILISATION GENERALE POUR LUTTER CONTRE LA PAUVRETE

La communauté internationale a réagi en 2000, avec l’organisation du Sommet du

millénaire des Nations unies1 ; 189 pays avaient signé la Déclaration du millénaire des

Nations unies, dont les valeurs essentielles étaient les suivantes : liberté, égalité, solidarité,

tolérance, respect de la nature, et le partage des responsabilités2. De plus, la Déclaration du

millénaire a lancé un plan d’action dans huit directions intitulées les Objectifs du millénaire,

au cœur duquel se trouve le combat contre la pauvreté. Afin de répondre aux huit objectifs du

millénaire, les pays signataires de la Déclaration se sont engagés à :

éradiquer la pauvreté extrême et la faim ;

atteindre l’éducation de base universelle ;

promouvoir l’égalité des sexes et l’émancipation des femmes ;

réduire la mortalité infantile ;

améliorer la santé maternelle ;

combattre le VIH et le SIDA, la malaria et autres maladies ;

assurer la durabilité de l’environnement ;

développer un partenariat mondial pour le développement (Nations unies)

L’un des signataires les plus importants de la Déclaration du millénaire est l’Union

européenne. Les objectifs du millénaire constituent une norme clé pour les stratégies de

développement de l’Union européenne, dont la Direction générale des stratégies extérieures a

effectué d’importantes contributions en vue de leur réalisation.

La pauvreté dans les pays du Sud représente un défi majeur pour l’Europe : fortement

critiquée pour son inconsistance, son manque de transparence, l’UE se doit d’être proactive si

elle souhaite garder un rôle majeur sur la scène internationale, plus précisément parce que ses

1. Pour plus d’information, cliquez ce lien vers la page officielle : www.un.org/french/millenaire

2. Pour plus d’information, cliquez sur ce lien vers la déclaration :

www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/55/2

http://www.un.org/french/millenaire

http://www.un.org/en/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/55/2


12

initiatives envers la réduction de la pauvreté gagnent de l’importance dans la redéfinition de la

gouvernance globale. Au-delà, à la veille de la fin du délai donné pour atteindre les OMD,

l’Europe a une chance unique de s’affirmer dans le dialogue international lors de

l’établissement des prochains objectifs.

La participation de l’Union européenne dans le combat contre la pauvreté est illustrée

dans différentes circonstances par une variété de corps responsables de l’UE ; l’un d’entre eux

les plus orientés sur ce problème est la direction générale de la coopération internationale et

du développement, ou EuropeAid (DG DEVCO), chargé de la publication de la législation

spécifique dans ce domaine. Dans la même mesure, la DG DEVCO est liée avec les champs

de recherche, incluant ainsi la Direction générale pour la recherche et l’innovation (DG RTD),

entre autres.

La Stratégie de Lisbonne, aussi connue sous le nom de l’Agenda de Lisbonne ou le

Processus de Lisbonne, est un plan d’action et de développement signé en 2000 dont l’objectif

est de créer une Union européenne qui serait « l’économie basée sur la connaissance la plus

compétitive et dynamique du monde, capable d’une croissance économique soutenue avec un

nombre accru d’emploi et une meilleure cohésion sociale » (European Council, 2000) avant la

fin 2010. L’objectif a été presque atteint. Bien que les programmes et initiatives de recherche

aient existé préalablement à la Stratégie de Lisbonne, cette dernière a pris une importance

considérable dans les stratégies européennes.

1.2. LE SEPTIEME PROGRAMME-CADRE

La recherche européenne a évolué en un cadre plus spécifique, centré sur les

Programmes d’encadrement de recherche de l’Union européenne :

« Le tout premier Programme-cadre sur toute l’Europe lancé il y a 30 ans afin de

rassembler les expertises de toutes les parties de la Communauté européenne, comme

il était appelé à l’époque, et rendre l’Europe plus compétitive dans les technologies

clés. Depuis, les Programmes d’Encadrement sont devenus des éléments majeurs de la

coopération de recherche en Europe, augmentant progressivement en taille, couverture

et ambition. Leur objectif a aussi évolué d’un simple support à la collaboration

transfrontalière dans les domaines de la recherche et de la technologie, pour

maintenant encourager une véritable coopération européenne au niveau des activités et

stratégies. La raison en est simple : recherche, technologie, et innovation sont au cœur

de l’économie et sont vitales pour le succès d’une société. Aujourd’hui, Horizon 20203

3. Pour plus d’information sur le programme, cliquez sur le lien vers la page officielle de l’UE :

www.ec.europa.eu/programmes/horizon2020

http://www.ec.europa.eu/programmes/horizon2020


13

le huitième Programme-cadre, est le plus important et le plus ambitieux avec un

budget de 80 milliards d’euros. » (European Commission, 2015a, p. 1)

Le Septième programme-cadre pour la recherche et le développement technologique

(FP7) comprend les éléments clés qui ont contribué à l’existence du projet de recherche

Nopoor ainsi que de nombreux autres projets. Le FP7 est aussi « le principal instrument

communautaire de financement de la recherche et de l’innovation en Europe pour la

période 2007-2013 » (France Europe Innovation, 2007)

Les projets financés par l’UE à travers le FP7 doivent être menés dans le cadre de l’un

des programmes thématiques suivants :

I. Le programme « Capacités » a pour attentes et objectif la connaissance ; ce

programme « consiste à renforcer et à optimiser les capacités de connaissances dont a

besoin l’Europe pour devenir une économie prospère fondée sur la connaissance. »

(Commission Européenne Direction générale de Recherche, 2007, p. 7)

II. Le programme « Idées » cherche à développer la recherche aux frontières, c’est-à-

dire que le travail entrepris au niveau expérimental ou au niveau théorique l’est dans

le but d’établir des théories ou des modèles explicatifs. Il vise à « renforcer le

dynamisme, la créativité et l’excellence de la recherche européenne à la frontière de

la connaissance, et améliorer l’attractivité de l’Europe pour les meilleurs chercheurs

des pays européens et tiers, aussi bien que les investissements dans la recherche

industrielle » (European Commission, 2006, p. 1)

III. Le programme « Personnes » « offre un soutien important à la mobilité et au

développement de la carrière des chercheurs de l’Union européenne et de pays

tiers. » (Commission Européenne Direction générale de Recherche, 2007, p. 6 )

IV. Le programme de recherche nucléaire et les activités de formation visent à

développer le développement technologique, la coopération internationale, la

distribution de la connaissance technologique, l’exploitation des activités et aussi la

formation. « Au sein de FP7 Euratom, il y a deux programmes spécifiques associés,

l’un couvrant les actions indirectes dans le domaine de la recherche de l’énergie de

fusion et la fission nucléaire et protection contre les radiations, l’autre couvrant les

actions directes dans le domaine nucléaire entrepris par le Joint research centre de la

Commission (JRC). » (European Commission, 2006)

V. Le programme Coopération est la partie la plus importante de FP7, et vise « [...] à

être leader dans les domaines scientifiques et technologiques clé, en supportant la

coopération entre les universités, l’industrie, les centres de recherche et les autorités

publiques aussi bien à travers l’Union européenne que dans le reste du monde »

(European Commission, 2006) un aspect très important de cette thématique est que le

programme de Coopération offre aux pays émergents l’opportunité d’être impliqués

dans des projets collaboratifs avec les pays développés, comme il l’est souligné dans


14

la description de l’objectif « il sera aussi ouvert à la participation des entités des pays

émergents, ainsi qu’aux organisations internationales pour la coopération

scientifique. » (La Commission Européenne, 2007, p. 1)

Les domaines couverts par le programme « Coopération » sont les suivants :

L’énergie

L’environnement, y compris le changement climatique

La santé

Les technologies de l’information et de la communication

Les nanosciences, les nanotechnologies et les technologies des matières et de

production

La sécurité

Les sciences socioéconomiques et humaines

L’espace

Les transports, incluant l’aéronautique.

Le projet Nopoor s’inscrit dans le domaine des sciences économiques et humaines. La

section suivante du rapport détaille les étapes initiales de la soumission de la proposition de

projet Nopoor ainsi que les actions qui ont été conduites par le groupe de chercheurs jusqu’à

la signature de la convention de subvention.

1.3. LA DEMANDE DE FINANCEMENT ET LA CONVENTION DE SUBVENTION

En 2011, un appel à projets collaboratifs a été lancé dans le cadre du Programme de

Coopération FP7 Sciences socioéconomiques et humaines. La fiche d’appel à projets était

identifiée par le numéro SSH-2011-1-projets collaboratifs (projets de recherche à grande

échelle). L’appel, lancé le 20 juillet 2011 et clos le 2 février 2012 à 17 h, heure de Bruxelles.

Pour répondre à cet appel, une équipe de plusieurs personnes fut constituée dans

l’UMR DIAL. Le coordinateur actuel, M. Xavier Oudin, Melle

Éloïse Costa et M. Jean-Marc

Siroen furent les premiers à travailler sur la proposition. Les étapes suivantes ont inclus

d’autres chercheurs, mais aussi des personnes plus familières avec les relations politiques

avec les officiels de la Commission européenne. Pendant ce processus, les participants ont

contacté les institutions avec lesquelles elles avaient auparavant travaillé en partenariat, afin

de constituer le consortium qui conduirait le projet. Néanmoins, tous les partenaires n’ont pas

été choisis de cette manière. Après l’acceptation de la proposition, une personne capable de


15

diriger les vingt institutions du consortium pendant cinq ans a été recrutée, et le projet a

commencé en avril 2012. Il concernait l’Europe et le monde, relevait de la zone

8.4. « Interactions et interdépendance entre les régions du monde et leurs implications » et le

défi SSH.2011.4.1-1. « Attaquer la pauvreté dans un contexte de développement ». En matière

de financement, il s’agissait d’un projet collaboratif (projet intégré à grande échelle) pour une

coopération spécifique et une action sur la coopération internationale (voir Annexe 1).

Le Document de travail de Nopoor est le document de référence du projet. Il résume

les points que les personnes destinées à travailler sur les étapes suivantes devaient respecter.

Les sept dimensions/points clés de l’appel étaient les suivants :

Évaluer le problème de l’« espace stratégie » et la construction de l’efficacité

institutionnelle et de la légitimité de l’État ;

Mener une analyse quantitative et qualitative comparative de l’impact de l’aide

publique au développement dans le domaine de la lutte contre la pauvreté ;

Identifier les points forts et les points faibles de la gouvernance internationale

(organisations humanitaires) dans la réponse aux défis mondiaux, y compris

l’éradication de la pauvreté, d’une manière cohésive.

Analyser la façon dont les politiques et les aspects économiques de l’épuisement des

richesses naturelles affectent la pauvreté dans les pays émergents ;

Analyser la pauvreté dans un contexte urbain, en incluant les questions liées au sexe,

aux économies parallèles, à l’emploi, au sous-emploi et au manque d’emploi, à la

disponibilité des services et au logement/abri.

Analyser le progrès technologique et sa relation à la lutte contre la pauvreté, se

interactions avec l’éducation, la recherche et les autres stratégies publiques, incluant

les droits à la propriété intellectuelle, les mécanismes de marché, les réseaux, et les

contraintes culturelles sur la production et la dissémination des connaissances ;

Analyser les dimensions politiques de la pauvreté par l’étude des relations entre les

systèmes politiques et la pauvreté4

La convention d’attribution de subvention pour le projet FP7 est importante pour

illustrer ses clauses qui figurent dans l’annexe 2. L’une de ces clauses est particulièrement

importante pour l’organisation du consortium et le rôle du coordinateur. Il s’agit de la clause

4, qui spécifie que :

« Les bénéficiaires devront remplir les obligations suivantes en tant que consortium :

[...] d) s’engager, là où approprié, avec les acteurs au-delà de la communauté de

recherche et avec le public afin de faciliter le dialogue et le débat sur le planning de la

recherche, les résultats des recherches, et sur les questions scientifiques

correspondantes avec les décideurs et la société civile ; créer des synergies avec

4. Information issue du DoW du projet Nopoor, Section B1, p. 6.


16

l’éducation a tous les niveaux, et conduire des activités capables de promouvoir

l’impact socioéconomique de la recherche. » (European Commission, 2009, p. 1)

1.4. L’IRD 5 ET L’UMR 225 DIAL

6

Le siège de l’IRD est situé à Marseille, mais les activités de recherche en France sont

menées dans ses centres de Montpellier, Bondy et Brest, et dans les différentes UMR

implantées dans des universités sur l’ensemble du territoire français. Les personnels de l’IRD

conduisent des recherches pour le développement en partenariat avec les institutions de

recherche du Sud. Les recherches menées à l’IRD couvrent un grand nombre de disciplines

scientifiques et portent sur des thèmes comme la santé, l’évolution des sociétés, la protection

de l’environnement et des ressources. L’IRD travaille sous la double tutelle des ministères de

la Recherche et de l’Enseignement supérieur, et des Affaires étrangères. Ses chercheurs et

ingénieurs conduisent des recherches dans les pays émergents sur les trois continents africain,

américain et asiatique.

Pour ses activités de recherche en partenariat et les formations dispensées par ses

chercheurs et ingénieurs et innovations, l’IRD travaille dans plus de cinquante pays

d’Afrique, du pourtour de la Méditerranée, d’Asie et d’Amérique du Sud. Basés sur la

pluridisciplinarité, les projets réalisés en partenariat traitent de sujets cruciaux pour

l’hémisphère sud comme les maladies tropicales, les relations entre la santé et

l’environnement, le changement climatique, la gestion des ressources en eau, la sécurité

alimentaire, les écosystèmes tropicaux et méditerranéens, les dangers naturels, la vulnérabilité

et les inégalités sociales, les migrations, les changements sur le marché du travail.

Pour le projet Nopoor, l’IRD, à l’initiative du projet, est une composante essentielle du

consortium, tant pour la gestion et la coordination que pour la recherche. La direction du

projet est assurée au sein de l’UMR Dial, constituée de chercheurs de l’IRD et d’enseignants-

chercheurs de l’université Paris-Dauphine.

5. Pour plus d’information, cliquez sur le lien vers le site officiel : www.ird.fr

6. Pour plus d’information, cliquez sur le lien vers le site officiel : www.dial.ird.fr

http://www.ird.fr/

http://www.dial.ird.fr/


17

1.5. CONTEXTE DU PROJET, OBJECTIFS ET STRUCTURE7

1.5.1 UN PROJET DE RECHERCHE POUR LUTTER CONTRE LES INEGALITES

Comme l’indique son titre, l’objectif central de Nopoor est d’améliorer la

connaissance des nouvelles stratégies contre la pauvreté. Afin d’atteindre cet objectif, Nopoor

rassemble des chercheurs de vingt équipes et dix-sept pays, dont dix sont des équipes

provenant de pays émergents dans trois régions (Amérique du Sud, Afrique subsaharienne et

Asie du Sud). Ces pays ont des caractéristiques différentes – telles que leurs accès aux

ressources, régimes politiques, qualités des institutions et gouvernance – aussi bien que

différentes expériences dans les stratégies visant à réduire la pauvreté. Cette diversité

s’intègre dans le planning de recherche de Nopoor par le fait qu’elle demande des stratégies et

actions adaptées aux caractéristiques de chaque pays. Ces points sont développés par des

approches variées, incluant les politiques économiques et différentes méthodes : enquêtes

quantitatives et qualitatives, études économétriques et études de cas. Le schème de projet est

bien illustré dans la Figure 1 (les bases du projet Nopoor).

1.5.2. LE CONCEPT

Le projet Nopoor vise à produire de nouvelles connaissances sur la pauvreté dans les

pays en voie de développement, afin d’être en mesure de mettre en œuvre des stratégies de

réduction de la pauvreté plus efficaces. Il utilise une approche globale de la pauvreté, et met

l’accent sur les dynamiques de pauvreté. Il s’agit de chercher à comprendre comment et

pourquoi certains tombent dans la pauvreté tandis que d’autres s’en sortent pour aider à la

conception de stratégies anti-pauvreté efficaces.

Nopoor ambitionne de combler le manque de connaissances sur le sujet de s’attaquer à

un certain nombre de faiblesses méthodologiques du traitement de la pauvreté par la

recherche. Les avancées méthodologiques principales du projet prennent la forme d’enquêtes

innovantes dans plusieurs des pays concernés par le projet.

La recherche menée par Nopoor est basée sur un travail empirique. L’accent est mis

sur la collecte de données et le travail sur les bases de données. La collecte de données

consiste en des enquêtes quantitatives et qualitatives dans des pays partenaires ainsi que dans

d’autres pays. La plupart de ces opérations ont commencé, quelques-unes sont terminées.

7. Les informations de cette section sont issues du Document de Travail du projet, ainsi que du 1er Rapport de

Management


18

Les bases de données secondaires sont aussi en cours d’établissement. Les nouvelles

informations seront systématiquement emmagasinées dans l’« entrepôt de données » afin de

pouvoir être partagées entre les partenaires avant d’être rendues accessibles au public.

Plusieurs analyses utilisent des approches comparatives, incluant des études de cas, pour

identifier les stratégies de réduction de la pauvreté mises en œuvre dans certains pays et les

raisons pour lesquelles ces stratégies ont fonctionné, ou échoué. Des comparaisons des

résultats d’une stratégie dans les pays les plus réceptifs peuvent être très utiles dans

l’identification des stratégies d’allégement de la pauvreté. Plutôt que de conduire de simples

comparaisons croisées entre les différents pays, le projet prend en compte les

Figure 1.

Les bases du projet Nopoor

Acronyme du Projet : Nopoor

Titre du Projet : Améliorer la connaissance pour le renouvellement des

stratégies de combat de la pauvreté

No de la subvention : 290 752

Programme : 7e PCRD

Date de début du projet : 1er avril 2012

Durée : 60 mois (jusqu’au 31 mars 2017)

Contribution UE : 8 000 000 €

Équipe assignée au projet : Plus de 100 chercheurs de 20 institutions à travers le

monde

Les pays où la recherche est conduite :

L’Afrique : Bénin, Botswana, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana,

Madagascar, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, South Afrique, Togo ;

L’Asie : Inde, Népal, Sri Lanka, Vietnam ;

L’Amérique latine : Brésil, Chili, Équateur, Haïti, Mexique et Pérou.

Source : Document interne – « Document of Work » (Document de Travail)


19

interdépendances dans un monde global. La mondialisation augmente les interdépendances

entre les pays à travers la croissance du commerce international, l’augmentation des

investissements étrangers directs, ainsi que la plus grande mobilité des travailleurs. Que la

mondialisation ait ou non un impact sur la pauvreté demeure un sujet de débat. Nopoor

s’intéresse à l’impact de la mondialisation à partir d’un nombre important d’études de cas,

prenant en compte les effets du commerce, des migrations internationales, des transferts de

technologie, etc. Les changements dans l’architecture de l’aide internationale sont aussi

recherchés.

Le rôle de la politique, aussi bien au niveau national qu’international, est l’une des clés

de la compréhension des succès et échecs des stratégies de déduction de la pauvreté. Nopoor

met l’accent sur l’importance de la politique dans la compréhension de la pauvreté et

l’évaluation des stratégies.

1.5.3. LES SIX OBJECTIFS DE NOPOOR

En plus de l’objectif général de contribution à la production de nouvelles

connaissances, six objectifs ont été proposés pour ce projet. Prenant note des derniers

développements dans la mesure de la pauvreté, le projet prend en compte les faiblesses des

méthodes traditionnellement utilisées pour mesurer la pauvreté et tente d’améliorer cette

mesure en conduisant de nouveaux types d’enquêtes et d’analyses de données.

Un deuxième objectif de Nopoor est la prise en compte des changements dans

l’environnement international par l’évaluation de la manière dont la mondialisation et l’aide

internationale ont transformé le problème de la pauvreté dans un monde interdépendant.

Nopoor se construit sur les connaissances générées dans les pays qui participent au

projet pour chercher à atteindre son troisième objectif, qui est d’examiner et de tirer les leçons

du passé et des différentes expériences afin d’améliorer l’efficacité des stratégies

domestiques.

Quatrièmement, Nopoor a pour objectif d’évaluer le rôle des interactions locales entre

la pauvreté et la politique en regardant comment les systèmes politiques et les institutions

interfèrent avec les stratégies de réduction de la pauvreté.

Nopoor est un projet d’avant-garde dont le cinquième objectif est de développer des

scénarios pour le futur basés sur les résultats des recherches.

Enfin, Nopoor met un accent particulier sur les recommandations et la dissémination

des résultats, ciblant les universitaires et les décideurs, les acteurs, les organisations


20

internationales, la société civile ainsi que la communauté commerciale et le public à travers

les médias appropriés.

Chaque Groupe de travail (Groupe de travail - WP) a ses objectifs propres, qui sont

résumés dans la description des activités par Groupe de travail.

1.5.4. LES PARTENAIRES DU CONSORTIUM DE PROJET

Le consortium du projet est constitué de 10 institutions internationales, soit des centres

de recherche, soit des universités, soit d’autres types d’organisations spécialisées. La liste en

est présentée ci-dessous, complétée par un schéma illustratif :

Institut de recherche pour le développement — IRD, France

Institut allemand Giga d’études globales et de zones — GIGA, Allemagne

Institut fur weltwirtschaft — IfW, Allemagne

The chancellor, masters and scholars of the university of Oxford — UOXF, Royaume

Uni

Universidad autonoma de Madrid — UAM, Espagne

Faculté universitaire Notre-Dame de la paix de Namur — UNamur, Belgique

Ceps Centre d’études de populations, de pauvreté et de politiques socioéconomiques

— CEPS, Luxembourg

Oikodrom-Forum nachhaltige stadt, verein fur neue stadtebaukultur — OIKODROM,

Autriche

Grupo de analisis para el desarrollo Asociacion — GRADE, Perou

Universidade federal do Rio De Janeiro — UFRJ, Brésil

Universidad de Chile — UCHILE, Chili

Instituto tecnologico y de estudios superiores de monterrey — ITESM-EGAP,

Mexique

Consortium pour la recherche économique et sociale — CRES, Sénégal

The Ghana center for democratic development Lbg — CDD, Ghana

University of Cape Town – UCT SALDRU, Afrique du Sud

University of Antananarivo — Madagascar

Vien Khoa hoc Xa hoi Viet nam – VASS (Vietnam academy of social sciences)

Centre for development economics society — CDE, Inde

Centre national de la recherche scientifique — CNRS, France


21

Figure 2. La carte de pays de Nopoor.

Source : projet Nopoor

Comme cela est mentionné dans le Document de travail de Nopoor, dans la section

dédiée à la stratégie globale du plan de travail, les « Partenaires associent l’excellence

scientifique à la capacité à s’intégrer dans un programme cohérent et pertinent qui s’attaque à

toutes les dimensions d’une offre et promeut une coopération étroite entre les partenaires. »

La présentation parle aussi de la collaboration avec les partenaires de l’hémisphère sud qui

ont été choisis dans des pays en ligne avec la stratégie choisie ; des chercheurs expérimentés

investis dans le problème de la pauvreté, disponibilité des données, expériences nationales qui

peuvent apporter des informations aux études de cas. »8 (Nopoor, Document of Work, p. 22)

1.5.5. LA STRUCTURE DU PROJET

Le projet est composé de 12 Groupes de travail, dont 8 portent sur des objectifs de

recherche pure, et 4 sur des questions telles que la gestion, la politique, la dissémination des

8. Pour plus d’information, cliquez sur le lien du site officiel : www.sea-eu.net

http://www.sea-eu.net/


22

résultats et les activités de formation. Chaque Groupe de travail a un responsable et un certain

nombre de tâches à effectuer en partenariat avec différents membres du consortium.

Ci-dessous, la description des Groupes de travail et des tâches spécifiques est illustrée

pour une meilleure compréhension de la composition du projet ainsi que les attentes de la

Commission européenne (les Groupes de travail auxquels j’ai apporté ma contribution lors de

mon stage sont présentés ici en plus de détails : WP1, WP2 et WP11.

Ma position au sein du projet Nopoor était surtout définie par les tâches dont j’étais

chargée dans le Département gestion (WP1), mais j’ai aussi eu l’occasion d’offrir mes

services au coordinateur scientifique (WP2) dans les analyses de documents scientifiques. De

plus, mes responsabilités se sont peu à peu étendues au Groupe de travail pour la

dissémination des résultats et la sensibilisation, en lien avec le travail de communication que

j’ai effectué pour la commission européenne.

Pour finir, en ce qui concerne mon travail de recherche en dehors de mes tâches

quotidiennes, j’ai eu la chance de pouvoir examiner en détail les aspects politiques du projet

Nopoor, et de collaborer directement avec les membres du WP10.

2. TRAVAUX EFFECTUES PENDANT LE STAGE

Cette section du rapport en est le cœur : elle présente toute mon activité pendant la

durée de mon stage et inclut aussi bien ce que j’ai acquis que ce que j’ai apporté à mon équipe

en l’assistant.

2.1. TACHES ET RESPONSABILITES

La grande majorité des tâches qui m’ont été allouées pendant ma période de stage ont

été définies dans la proposition de stage, et au cours discussions préliminaires avec le

coordinateur et la gestionnaire de projet. J’ai aussi effectué quelques tâches supplémentaires,

dont certaines avaient été anticipées, mais étaient liées au succès de différentes propositions

de la part du consortium Nopoor.


23

Mes principales responsabilités pendant ce stage ont consisté à accompagner la

directrice de Nopoor dans ses activités. J’ai donc participé :

à la coordination et à la gestion quotidienne du projet, y compris dans sa dimension

évaluation financière ;

à la préparation de l’Assemblée générale annuelle du projet à Hanoi, au Vietnam :

communication avec les partenaires ; identification des acteurs vietnamiens pour leur

participation au séminaire ; préparation et distribution des documents, etc.

au suivi de l’organisation et de l’animation des réunions d’information sur les progrès

du projet;

au suivi des opérations et obligations contractuelles (rapports ordinaires et rapports

stratégiques) ;

WP 1 : Management du consortium – IRD Problèmes opérationnels, administratifs, financiers et contractuels

WP 2: Coordination Scientifique

Coordonner les activités

scientifiques et financières, suivre les résultats, Gestion

des risques

WP 10: Recommandation

s stratégiques

Résumer les résultats des recherches et fournir des rapports aux décideurs,

participants et organisations humanitaires ; utiliser les

résultats des études comparatives précédentes des divers pays afin d’en tirer les leçons principales au niveau

national et au niveau international ; générer des

rapports stratégiques

WP 11: Dissémination et

sensibilisation

Stratégie de dissémination tout le long du projet, implication

des pays de l’hémisphère sud, assurance que les résultats

donnés ainsi que les stratégies proposes incluent et

respectent les points de vue des pays concernés.

WP 12: Formation et

renforcement des capacités

Consolidation d’un réseau de formation entre les partenaires. Diffusion des nouvelles informations dans une perspective de renforcement des capacités, utilisation du programme Nopoor et inclusion de jeunes chercheurs et professionnels. Association des partenaires de l’hémisphère sud dans le renforcement de leurs capacités.

WP3 :

Pauvreté :

dimensions,

processus et

interactions

WP 4:

Impact de

l’aide

humanitaire

sur la pauvreté

WP 5:

Impact de la

mondialisation

et des

migrations

internationales

sur la pauvreté

WP 6:

Inclusion/exclu

sion dans les

réseaux

sociaux,

emploi et villes

W7 :

Éducation et

Protection

sociale afin

d’alléger la

pauvreté

WP 8 :

États et

systèmes

politiques

WP 9 :

Problèmes

émergents et

Scénarios

concernant la

pauvreté au

21e siècle

Figure 3. Groupes de travail du projet Nopoor

Source : Auteur, à partir des informations du Document de Travail Nopoor (document interne)


24

Xavier OUDIN

Coordinateur Projet

Delia VISAN

Gestionnaire Projet

Teodora VIRBAN

Stagiaire

Rima HELOU

Assistante Gestionnaire

Marek MICHAJLOV

Assistant Gestionnaire

à la stratégie de dissémination des résultats à travers des rapports pour les

représentants de la Commission européenne ;

à différentes activités en rapport avec les aspects politiques du projet.

Afin de comprendre ma position comme partie intégrante de l’équipe, la figure 4

illustre la hiérarchie de l’équipe entre les deux départements, celui de coordination et celui de

gestion.

Figure 4. Organigramme du Projet Nopoor

Source : crée par l’auteur

2.1.1. COORDINATION ET GESTION QUOTIDIENNE DU PROJET

Mes tâches de coordination et de gestion du projet ont inclus :

- Communiquer sur les tâches quotidiennes avec les autres équipes impliqués dans le projet

chacune dans une activité spécifique (Autriche, Hanoi, etc.)

- Aider aux fonctions de gestion du projet

- Participation aux réunions de travail avec la gestionnaire de projet et ses assistants

- Répondre au telephone, par e-mail ou en personne aux demandes spontanées des équipes

membres du projet et de l’extérieur

- Écrire des notes de synthèse sur les reunions et les faire circuler auprès des collaborateurs


25

- Aider au développement et à la maintenance du site Web NOPOOR (travail directement

avec le technicien web afin d'actualiser le site web, sélection et gestion de contenu site Web –

publications, événements, photos, textes)

- Gestion du contenu de la base de données interne (listes, certificates, etc)

- Répondre aux tâches quotidiennes établis pas la gestionnaire du projet sur la plateforme de

gestion projet "ZOHO Projects"

- Aider à la préparation et à la rédaction de textes pour le site internet

- Réaliser les tâches juridiques et administratives ponctuelles qui m'étaient demandées (par

exemple, dans le cas de l'organisation de l'École d'été à Dauphine, j'ai géré des taches

logistiques tels que le logement, le transport, l'inscription des participants, etc.)

2.1.2. PREPARATION ET ORGANISATION DE MANIFESTATIONS DANS LE CADRE DU PROJET

Dans cette section les principaux éléments que j'ai traité sont l'Assemblée Générale et

l'Université d'Été.

L’ASSEMBLEE GENERALE DE NOPOOR (10-12 JUIN 2015, HANOI, VIETNAM)

Le projet Nopoor organise, chaque année une assemblée générale avec les différents

partenaires sur l’un des quatre continents du projet (différent chaque année), conformément à

ce qui avait été décidé initialement. Cette assemblée générale a pour premier objectif de

rassembler, pour des interactions face à face, un grand nombre de membres de l’ensemble des

institutions partenaires afin de discuter de plusieurs aspects tels que les résultats des

recherches, les progrès des travaux des chercheurs en général, l’implication de nouveaux

membres (étudiants en doctorat, assistants de recherche, internes), les commentaires reçus à la

suite de la présentation des travaux de recherche en cours. Cette réunion est cruciale du point

de vue de la direction parce qu’elle permet d’évaluer l’état réel d’avancée du projet, de

souligner les problèmes et de réfléchir aux moyens de les résoudre. Enfin, dans la mesure où

le projet s’étend sur plusieurs années, la notoriété en est un aspect très important. Par

conséquent, lors de ces assemblées générales, un certain nombre de participants sont invités,

afin de susciter leur intérêt, de les sensibiliser aux actions de Nopoor et d’en recevoir des

commentaires qui peuvent ensuite être utilisés pour améliorer le fonctionnement du projet.

Mon rôle dans cette activité du projet a été à la fois un rôle d’aide logistique à

l’organisation de l’assemblée et un rôle de communication. Dans le domaine logistique, j’ai

assuré un rôle d’intermédiaire dans les échanges entre les partenaires mondiaux et le


26

partenaire responsable au Vietnam, l’Académie vietnamienne des sciences sociales (VASS)

pour la préparation pratique du déplacement à Hanoi des participants des différents pays

participant au projet à l’assemblée générale. C’est ainsi que j’ai, par exemple coordonné la

demande de visa collective. J’ai aussi participé avec la VASS à l’organisation de

l’hébergement et des repas pour les participants, et à la fin de leur séjour, d’une croisière.

J’ai crée une liste des parties intéressées à assister à l’Assemblée générale en tant que

parties prenantes.9

Dans le domaine de la communication, j’ai préparé des documents à destination des

participants l’assemblée générale, en particulier une brochure d’informations pratiques

(Annex 10) contenant les renseignements pratiques sur le Vietnam et Hanoi aux participants

aux réunions.

Finalement, en lien avec l’équipe de direction et suivant les conseils du coordinateur

du projet, j’ai établi l’agenda de la manifestation de trois jours à Hanoi.

UNIVERSITE D’ETE DE NOPOOR (26 JUIN – 1ER JUILLET 1 2015, PARIS, FRANCE)

L’université d’été de Nopoor, intitulée « Méthodologies d’identification de la pauvreté

sur une base multidisciplinaire » se tiendra à l’Université Paris Dauphine du 26 juin au 1er

juillet. L’existence de cette université d’été est déterminée par un des documents de travail de

Nopoor intitulé « Formation et renforcement des capacités », dans lequel l’une des tâches est

« l’établissement d’un réseau au sein des universités impliquées dans le projet, qui contribuent

à offrir une formation spéciale aux étudiants, jeunes chercheurs et professionnels »10

en

organisant deux universités d’été, l’une à Paris et l’autre dans un pays de l’hémisphère sud

restant encore à définir.

L’intention principale était de donner accès à l’université d’été uniquement aux

partenaires du consortium. Ma première tâche a donc été d’établir une liste de ces

collaborateurs pour chaque partenaire. L’exercice s’est avéré utile pour le projet parce que les

bases de données dont nous disposions étaient incomplètes et contenaient des informations

anciennes ou erronées.

J’ai ensuite communiqué à propos de l’évènement Université d’été à travers les canaux

de communication du projet. J’ai publié l’information sur le site officiel de Nopoor, sur les

comptes Facebook et Twitter, et établi le poster de présentation de l’évènement.

9. Pour voir la version en ligne, redez-vous sur ce lien : www.nopoor.eu/related-eu-projects

10. Information extraite du projet « Description des travaux », p. 55 sur 64 (document intern Nopoor)

http://www.nopoor.eu/related-eu-projects


27

Des discussions parallèles intenses ont pris place entre la responsable du Groupe de

travail « formation et renforcement des capacités », le professeur Hélène Lenoble, la

gestionnaire de projet et le coordinateur, afin de décider quels intervenants devaient être

invités à l’évènement. L’Université d’été comprendra sept conférences, ainsi qu’une table

ronde finale à l’Unesco le dernier jour, le 1er

juin. L’Agenda de l’université d’été de Nopoor

se trouve en Annexe 3.

Dans le cadre de cette activité, mes responsabilités ont été les suivantes :

Organisation de la logistique autour des intervenants (voyages, hébergement, repas,

transports) ;

Rassemblement des candidatures et enregistrement des étudiants au programme de

l’université d’été ;

Organisation de la logistique des participants (voyages, logement en partenariat avec

les organismes étudiants de l’université Dauphine, repas, visites de Paris, soirées) ;

Élaboration d’un prospectus d’information pratiques sur Paris afin d’aider les

participants pendant la période de l’université (climat à Paris, transports en commun,

attractions touristiques, conseils, etc.) ;

Pendant l’Université d’été, j’assistais aux cours et m’assurais que tout se déroulait

selon le planning en étant au service des intervenants et participants, en collaboration

avec Paris-Dauphine et les personnels de l’IRD.

2.1.3. LES TACHES DE DISSEMINATION

Dans un projet international tel que Nopoor, dont l’ambition est de mener une

recherche dont les résultats peuvent permettre d’améliorer les politiques de lutte contre la

pauvreté, il est indispensable d’avoir une stratégie de dissémination des résultats auprès des

décideurs comme de la société civile et de la communauté de recherche.

LE SITE INTERNET OFFICIEL DE NOPOOR

J’ai été formée à gérer des aspects techniques spécifiques du site internet officiel de

Nopoor. L’étape suivante était d’en restructurer entièrement le contenu, d’en vérifier les

publications, d’en actualiser l’interface en fonction du statut actuel du projet et de proposer

des améliorations. La formation m’a permis de parfaire mes connaissances en code HTML et

de participer activement à l’amélioration du site internet.

Le repérage d’un dysfonctionnement technique, nécessitant l’assistance d’un

professionnel dont l’aide a été obtenue par un processus légal a été pour moi très instructif

quant au fonctionnement des institutions publiques françaises. Au-delà des aspects techniques

liés au site internet de Nopoor, un travail préliminaire devait être accompli pour


28

l’amélioration du site. L’intervention de coordinateur de projet a été requise. Afin de pouvoir

rendre les résultats des chercheurs de Nopoor publiques, il était nécessaire de revoir la

catégorisation des résultats avec le coordinateur de projet.

Mon rôle a été de couvrir certaines étapes de ce processus :

J’ai rassemblé tous les documents existants, sous tous les formats et supports

disponibles sur les appareils de Nopoor ;

J’ai comparé les fichiers en les divisant par extensions (présentations ou fichiers PDF)

et j’ai simultanément établi un système de dénomination pour faciliter les recherches ;

Une fois que j’ai eu tous les documents, je les ai comparés avec les documents déjà

publiés ;

Pour terminer, j’ai revu la liste comparative avec le coordinateur scientifique, afin

qu’il décide des étapes suivantes – quels documents devraient rester publiés, lesquels

manquaient, etc. ;

Finalement, j’ai appliqué les modifications décidées au site internet de Nopoor,

comme demandé par la Commission européenne.

Cette tâche, m’a pris beaucoup de temps, mais elle m’a aidé à construire une relation

avec le coordinateur de projet et à enrichir mes connaissances concernant les types de

documents que peut fournir un projet tel que Nopoor (documents de travail, documents dus,

etc.). Elle a aussi permis d’améliorer l’organisation de l’équipe de Nopoor et de mettre à jour

la documentation concernant le statut du travail de recherche, soit publié soit en cours.

LES SUPPORTS DE COMMUNICATION

En ce qui concerne les tâches relatives à la communication, mes activités se sont

centrées sur la sensibilisation du public aux activités du projet Nopoor. Dans cette optique,

j’ai animé les canaux de communication du projet (Facebook, Twitter, LinkedIn) avant,

pendant et après les évènements. Cette communication a été complétée par la mise à

disposition sur le site des documents de dissémination de chaque évènement (prospectus,

lettres d’information et présentations).

Mes efforts ont été récompensés par l’augmentation, attestée par un rapport interne, du

nombre de « suiveurs » sur les réseaux sociaux du projet ainsi que par de la fréquence des

contacts directs avec les partenaires du projet.

COLLABORATION AVEC LES COORDINATEURS DU PROJET NOPOOR DE L’UNION EUROPEENNE

À la suite d’une suggestion du responsable du projet à la Commission européenne, le

coordinateur du projet m’a aussi attribué une tâche plus spécifique, le renforcement de la

collaboration avec d’autres projets similaires au projet Nopoor en contactant les coordinateurs


29

de ces projets. Il s’agit de projets financés par la Commission européenne à travers le 7ème

Programme-cadre qui sont centrés sur des sujets connexes au projet Nopoor.

J’ai accompli ce travail en deux temps ; tout d’abord, j’ai réparti les collaborateurs

possibles en deux catégories : les réseaux européens et les projets européens liés à Nopoor ;

j’ai ensuite créé une liste et une lettre type invitant les coordinateurs de projets européens sur

des thèmes Nopoor.

LA STRATEGIE DE DISSEMINATION

Après près de trois mois d’implication active dans l’équipe de gestion de Nopoor, j’ai

eu la chance d’assister à des évènements scientifiques, de participer à des réunions internes

entre certains chercheurs et les équipes de direction et de coordination, et j’ai été chargée

rédiger une note en prévision de la réunion entre le responsable du projet pour la Commission

européenne et les partenaires responsables des recommandations stratégiques et de la

dissémination des résultats.

J’ai beaucoup appris de cette expérience, ce qui m’a amenée à réaliser un document de

réflexion sur la Stratégie de dissémination (Annexe 11). L’une des actions les plus efficaces

que je leur ai proposé était de donner la possibilité de d’exprimer de façon permanente à tous

les partenaires, car il s’agit là du seul moyen d’obtenir une collaboration efficace et durable.

2.1.4. LES MISSIONS SPECIFIQUES

Un certain nombre de missions, dont l’existence sinon les contours, avaient été prévus

dans la convention de stage, m’ont également été confiées.

LA PLATEFORME « ANNEE EUROPEENNE DU DEVELOPPEMENT » (EYD)

L’année 2015 a été déclarée par les acteurs du développement global « L’année

européenne du développement », principalement à cause de l’importante discussion sur

l’agenda Post-2015 : « 2015 est l’année pendant laquelle les pays vont prendre forme et

adopter un nouvel agenda de développement, qui se construira à partir des objectifs du

millénaire (ODM) » (United Nations Development Programme, 2015a, p. 1). Avec cette

opportunité en main, des actions ont pu être entreprises afin d’atteindre un arrangement où les

efforts mondiaux de développement pourraient être rassemblés en un endroit, facilement

accessibles par tous.

Cette plateforme, gérée par l’Union européenne, propose un thème chaque mois, et

présente sur son site internet toutes les actions entreprises sur ces thèmes. Les sujets proposés


30

par les organisateurs pour 2015 sont les suivants : l’Europe dans le monde (janvier),

l’Éducation (février), Femmes et jeunes filles (mars), la Santé (avril), Paix et sécurité (mai),

Développement écologique durable, Emplois et commerce (juin), enfance et jeunesse (juillet),

Aide humanitaire (août), Démographie et migrations (septembre), Sécurité alimentaire

(octobre), Développement durable et action climatique (novembre), Droits de l’homme et

gouvernance (décembre).

Il était de ma responsabilité de parcourir le Document de Travail du projet Nopoor,

d’établir une liste des différents sujets pour lesquels 100 travaux de recherche ont été

effectués, et de décider comment en restituer les résultats pour différents mois. Les mois

choisis étaient février, mai, juillet, septembre et décembre11

. Après cette étape, les documents

devaient être résumés afin d’être soumis aux organisateurs de l’EYD pour publication sur leur

plateforme en ligne.

Le coordinateur direct de la Commission européenne était le responsable du projet

pour la DG RTD. Il a grandement contribué à l’implication du projet Nopoor sur la

plateforme EYD.

LES JOURNEES ASEAN-EU STI

Le SEA-EU-NET 212

est un projet de coopération en Science, innovation et

technologie financé par l’Union européenne, avec un financement centré sur les actions de

coordination ou de réseau : « SEA-EU-NET 2 sera centré sur trois défis sociaux : la Santé, la

Sécurité Alimentaire, et la gestion de l’eau, où les meilleures opportunités peuvent être

relevées par la recherche conjointe UE-SEA. » (European Commission, 2012b, p. 1)

Le réseau SEA-EU organise chaque année une conférence internationale intitulée

« Les journées ASEAN-EU pour la science, la technologie et l’innovation ». Cet évènement

de type forum, initié par le 7e Programme-cadre de la Commission européenne est un projet

financé par SEA-EU-NET 2 qui rassemble des chercheurs, scientifiques, décideurs

scientifiques, entreprises innovantes, et d’autres participants des pays de l’ASEAN et de

l’Union européenne lors d’une conférence annuelle de trois jours sur la science, la technologie

et les problèmes d’innovation et coopération bi-régionale dans ces secteurs. » (Journées

ASEAN-EU STI).

11

Pour plus d’information, cliquez sur le lien du site official : www.europa.eu/eyd2015/en/content/about-2015 12

. Pour plus d’information, cliquez sur le lien du site officiel : www.sea-eu.net

http://www.europa.eu/eyd2015/en/content/about-2015

http://www.sea-eu.net/


31

Le coordinateur du projet a été invité au forum afin de présenter les recherches

effectuées par le groupe Nopoor dans la zone Asiatique. Nous avons participé à un atelier

intitulé « Recherche multidisciplinaire pour le développement et les réseaux SEA. »13

. Mon

superviseur, Delia Visan, a commencé la séance par une présentation des activités de Nopoor

en Asie avec Bernard Moizo (IRD), directeur de l’UMR GRED (Gouvernance, risque,

environnement, développement) et Christian Valentin (IRD), directeur adjoint de l’UMR

IEES (Institut d’écologie et des sciences de l’environnement).

Avant l’évènement, j’ai eu la responsabilité d’extraire toutes les informations

nécessaires sur le projet, les partenaires, l’organisation du forum, et d’effectuer les formalités

d’ »enregistrement pour l’équipe de direction de Nopoor. J’ai aussi offert mes conseils sur le

format de la présentation de ma responsable devait offrir au public.

Pendant la manifestation, j’étais responsable de vulgariser l’état de l’événement

(citations, photos, differents titres) sur les medias sociaux sur le projet pour un large public

composé de chercheurs du monde entier, scientifiques, décideurs etc…

À la suite de ces journées, j’ai rédigé un communiqué de presse sur la participation de

Nopoor aux Journées ASEAN-EU STI en mars 2015 à Paris. Ce document contenait des

publications que j’ai créées sur le site internet de Nopoor14

, des extraits de publications sur les

réseaux sociaux, des photos et des commentaires sur la conférence elle-même, décrire ainsi la

présentation lors de l’atelier de travail et les réunions entre les directeurs de Nopoor et les

autres parties intéressées.

LE FORUM GLOBAL POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’OCDE

L’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) est un

partenariat global entre 34 pays membres, qui a pour mission la « Promotion des stratégies

visant à améliorer le bien-être économique et social des personnes à travers le monde »15

.

L’OCDE organise chaque année un Forum mondial sur le développement », où de

grands leaders viennent débattre de problèmes mondiaux et essayer de trouver des solutions

adaptées. Cette année, le forum se tenait au siège de l’OCDE à Paris, et les principales

discussions étaient centrées sur le financement du développement durable après 2015.

Quelques-unes des questions soulevées ont été :

13

. Voir la description ici : www.stidays.net/workshops/multidisciplinary-research-development-networking-sea 14

. Pour plus d’information, rendez-vous sur le lien : www.nopoor.eu/events/participation-nopoor-team-asean-

eu-sti-days 15

. Pour plus d’information, cliquez sur le lien du site officiel : www.oecd.org

http://www.stidays.net/workshops/multidisciplinary-research-development-networking-sea

http://www.nopoor.eu/events/participation-nopoor-team-asean-eu-sti-days

http://www.nopoor.eu/events/participation-nopoor-team-asean-eu-sti-days

http://www.oecd.org/


32

Comment les pays en voie de développement interprètent-ils l’agenda sur les stratégies

mondiales – des Nations unies (ONU), de l’OCDE et d’autres organisations

internationales – sur le terrain ?

Comment les objectifs ainsi que leur financement peuvent-ils être suivis de manière

flexible ?

Quelles contraintes et conditions nationales gouvernent les stratégies de financement

du développement et leur mise en pratique ?

Que révèle l’état des lieux sur les réalités du financement national du développement

vis-à-vis du financement fondamental pour les débats sur le développement ?

Quelles sont les opinions et les rôles que les acteurs non gouvernementaux (tels que le

secteur privé, les fondations, investisseurs institutionnels) peuvent jouer dans

l’implémentation des Objectifs du développement durable. »16

Ma mission pendant le Forum était de sensibiliser le public au projet Nopoor par le

biais des réseaux sociaux. Ma participation au Forum a été importante pour moi parce qu’elle

m’a donné la chance d’assister aux débats et d’intégrer les propositions de solutions dans la

documentation de Nopoor, et parce que les interactions entre les décideurs et les autres acteurs

présents présentaient un grand intérêt pour la recherche que j’ai conduite dans le cadre du

stage.

LE FORUM MONDIAL SUR LES SCIENCES SOCIALES DE DURBAN

Le World social science forum (WSSF) est un évènement mondial de l’International

social science council (ISSC), une organisation non gouvernementale indépendant établie par

l’Unesco en 1952, qui rassemble des chercheurs et des participants pour répondre à des

problèmes mondiaux spécifiques et pour définir les priorités futures en matière de sciences

sociales au niveau international Le Forum prône un travail innovant et interdisciplinaire, les

collaborations inter-sciences dans le domaine des sciences naturelles et humaines, ainsi qu’un

engagement avec les donateurs et décideurs de la communauté scientifique mondiale.17 Le

3ème

WSSF se tiendra à Durban, en Afrique du Sud entre le 13 et le 16 septembre 2015. Le

titre générique « Transformer les relations mondiales pour un monde juste » couvrira une

vaste variété de problèmes mondiaux, et l’appel à participation à travers le monde a suscité

beaucoup d’intérêt.

16

. Voir la description ici : www.oecd.org/site/oecdgfd 17

. Pour plus d’information, cliquez sur le lien vers le site officiel : www.wssf2015.org

http://www.oecd.org/site/oecdgfd

http://www.wssf2015.org/


33

Le projet Nopoor avait été invité par le représentant du Programme pour la gestion des

transformations sociales (MOST) de l’Unesco, à soumettre des résumés pour participer au

WSSF.18.

Mes tâches dans la participation de Nopoor au WSSF 2015 ont été de :

Rassembler toutes les informations nécessaires afin de les transmettre aux partenaires

concernés au sein du projet Nopoor ;

Réfléchir avec la gestionnaire de projet sur la personne la plus adéquate pour faire des

présentations pour représenter Nopoor au WSSF ;

Contacter et présenter notre stratégie aux chercheurs ;

Créer des résumés dans les formats requis pour la soumission ;

Soumettre les résumés après création du compte spécifique ; J’ai soumis trois résumés

intitulés « Cartographie des trajectoires de différence : éducation et mobilité

socioéconomique en inde » (par Ashwini Deshpande), « Échec à l’aspiration. un piège

vers la pauvreté pour les enfants indigènes au Pérou ? » (par Laure Pasquier –

Doumer) et « Ségrégation résidentielle et résultats sur l’éducation : le cas de Lima »

(par Martin Benavides), qui ont été acceptés dans le programme et combinés en une

session de 90 minutes. ;

Prendre les mesures nécessaires pour les frais d’inscription des participants du projet

Nopoor au WSSF :

À cause de la demande de ne pas avoir de séance de panel de 90 minutes avec les

chercheurs de Nopoor, mais plutôt des sessions plus diverses et collaboratives, le format

envisagé devra être débattu plus avant et construit avec la gestionnaire de projet et le

coordinateur.

Le processus de soumission des résumés au WSSF et les démarches d’enregistrement

m’ont permis de me familiariser avec les objectifs du WSSF, mais surtout m’a donné

l’occasion d’entrer en contact avec les chercheurs et de me pencher de plus près sur leurs

travaux, ce qui a enrichi ma connaissance de ces sujets et amélioré mes capacités à travailler

avec de multiples systèmes. Cette mission m’a aussi permis d’obtenir des informations sur le

projet MOST de l’Unesco, que je connaissais mal.

LES JOURNEES EUROPEENNES DU DEVELOPPEMENT

La 8e édition de l’un des plus importants évènement concernant le développement au

monde, les Journées européennes du développement (EDD), se tiendra comme d’habitude à

Bruxelles en Belgique, les 3 et 4 juin, à la différence des autres éditions qui ont

18

. Pour plus d’information, cliquez sur le lien vers le site officiel : www.unesco.org/most/projects.html

http://www.unesco.org/most/projects.html


34

habituellement lieu à la fin de l’année, afin de faire place au plus grand évènement de 2015, la

Conférence des Nations unies sur le changements climatique 16-COP21, qui se tiendra du 30

novembre au 11 décembre à Paris.

Chaque année, les Journées européennes du développement attirent environ 7 000

participants venus de 140 pays, représentant 1 200 organisations dans le domaine de la

coopération, des droits de l’homme et de l’aide humanitaire. En rassemblant la communauté

mondiale du développement, l’Union européenne engage aussi les leaders politiques, les

praticiens du développement, le secteur privé et la société civile, en ciblant les

règlementations de l’UE sur la pauvreté. Tous ont une chance de s’exprimer à travers cette

plateforme ouverte, collaborative et inclusive. Le forum démontre ainsi la volonté de la

Commission européenne de créer un véritable esprit de partenariat avec tous les

professionnels du développement, et de donner un sens communautaire à ces journées.

Depuis le début de mon stage au sein du projet Nopoor, j’ai été sensibilisée à

l’importance des EDD pour Bruxelles. Lors de la réunion de Nopoor avec la Commission

européenne en février, plus précisément avec le responsable de projet de la DG RTD

(Direction générale pour la recherche et l’innovation), Nopoor s’est vu présenter les dernières

demandes et attentes de la Commission européenne, c’est-à-dire d’amener les résultats de

Nopoor à l’EDD. Le processus de soumission, long et complexe, avait commencé, et mes

responsabilités incluaient de :

Rassembler toutes les informations sur et pour les journées européennes du

développement, et établir de bref résumés et des lignes directrices pour l’équipe

impliquée ;

Établir un compte central avec mes informations professionnelles, point à partir

duquel je suis devenue la personne ressource du projet Nopoor pour les organisateurs

des journées européennes du développement ;

Assurer la communication entre l’équipe de direction et l’équipe de dissémination en

Autriche (Oikodrom)

Passer en revue avec la gestionnaire de projet et le coordinateur, le contenu de la

soumission de la proposition pour les journées européennes du développement.

Après l’acceptation de notre proposition pour un stand et une session de réflexion de

75 minutes aux journées européennes du développement, la préparation de ces journées m’a

occupée au quotidien.

Le stand s’intitule « Recherche pour le changement », et présentera les résultats de

trois des recherches de Nopoor : les recherches sur le programme national Brésilien « Bolsa

Família » (2004), les recherches sur l’« Aadhaar unique identification scheme » (2009) et les


35

recherches sur le « Mahatma Gandhi rural employment guarantee program » (2005) en Inde,

et les recherches sur le commerce informel au Vietnam.

Le programme social national Brésilien « Bolsa Familia » est un Programme

conditionnel de transfert de cash (CCT) qui offre des bénéfices monétaires directs aux

familles pauvres, en échange desquels leurs enfants sont tenus d’aller à l’école et de passer

des examens médicaux. L’objectif est de promouvoir le développement social des familles et

particulièrement des enfants. Les CCT ont pris un rôle important dans la lutte contre de la

pauvreté et, dans nombre de pays d’Amérique Latine, composent la stratégie gouvernementale

visant à soulager le cycle intergénérationnel de la pauvreté. Dix ans après son lancement au

Brésil, de multiples évaluations du programme « Bolsa Família » ont montré que ce

programme a amélioré les conditions des personnes vivant dans des conditions de pauvreté

extrêmes. Cependant, il reste deux défis principaux : améliorer la qualité des services sociaux

(dans de nombreux cas, les enfants qui bénéficient du programme fréquentent des écoles de

mauvaise qualité et reçoivent un suivi médical contestable ; et améliorer la coordination entre

les CCT et les règlementations du marché du travail. Si les CCT ne vont pas de pair avec ces

stratégies, beaucoup d’investissement dans la santé infantile et l’éducation ne se traduiront pas

en de meilleures opportunités d’emploi dans le futur. (Chercheurs du projet Nopoor : Lena

Lavinas, Joao Saboia - UFRJ, Brésil)19.

L’inde, au cours des deux dernières décennies, a expérimenté de nombreux

programmes à grande échelle visant à offrir de meilleures conditions de vie, un meilleur accès

aux produits et services ainsi qu’une meilleure mobilité pour les pauvres de zones rurales et

urbaines. L’un des instruments essentiels pour une meilleure gouvernance est le besoin

impératif d’un système d’identification fiable et moderne, puisque les marqueurs neutres sont

les principes de base pour la nationalité. Avec cet objectif en tête, le gouvernement de l’Inde a

créé le système d’identification Aadhaar en 2009. Ce système donne à chaque individu une

carte d’identité unique, facilitant ainsi la gouvernance et une identification efficace. Il y a

toujours une multitude de problèmes légaux autour du programme Aadhaar, liés en particulier

au respect de la vie privée.

Le « Mahatma Gandhi Rural Employment Guarantee Program » est le plus important

système d’emploi à travers le monde, et a pour objectif de fournir un système universel

garantissant jusqu’à 100 jours d’emploi par an à un salaire minimum réaliste et adapté au coût

19

. Pour plus d’information, cet article est disponible sur le site official de Nopoor :

www.nopoor.eu/wp/education-protection

http://www.nopoor.eu/wp/education-protection


36

de la vie en Inde, à entre 30 % et 50 % de la population rurale. Ce programme a connu un réel

succès dans une large portion de la population rurale indienne, bien qu’il ait été critiqué pour

des problèmes de fuites, corruption, gaspillage et pour son incapacité à créer des changements

durables dans la vie des personnes pauvres en zones rurales.

Les succès et échecs de ces programmes fournissent d’importantes leçons en matière

de stratégies et de gouvernance publiques dans les pays en voie de développement et

émergents. Une évaluation honnête et réaliste de la relation entre les processus

d’identification, la couverture universelle, ainsi que la nature des programmes de

règlementations publiques visant à contenir la pauvreté (mais sans nécessairement s’attaquer à

ses causes) devrait être utile en termes de production de connaissance sur la réduction de la

pauvreté. (Chercheurs du projet Nopoor : Basudeb Chaudhuri, Himanshu et Abhiroop

Mukhopadhyay -(CNRS Inde) 20

Depuis quelques années, l’accent a été mis sur les problèmes liés au travail pour la

compréhension de la pauvreté et la recherche de règlementations appropriées visant à la

réduire. Les mauvaises conditions de travail, l’instabilité du travail ainsi que la difficulté à

accéder à de bons emplois et salaires sont largement présents dans les pays en voie de

développement, spécialement dans le secteur informel. Au Vietnam, les trois quarts de la

force de travail ont un emploi informel, c’est-à-dire mal payé et n’offrant aucune protection

sociale. Dans le secteur non-agricole, plus de la moitié des emplois sont informels.

Il est généralement admis que les stratégies de développement ne portent pas beaucoup

d’attention au secteur informel, supposé disparaître lorsque l’économie se « modernisera ».

Cependant, ce secteur possède des ressources d’entreprenariat, produit énormément de

produits et services utiles, et a la capacité d’améliorer la vie des gens. Le Vietnam est une

étude de cas intéressante en raison de son économie prospère et des changements sociaux

rapides qu’il connaît. Le pays a mis en place des stratégies visant les pauvres et tente

d’étendre l’assurance sociale. (Chercheurs du projet Nopoor : Xavier Oudin, IRD, chercheurs

de la, VASS)21

La session intitulée « Recherche pour le changement : nouvelles connaissances sur

l’éradication de la pauvreté » sera une séance interactive, pendant laquelle sept chercheurs de

Nopoor répartis dans les cinq tables-rondes présenteront leurs résultats de recherche. Le but

20

. Pour plus d’information, l’article est disponible sur le site official de Nopoor :

www.nopoor.eu/wp/inclusionexclusion 21

. Pour plus d’information, cliquez sur le lien du site official de Nopoor :

www.nopoor.eu/wp/inclusionexclusion

http://www.nopoor.eu/wp/inclusionexclusion

http://www.nopoor.eu/wp/inclusionexclusion


37

de cette session est de favoriser les échanges entre les chercheurs de Nopoor et les

participants, sur les moyens par lesquels la recherche peut influencer l’élaboration des

stratégies de lutte contre la pauvreté. La discussion portera sur les lignes directrices de

l’Agenda Post-2015 de l’Union européenne et des Objectifs du développement durable

(ODD). Chaque table-ronde réunira huit personnes. Le chercheur de Nopoor présentera le

thème et les moyens par lesquels la recherche peut influencer l’élaboration des stratégies, afin

d’engager la discussion avec les participants.

L’événement sera composé par 5 tables-rondes, basées sur differents sujets comme

illustré ci-dessous ainsi qu’une serie de conclusions ; il se terminera par les implications

concrètes des règlementations pour l’Union européenne et le projet Nopoor basées sur les

commentaires des participants.

Table-ronde no 1 : Le travail décent (Dr. Kirsten. Sehnbruch)

ODD 8 : Promouvoir une croissance économique inclusive et durable, emploi plein et

productif ainsi que du travail décent pour tous.

La recherche menée dans le cadre du projet Nopoor compare le développement parallèle des

mesures en matière de qualité de l’emploi dans l’Union européenne avec l’agenda Travail

décent de ILO. Elle conclut que le développement parallèle des mesures en matière de qualité

de l'emploi de l'Union européenne a bien plus avancé, mais que le Travail décent reste un

concept largement défini, qu’il est impossible de mesurer à travers les différents pays.

Table-ronde no 2 : Le commerce (Dr. Fatou Cisse)

SDG 8. Promouvoir une croissance économique inclusive et durable, emploi plein et productif

et travail décent pour tous.

Recherche Nopoor : Cherche à contribuer à la compréhension des impacts sur les pays

d’Afrique du l’Ouest (ECOWAS) de ce Free Trade Agreement (FTA) sur la croissance

économique, commerce extérieur, finances publiques et pauvreté.

Table-ronde no 3 : Autonomisation (Dr. Heidi Dumreicher)

ODD 5 : Atteindre l’égalité des sexes, et autonomiser les femmes et les jeunes femmes.

Recherche Nopoor : Identifier les faits majeurs responsabilisant les femmes, ainsi que les

structures supportant l’autonomisation, incluant le contexte social. Le travail empirique

montre les bénéficiaires des projets d’aide en tant qu’acteurs de leur vie présente et future,

développant des scénarios sur une perspective à moyen et long terme, y compris les violences

domestiques, fardeaux environnementaux, travail informel, soin de l’environnement pour la

prochaine génération.


38

Table-ronde no 4 : Inégalités (Dr. Xavier Oudin)

ODD 10 :. Réduire les inégalités au sein des pays.

Recherche Nopoor : L’une des questions soulevées par Nopoor est : Pourquoi les stratégies

échouent-elles à soulager la pauvreté de manière significatrice au sein des minorités ethniques

qui ont le plus besoin d’assistance ? L’une de ces études de cas pour ce problème est le

Vietnam, où se trouve un décalage entre ceux qui travaillent dans le secteur formel et le

secteur informel.

Table-ronde no 5 : Système de Subvention à l’Emploi (Basudeb Chaudhuri)

ODD 10 : Réduire les inégalités au sein des pays.

Recherche Nopoor : Ce projet débat des sujets relatifs au soulagement des inégalités à travers

l’exploration du débat entre les stratégies ciblées contre les stratégies universelles. Il est

centré sur le cas du système d’emploi subventionné NREGA en Inde, et met en lumière la

question de cibler la pauvreté avec des mesures spécifiques contre les mesures universelles

telles que des produits publics uniformes.

Conclusion : Les implications des stratégies pour l’UE et le projet Nopoor

(Edgar Aragón)

Dans le cadre de la préparation de ces journées, je suis responsable des échanges

d’idées entre la direction du projet et les organisateurs des journées européennes du

développement, et je dois m’assurer que l’équipe de dissémination respecte les délais imposés

par les organisateurs.

Je suis aussi en charge de la communication de cet évènement sur les réseaux sociaux

du projet avant, pendant et après ces journées, et sur le stand Nopoor tout au long de ces

journées.

Sur le plan logistique, je m’assurerai que l’équipe Nopoor sera enregistrée dans les

temps, et je m’occuperai aussi de l’hébergement et des voyages des participants.

Étant donné que les journées européennes du développement se tiendront au moment

où mon rapport de stage doit être remis, les leçons apprises ainsi que la valeur ajoutée seront

mis en lumière lors de la soumission orale du rapport.

RECRUTEMENT DE LA PERSONNE EN CHARGE DE L’ECRITURE DU RAPPORT DE STRATEGIE

En ce qui concerne les attentes de la Commission européenne, le projet Nopoor doit

livrer les résultats des recherches de 100 chercheurs impliqués dans le projet sous la forme de

« Rapports de stratégie ». Ces documents, considérés au début du projet comme


39

des recommandations stratégiques non obligatoires pour les chercheurs ont changé de format

et sont maintenant requis sous une forme spécifique. La troisième partie de ce rapport traitera

spécifiquement de ce sujet puisque l’objet de la recherche que j’ai menée dans le cadre du

projet a été de tenter de résoudre les problèmes rencontrés au sein du projet Nopoor lors de

l’établissement de ces documents.

Après la réunion avec le responsable de projet de l’Union européenne à Bruxelles, ce

problème a été soulevé et les la pression pour la production de ces documents s’est renforcée.

Il a été demandé au projet de livrer au moins un article stratégique par Document de travail, et

non par thème. La gestionnaire de projet, après avoir discuté avec le coordinateur de projet, a

décidé de lancer un appel afin de recruter un stagiaire capable d’aider les chercheurs à rédiger

les articles de stratégie demandés par l’Union européenne.

La période suivante dans mon travail a été caractérisée par :

L’analyse d’un grand nombre de lignes directrices sur la manière d’écrire des notes de

synthèse à l’intention des décideurs (note de synthèse), préparées par les organisations

internationales afin d’établir des instructions pour cette rédaction ;

L’analyse du contenu et du format des articles déjà publiés par les projets similaires

financés par l’EU FP7, afin d’obtenir un point de vue comparatif sur les modalités

d’écriture de telles notes ;

La création d’un profil de « rédacteur de notes de synthèse » après avoir enquêté sur

l’expérience d’un certain nombre de rédacteurs de notes de synthèse et recherché

l’opinion de professionnels ; pour cette tâche, j’ai intégré à mes questionnaires la

question du profil idéal pour la personne qui assisterait les chercheurs dans la création

de ces documents de politique ;

La révision et la publication de l’offre de stage sur le site internet de Nopoor et sur les

réseaux sociaux du projet ;

La réception et l’évaluation des candidatures (lettres de couverture et curriculum

vitae) ;

Le filtrage des candidatures en fonction de leur avancement à la deuxième étape du

processus de recrutement, en vue de l’entretien direct avec le responsable du projet et

l’un des chercheurs du projet ;

La réponse aux candidats à la fin du processus de recrutement

Un des conseils des experts en réponse à ma recherche pour le meilleur profil pour

l’écriture de notes de synthèse est résumés ci-dessous :

1. Quel type de personne est le plus à même de fournir des notes de synthèse

succinctes et intéressantes ?

Selon les experts, cette personne doit avoir des capacités d’effectuer des synthèses

complexes dans un format concis – dans l’idéal, pas plus d’une page A4 si la note est destiné


40

à un ministre ou une direction générale. La clé est de choisir l’information la plus importante,

et d’utiliser un langage neutre et non technique dans un énoncé clair. Idéalement ce processus

devrait associer un membre de l’équipe du projet qui possède une compréhension profonde de

la recherche et un expert en communication capable de traduire les résultats en instruments de

communication appropriés. Le processus ne repose pas les capacités et l’expertise d’un seul

rédacteur, mais sur les capacités de plusieurs praticiens afin d’assurer que le message correct

est capturé et transmis de manière succincte.

2. Parlons-nous de diplômés en sciences de la communication ou d’économistes ?

Comme je l’ai mentionné plus haut, un expert en communication est une ressource de

valeur, mais ajoutera au coût s’il ne fait pas partie de l’équipe initiale du projet. Il est aussi

important de considérer la stratégie de communication très en amont sur un projet, afin qu’au

fur et à mesure de l’avancement des recherches, on puisse penser au public cible et choisir les

média de communication appropriés pour disséminer les résultats clés.

Plus important encore, il se peut que la recherche produise un certain nombre de

résultats qui ne seront pas nécessairement intéressants pour les décideurs. Il est donc possible

qu’il faille faire appel à des expertises différentes afin de bien cibler son public et de créer des

produits de communication sur mesure en fonction des intérêts des différentes audiences. Par

exemple, un public technique pourrait vouloir apprendre les méthodes d’analyse en

profondeur tandis qu’un participant du secteur commercial sera plus intéressé par les résultats

qui lui seront utiles dans l’élaboration des stratégies qui bénéficieront à son entreprise et

rendront son modèle plus profitable.

3. Au sujet des rédacteurs eux-mêmes, ou des personnes qui comprennent le mieux

l’étape politique (diplômés des universités de sciences politiques) ?

Si l’on écrit pour des politiciens, il est impératif de consulter des experts qui

comprennent le contexte politique actuel, en particulier ce qui va avoir un impact, et de

s’assurer que le message sera transmis dans son contexte. Si on parle de « Perte de

biodiversité », les politiciens ne comprendront pas vraiment le concept, mais si on parle de

« Perte de la nature », « Déclin dans les services fournis par la nature » ou de « perte de

capital naturel », alors le langage devient plus familier.22

22

. Les réponses écrites à mes questions furent reçues de Mr Matt Smith, Biodiversity Information Advisor,

Biodiversity Information and Advice Programme.


41

Dans le cadre de mon enquête sur la production des notes de synthèse au sein du Projet

Nopoor auprès des chercheurs, ceux-ci ont exprimé des opinions fortes sur l’expérience du

meilleur candidat. La synthèse de ces opinions est présentée ci-dessous :

Le rédacteur des notes de synthèse doit :

Avoir une expérience en journalisme (donc de bonnes capacités d’écriture) ;

Avoir des connaissances en économie et une sensibilité à la politique ;

S’il/elle est toujours étudiant(e), il/elle se doit d’être au moins en doctorat ;

Avoir de l’expérience dans l’écriture des notes de synthèse à partir d’articles

scientifiques ;

Être familiarisé avec les sujets de recherche sur lesquels il/elle aura à travailler ;

Avoir quelques connaissances sur les demandes des réseaux sociaux.

Un profil aussi complexe et large avec autant de compétences à la fois est difficile à

trouver, et à cause des contraintes de temps et la pression des attentes, nous avons pris

l’option de recruter un stagiaire, de le former et de l’aider pour la première note, avant lui

confier la rédaction des notes pour le reste de la période du projet Nopoor.

Après une expérience de deux ans au département des ressources humaines de la

division Récompense et reconnaissance auprès de l’Association Estudiantine « B.O.S. » 23

, le

processus de recrutement du projet Nopoor m’a donné une vision de l’intérieur des procédures

en usage dans une institution publique française. À l’issue d’un processus de trois semaines,

la personne choisie a été celle qui semblait le mieux correspondre à l’ensemble des critères.

Cependant, l’offre ne spécifiait pas que la personne recherchée devait preparer une

formation de niveau minimum de Bac + 5 et donc qui avaient la possibilité d’obtenir une

convention de stage acceptée pas l’administration française. Cela nous a conduit à ignorer

certaines candidatures. Par ailleurs, le candidat retenu ne remplissait pas parfaitement tous les

critères du profil défini : un étudiant en économie/économétrie sans aucune expérience en

journalisme a été recruté.

2.2. LEÇONS APPRISES ET VALEUR AJOUTEE POUR L’ORGANISATION

Cette section propose de résumer la totalité des leçons apprises ainsi que la valeur

apportée à l’organisation après les six mois de stage. Le propos est de souligner les

23

B.O.S. signifie “Business Organisation for Students” (ou Organisation d’Affaires pour les Étudiants), dont j’été

membre pendant mes études de licence, à Bucarest, Roumanie www.bosromania.ro

http://www.bosromania.ro/


42

compétences utilisées ainsi que les nouvelles compétences acquises après une période

composée d’autant d’activités et responsabilités différentes dans ma position de stagiaire

auprès du responsable de projet au sein de l’équipe de gestion de Nopoor.

2.2.1. LEÇONS APPRISES

Ce stage m’a été très bénéfique en raison de la variété des tâches qui m’ont été

confiées et de mes interlocuteurs dans leur réalisation. Ce stage m’a permis d’améliorer ma

connaissance des acteurs du développement, de leur diversité et de leurs attentes, de renforcer

mes compétences techniques dans un certain nombre de domaines relevant en particulier de la

communication et de la logistique, d’accroître mes connaissances sur un certain nombre

d’aspects du développement et sur certains pays du Sud.

AMELIORATION DE MA CONNAISSANCE DES ACTEURS DU DEVELOPPEMENT

Familiarisation avec une grande variété d’acteurs dans le domaine du développement ;

Amélioration de ma compréhension des activités et réalisations d’autres projets

européens (liés à Nopoor) ;

Amélioration de ma capacité à collaborer avec divers types de partenaires, au sein et à

l’extérieur du projet Nopoor ;

Familiarisation avec le travail avec les différentes plateformes européennes (année

européenne du développement, forum mondial des sciences humaines, journées

européennes du développement, etc.).

RENFORCEMENT DE MES COMPETENCES

Acquisition des moyens d’intermédiation des échanges d’information et de

documentation entre les membres du consortium ;

Grande familiarisation avec les règles logistiques et financières de l’administration

Française (avec l’organisation de l’université d’été et aussi lors du processus de

recrutement) ;

Formation approfondie le développement des contenus et des formats des sites

internet ;

Acquisition d’un savoir-faire sur l’utilité de Twitter en tant que moyen de

communication ;

Établissement d’un modèle permettant de sensibiliser aux dates limites et à leur

respect ;

Acquisition d’une connaissance du processus de soumission d’une offre depuis le

départ jusqu’à son approbation (dans le cas des Journées européennes du

développement) : participants, conception, rédaction de la proposition, choix du

contenu, diffusion de la documentation ;


43

Acquisition d’une expérience dans le domaine du recrutement ;

Amélioration de ma capacité d’écoute et de travail en équipe : j’ai appris à écouter et

accepter les différentes opinions et avis lorsque j’avais tort et je suis parvenue à

construire une relation productive entre l’équipe de gestion du projet et l’équipe de

dissémination des résultats ;

Amélioration de mes capacités d’organisation de mon travail : j’ai appris à effectuer

mes tâches dans un ordre de priorité afin de répondre aux besoins les plus importants

en premier ;

Acquisition de la capacité à effectuer des distinctions claire entre les questions pour

lesquelles j’avais besoin de l’assistance de la directrice de projet, et celles pour

lesquelles je pouvais trouver l’information par moi-même ;

Amélioration de ma compréhension des objectifs et de la nature des activités de

dissémination ;

Amélioration de mes capacités d’expression et de rédaction, et de mon français à l’oral

et à l’écrit.

AMELIORATION DE MES CONNAISSANCES SUR LE DEVELOPPEMENT

J’ai étudié un grand nombre d’aspects du développement par la lecture de documents

et articles de recherche, en particulier dans le cadre des activités de dissémination ;

J’ai rassemblé un grand nombre d’informations sur le Vietnam pour la création de la

brochure d’« Informations pratiques » de l’Assemblée générale ;

2.2.2. VALEUR AJOUTEE POUR L’ORGANISATION

De par ma formation et mes compétences professionnelles et personnelles je pense

avoir répondu aux attentes du projet Nopoor qui m’a recrutée pour ce stage. J’ai en

particulier :

Facilité la communication entre les divers types de partenaires, au sein et en dehors du

projet Nopoor. J’ai en particulier utilisé mes capacités de communication pour

connecter avec les coordinateurs des projets européens liés à Nopoor, et établir une

taxonomie claire sur l’existence des participants pour l’Assemblée générale au

Vietnam

Établi un modèle de communication rapide avec les collaborateurs directs du projet

pour la réalisation d’évènements comme. les Journées européennes du

développement ;

Participé à la sensibilisation de l’opinion au sujet des activités de Nopoor à travers les

réseaux de communication, améliorant l’audience du projet et le nombre de personnes

intéressées par lui ;

Initié et proposé des instruments afin d’améliorer l’organisation de l’Assemblée

Générale et d’autres évènements (questionnaire Doodle pour l’enregistrement des

participants aux activités extracurriculaires ou évènement Facebook pour l’invitation

des participants aux Journées européennes du développement) ;


44

Créé un poster graphique pour l’Université d’été et d’autres matériaux de

dissémination tels que la brochure « Informations pratiques » pour l’Assemblée

générale et l’Université d’été ;

Assuré une bonne coordination des aspects logistiques pour les participants à

l’Université d’été, orateurs et étudiants ;

Fait bénéficié le projet Nopoor de ma connaissance de l’encodage HTML pour la

finalisation du contenu du site internet ;

Fait preuve de bonnes capacités d’organisation pour établir une classification

cohérente de l’ensemble de la documentation produite pendant les trois années du

projet Nopoor ;

Créé et distribué un guide de stratégie de dissémination pour les deux années restantes

du projet ;

Assuré le suivi de la situation des enregistrements pour tous les évènements (Journées

STI, WSSF, EDD, etc.) ;

Centralisé l’information sur les lignes directrices des Journées européennes du

développement afin qu’elles soient facilement accessibles par tous les partenaires ;

Assuré le rôle de personne ressource pour l’organisation du stand et des sessions de

réflexion pour les Journées européennes du développement, et ai donc servi

d’intermédiaire dans la communication et le partage de la documentation entre les

organisateurs des journées européennes du développement, l’équipe de direction et

l’équipe de dissémination ;

Grace à mon expérience dans la participation aux journées européennes du

développement, j’ai établi une liste détaillée de proposition d’activités de

dissémination à réaliser avant, pendant et après l’évènement.

2.2.3. COMPETENCES ACQUISES ET DEVELOPPEES

D’un point de vue professionnel, j’ai acquis au cours de ce stage un certain nombre de

compétences qui devraient s’avérer utiles pour la suite de mon parcours. Il s’agit en particulier

de :

Compétences en matière de gestion et de leadership (assister la gestionnaire de projet

dans ses tâches quotidiennes, et coordination de certaines activités avec mes collègues

de l’équipe de direction) ;

Compétences techniques (site internet, différentes plateformes, etc.) ;

Compétences en matière de coordination et d’organisation (par la variété

d’évènements dans lesquels j’étais impliquée) ;

Compétences en matière politique (savoir-faire concernant les demandes politiques de

l’UE) ;

Compétences administratives (logistique et finance) ;

Compétences en communication et dissémination des résultats (point central dans le

processus de participation aux Journées européennes du développement) ;


45

Compétences linguistiques (utilisation du français et de l’anglais quotidiennement)

Compétence générales : esprit d’équipe, capacité d’écoute, adaptabilité à différents

types de culture ;

Compétences dans la collecte et la synthèse d’informations (travail à partir de

différents articles et rapports, et révision de différents résumés présentés lors de divers

évènements).

3. ENQUETE SUR LA PRODUCTION DE NOTES DE SYNTHESE A L’INTENTION

DES DECIDEURS DANS LE PROJET NOPOOR

Cette partie du rapport présente les conditions dans lesquelles j’ai été amenée à

conduire de projet de recherche, la méthodologie utilisée, les résultats obtenus, les

recommandations et les conclusions de cette étude.

Ce projet vise à illustrer les spécificités de cet aspect très controversé dans le domaine

de la recherche qu’est la dissémination des résultats à l’intention des décideurs politiques pour

d’importants projets internationaux. J’ai travaillé sur la question de la production des notes de

synthèse à partir du travail des chercheurs du projet Nopoor.

3.1. LE CONTEXTE

Le projet Nopoor est dans sa troisième année d’activité et avance vers sa conclusion.

Mon implication dans l’équipe Nopoor devait commencer en janvier 2015, deux mois après la

réunion d’évaluation à mi-parcours au siège de la Commission européenne à Bruxelles. Cette

réunion était une obligation aux termes de l’accord de subvention selon lequel l’équipe de

Nopoor devait présenter les résultats intermédiaires du projet de recherche à un auditoire

composé de participants clés et de membres importants de la Commission européenne. Le but

de cette réunion était de recevoir les commentaires sur le travail effectué, afin d’améliorer les

étapes suivantes du projet : « Le Consortium devra mettre l’accent sur l’étendue dans laquelle

le travail effectué atteint les objectifs spécifiés dans le DoW (Document of Work) (Les

chercheurs Nopoor, 2010) . À cette occasion, plusieurs programmes scientifiques seront

présentés à l’audience, afin d’exposer l’état actuel de la recherche »24

J’ai eu la possibilité d’être présentée plus tôt à l’équipe de direction aux bureaux de

Dial, afin de comprendre le contexte et d’offrir des conseils dans la préparation de la réunion

de mi-parcours du projet. J’ai donc passé, au mois de novembre 2014, une journée avec

24

Citation extraite du site official du projet : www.nopoor.eu/events/nopoor-mid-term-conference-20-

november-2014-brussels

http://www.nopoor.eu/events/nopoor-mid-term-conference-20-november-2014-brussels

http://www.nopoor.eu/events/nopoor-mid-term-conference-20-november-2014-brussels


46

l’équipe de direction dans les locaux de l’UMR Dial, au cours de laquelle mes interlocuteurs

m’ont expliqué les objectifs, la structure et la composition du projet Nopoor. La gestionnaire

de projet m’a expliqué le but de la conférence de mi-parcours. À ce stade, je n’avais

connaissance que des documents de dissémination (site internet, prospectus, poster et lettre

d’information) qui devaient être distribués lors cette réunion. J’ai cependant proposé quelques

modèles sur lesquels j’avais travaillé lors de mes précédentes collaborations, qui aidé les

responsables du projet pour la partie logistique.

Le deuxième jour de la réunion fut, pour la recherche en cours, une preuve claire de la

volonté et des efforts des membres de Nopoor de présenter leurs résultats d’un point de vue

politique. Le titre de la session du deuxième jour était « Atelier de la stratégie Nopoor », au

cours duquel deux personnes de la Commission européenne ont ouvert les débats et la session

sur des thèmes tels que la contribution d’une vision multidimensionnelle à la réduction de la

pauvreté ou l’agenda de développement post-2015 et l’amélioration des indicateurs en vue de

la réduction de la pauvreté.

La réunion a été un succès pour l’équipe Nopoor. Les présentations ont suscité de

nombreux débats et commentaires de la part experts de la Commission européenne.

Néanmoins, aucun commentaire concret ne fut offert aux chercheurs à la fin de la réunion.

Mon stage a officiellement débuté en janvier 2015. Je suis arrivée au cours d’une

période intense, qui a duré deux semaines, d’analyse de tout ce qui avait été effectué sur le

projet Nopoor jusque-là. L’amélioration de ma compréhension des différents aspects du projet

m’a offert les moyens de proposer des améliorations et soulever les points sur lesquels j’avais

relevé des irrégularités. C’est alors que j’ai réalisé que l’on approchait de la date limite pour la

soumission des « recommandations stratégiques », dont la préparation n’avait pas encore

commencé.

En février 2015, une réunion interne intitulée « Réunion de dissémination » avec le

délégué de la Commission européenne auprès du projet Nopoor était prévue au siège de la DG

RTD à Bruxelles. Lors de cette réunion, la gestionnaire et le coordinateur de projet ont

rencontré trois représentants de l’équipe Poldiss25

(Annexe 4). Les caractéristiques des deux

Groupes de travail sont essentielles à la recherche, et seront décrits plus loin dans cette

section.

25

L’équipe Poldiss est composée de leaders des deux Groupes de travail (WP10 – Recommandations de

politique and WP11 - Dissémination et sensibilisation), ainsi que de leaders souhaitant faire partie de ce

groupe.


47

Afin de me préparer pour cette réunion, j’ai repris tous les documents de Nopoor

concernant la dissémination : leur classification et leurs recommandations et les remarques

faites par les différentes entités sur leur contenu ou leur format, ainsi que les minutes des

réunions précédentes, afin d’évaluer ce qui était attendu de moi lors de la réunion. Une fois

tous ces éléments rassemblés et schématisés, j’ai pu proposer des éléments à inclure dans

l’agenda de la réunion avec des arguments pertinents à ajouter à la discussion.

3.1.1 LES JALONS STRATEGIQUES DU PROJET NOPOOR

Dans cet esprit, j’ai établi un calendrier du cours des évènements présentant une vue

politique depuis le début jusqu’à la fin du projet :

Séminaire de formation de stratégie – Rio de Janeiro, juin 2013

Jalon – Pertinence de la stratégie – mars 2014

Conférence de mi-projet – novembre 2014

6ème

Session du Comité de Conduite – décembre 2014

Recommandations Préliminaires de Stratégie – mars 2015

Conférences des Participants – septembre 2015

Séminaire de synthèse des stratégies – mai 2016

Conférence finale à Bruxelles – mars 2017

Le séminaire stratégique était le point de départ des efforts de l’équipe Poldiss pour

motiver les chercheurs à fournir à la Commission européenne ce qui était attendu d’eux

concernant les résultats de leurs recherches. Les membres de Poldiss Tout d’abord, les

membres de l’équipe ont présenté qui est qui et comment fonctionne l’Union européenne, afin

de créer une compréhension générale commune des pouvoirs de l’UE, surtout pour les

partenaires hors Europe. Ensuite et surtout, l’équipe Poldiss a présenté le terme de

recommandations de politique (policy recommendations) ou implications de politique (policy

implications) au groupe de chercheurs. Afin de montrer les modalités de développement de

leurs compétences en produisant de telles notes, les membres de Poldiss ont fait une

simulation réelle de la production des recommandations stratégiques pendant la formation, en

utilisant les données du site internet. En prenant en considération le fait que le projet Nopoor

est construit sur une base de coopération/collaboration, le but de l’exercice était de travailler

en groupe pour ’effectuer la tâche. Les étapes de la formation étaient :

1. Rendez-vous sur le site internet de Nopoor


48

2. Téléchargez la présentation EGAP WP10

3. Rendez-vous sur les panneaux 10 à 15 : Étape 2a

4. Sélectionnez une source d’information

5. Trouvez un document concernant votre recherche

6. Visionnez le document, et identifiez un besoin stratégique

7. Faites correspondre la stratégie avec vos résultats (préliminaires)

8. Téléchargez le modelé d’article Nopoor sous format doc

9. Remplissez les 4 sections et envoyez-le par email à l’équipe Poldiss

En plus de cet exercice, ils ont remis aux chercheurs le Manuel Nopoor pour la

stratégie et la dissémination, qui a aussi été rendu disponible sur leur réseau, et dans lequel

les chercheurs pouvaient vérifier les informations discutées et suivre les lignes directrices. Cet

aspect ainsi que les opinions sur l’utilité et la suite de la formation stratégique Poldiss seront

discutés dans la présentation des résultats des entretiens.

Le jalon sur la pertinence politique (Milestone on Policy relevance) explique, à propos

des notes de synthèse qu’elles sont considérées comme l’instrument principal de la

dissémination de Nopoor, car elles ciblent particulièrement les décideurs au niveau de l’Union

européenne ainsi qu’au niveau national dans les pays partenaires de l’hémisphère sud.

Lorsqu’une partie de recherche importante est terminée, les notes de synthèse doivent être

publiés pour présenter les résultats des recherches ainsi que leurs implications et

recommandations sur les stratégies dans un format taille à atteindre les décideurs européens. Il

est crucial que les notes de synthèse soient directes, précises, et écrites pour un public éduqué

mais non spécialisé/non académique. Les principaux résultats des recherches ainsi que les

recommandations stratégiques peuvent néanmoins viser un réseau académique ou

professionnel. Les notes de synthèse peuvent être envoyées directement aux participants (via

poste ou email), ou distribuées lors des différents évènements et postées sur le site internet du

projet.

Le Groupe de travail 11 (OIKODROM) a développé un format spécifique pour les

notes de synthèse, ainsi que des lignes directrices, qui inclut un modèle de notes pour Nopoor

(p. 19-21), ainsi qu’un formulaire que les chercheurs remplissent, offrant ainsi leurs idées

pour un article stratégique pour les Groupes de travail 10 et 11 (p. 18). Il est recommandé que

les chercheurs établissent un plan pour chaque Groupe de travail lorsqu’ils ont des résultats

disponibles, afin de produire des notes et une liste des participants à qui ceux-ci doivent être


49

envoyés. Ces informations devraient être communiquées à l’équipe Poldiss du Groupe de

travail 10, qui assistera dans la préparation des notes de synthèse.

Le moment exact de production des notes de synthèse n’est pas clair dans le rapport de

jalon, qui précise seulement « lorsqu’une partie importante de recherche est terminée », ce qui

laisse place à l’interprétation. Surtout on ne peut trouver nulle part dans le rapport mention de

la nécessité pour le chercheur de produire de telles notes.

Un mois après la conférence à mi-parcours de novembre 2014 s’est tenu une réunion

du Comité de pilotage (composé du directeur de chaque Working Package et de membres de

l’International advisory board (IAB), au cours de laquelle duquel les discussions suivantes ont

pris place concernant les note de synthèse.

DOCUMENTS DE DISSEMINATION : NOTES DE SYNTHESE, NOTES DE REUNION, FLASH STRATEGIQUE,

Nopoor rendra ses résultats préliminaires publics lors de la réunion d’évaluation de

mi–projet. L’étape suivante sera la diffusion des documents de dissémination sous différentes

formes : notes de réunion (un programme), flashs stratégiques (sur un thème spécifique), qui

peuvent être ajoutés aux rapports scientifiques et font partie de l’activité de dissémination.

Selon le Responsable de projet de la part de la Commission Européenne, ces documents

devraient comporter 2-3 pages (5 maximum !). Le temps passé à écrire ces documents peut

être facturé en tant que temps Recherche et Développement sur le relevé de temps du

chercheur, et déclaré sur le Formulaire C (relevé financier).

Les notes de synthèse sont des documents centrés sur les implications d’une recherche

sur les stratégies, basés sur de nouvelles preuves et analyses. Les paragraphes qui suivent,

extraits des lignes directives publiées par la Direction générale de la communication de la

commission européenne en 2010, intitulé « Recherche en communication pour l’établissement

des stratégies basées sur les faits. Guide pratique pour les chercheurs en sciences socio-

économiques et humaines », et recommandées par le responsable du projet Nopoor pour la

Commission européenne, permettent de mieux comprendre la position de la Commission

européenne sur le sujet :

« Encouragés à fournir l’orientation pour l’élaboration des stratégies là où approprié,

les chercheurs sont invités à offrir des recommandations sur une base optionnelle, et

selon la nature de leurs recherches » (Commission européenne, 2010, p. 22)

« Certains chercheurs ne sont pas forcément habitués à communiquer avec les

décideurs de cette manière. Mais cette pratique est utilisée aussi bien que nécessaire.

En effet, effectué de bon aloi, ceci constitue la raison d’être des sciences socio-

économiques En identifiant les implications des stratégies et en formulant les


50

recommandations, les chercheurs remplissent l’un des objectifs principaux des efforts

d’élaboration de stratégies basées sur les faits de la Commission. » (Commission

européenne, 2010, p. 22)

« Les bénéficiaires doivent prendre les mesures appropriées pour engager avec le

public et les médias sur le projet, afin de souligner le support financier de l’union

européenne. » (Commission européenne, 2012, 7)

Ce document, intitulé « Communiquer la Recherche et l’Innovation. Guide pour les

participants au projet » était disponible dès le début du projet pour tous les participants. Le

document n’était pas un instrument utile ou utilisé par les répondeurs.

Bien que la longueur ne soit pas imposée, il existe un modèle pour les notes de

synthèse de l’Union européenne. Le projet subit de fortes pressions pour la production de ces

notes. Selon le responsable de projet, il existe deux manières de voir les choses : on peut

considérer qu’il s’agit d’un article stratégique par objectif ou Groupe de travail, ou formuler

les implications pour la stratégie des résultats obtenus. Le responsable de projet a suggéré que

WP 10-11 devait aider à la vulgarisation et à la dissémination (Annexe 5). On note une

accentuation du besoin de produire des résumés politiques dans le ton des documents.

La Réunion préliminaire sur les recommandations stratégiques, qui s’est tenue à

Bruxelles fin février 2015, et à laquelle j’ai participé a été un moment déterminant pour ma

recherche. Lors de cette réunion en effet, le responsable de projet a rappelé aux participants

(la gestionnaire de projet, le coordinateur scientifique ainsi que trois membres de l’équipe

Poldiss) l’urgence et l’importance de fournir les notes de synthèse sur les divers domaines de

recherche au sein du projet Nopoor.

Selon le responsable de projet de la part de la Commission Européenn, la

Communauté européenne attend de Nopoor que le projet présente les résultats dans le format

demandé. Il considère que cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps aux chercheurs ;

seules de petites parties de la recherche devraient être présentées sous forme de résumés. Il

ajoute: « il n’y a aucun besoin de couvrir tout le sujet, mais seulement quelques aspects

particuliers. Le résultat tangible doit être matérialisé sous forme de deux à cinq note de

synthèse. »

Le coordinateur scientifique souligne qu’il est difficile de rassembler les notes de

synthèse des chercheurs ; il est difficile pour le responsable de tâche d’établir les notes de

synthèse, et il y a besoin d’une nouvelle stratégie pour pouvoir produire ce type de documents

dans le projet Nopoor.


51

Une première suggestion atteinte pendant la réunion est de regrouper plusieurs

programmes d’une manière logique ; les note de synthèse ne doivent pas être spécifiques à

une étude de cas et ne sont pas limités à un pays, mais doivent tirer des leçons et les

implications stratégiques des résultats de plusieurs recherches.

Le responsable de projet de la part de la Commission Européenne demande que la

direction du projet propose un premier Note de synthèse afin d’avoir quelque chose de concret

pour pouvoir en discuter et le cas échéant, en envisager la publication par la Commission

européenne. »

Cette réunion avec le responsable de projet de la part de la Commission Européenne a

entraîné un changement de stratégie, changement qui se devait d’être rapide et efficace avec

l’intention de répondre aux demandes des instances qui financent le projet.

La pression croissante pour la production des notes de synthèse était, au cours de cette

réunion, très visible et difficile à vivre. C’est à ce moment-là que j’ai décidé, avec l’accord de

ma responsable de stage, de me pencher sur l’analyse cet aspect du projet Nopoor, avec la

volonté de comprendre quelles raisons avaient les chercheurs de ne pas vouloir produire les

notes de synthèse, et quelles stratégies le service dans lequel je travaillais pouvait envisager

afin de résoudre ce problème.

Alors que la pression pour la production des notes de synthèse s’est renforcée au fur et

à mesure de la progression du projet au cours des trois dernières années, il m’a semblé

nécessaire, pour comprendre la nature du problème, de revenir à ce qui, en la matière, relevait

des obligations contractuelles de Nopoor dans le Document de travail. Celui-ci mentionne les

notes de synthèse, dans ses parties A, B, C, comme suit :

A. « LE PROJET CONCERNE LES STRATEGIES. Nopoor fera partie de l’agenda de l’UE

dans sa stratégie contre la pauvreté au moyen de consultations, notes directives et note de

synthèse sur des sujets liés au programme. » (Les chercheurs Nopoor, 2010, p. 4)

B. « ROLE DE LA POLITIQUE. Nopoor considère que la politique, de manière générale,

joue un rôle clé dans la réduction de la pauvreté. Il va investiguer en particulier comment les

choix politiques, les structures institutionnelles ainsi que les formes de gouvernance

influencent les choix économiques faits par les gouvernements et les citoyens. Cependant, la

politique ne doit pas être considérée comme acquise. La nature, l’impact et la localisation de

la pauvreté contribuent aussi à déterminer les institutions politiques. Être pauvre diminue ou

détruit l’exercice effectif des droits, l’autonomie de l’individu et la participation aux décisions

publiques. Prenant en compte les liens bidirectionnels, Nopoor va explorer la relation entre la

pauvreté et les politiques menées par les pays en voie de développement. Le projet va étudier


52

les défis politiques auxquels sont confrontés les pays les plus pauvres. Une attention spéciale

sera aussi portée à la politique économique de l’aide étrangère dans un environnement où les

acteurs émergeants poursuivent leurs propres objectifs avec des principes différents et

disjoints. » (Les chercheurs Nopoor, 2010, p. 5)

C. « LES NOTES DE SYNTHESE seront l’un des moyens principaux pour le dialogue

avec les décideurs et autres participants tout au long du programme. Nous considérons que la

série “SSH policy brief series” lancée en 2008 est un instrument adapté à la présentation des

résultats stratégiques du projet dans les termes les plus convaincants possible. » (Les

chercheurs Nopoor, 2010, p. 6)

À la lecture de ces trois paragraphes, il apparaît que la Commission européenne attend

du projet Nopoor qu’il participe activement à la réflexion en matière de politique publique à

partir de ses résultats de recherche à travers des notes de synthèse réalisés en suivant les

lignes directrices offertes par la Commission européenne sur leur contenu comme sur leur

format.

3.1.2. LES GROUPES DE TRAVAIL RESPONSABLES DES NOTES DE SYNTHESE AU SEIN DU PROJET

NOPOOR

Comme je l’ai expliqué dans la partie précédente de ce rapport, le projet Nopoor est

composé de douze Groupes de travail, huit Groupes de recherche et quatre qui ne relèvent pas

de la recherche, dont deux concernent la stratégie de lutte contre la pauvreté (W10) et la

dissémination des résultats et la sensibilisation (WP11). Ces deux groupes de travail, imposés

par la Commission européenne, sont impliqués dans la préparation des notes de synthèse, et il

convient d’examiner de quelle manière.

Le Groupe de travail 10 (Recommandations stratégiques) a pour objectif principal de

donner des perspectives pouvant influencer sur l’agenda stratégique global de l’Union

européenne, notamment sur la réalisation des objectifs du millénaire concernés directement

par l’éradication de la pauvreté et par leurs possibles extensions. Pour atteindre cet objectif,

Nopoor doit obtenir la participation de différents intervenants (décideurs, syndicats,

organisations internationales, ONG…) et leur proposer des réponses aux problèmes de

pauvreté issus des solutions générées par la recherche de Nopoor. Le package doit utiliser les

contributions de Nopoor pour explorer de nouvelles stratégies et de nouveaux instruments de

lutte contre la pauvreté aux gouvernements nationaux, à l’Union européenne et aux

institutions internationales, privées et publiques. Ce package cherche notamment à atteindre

les décideurs à travers des notes de réunion et des note de synthèse.


53

Plus spécifiquement, il s’agit :

d’impliquer les participants, tout spécialement les décideurs, afin de les sensibiliser

aux focus du projet et aux objectifs scientifiques ;

de résumer les résultats des recherches du projet Nopoor, et fournir les notes de

synthèse pour les décideurs, participants et ONG ;

d’utiliser les résultats des études comparatives précédentes sur les moyens utilisés

pour adresser la pauvreté dans différents pays, en spécifiant les leçons principales

apprises dans chaque cas ;

de générer des notes stratégiques afin de traiter le problème de la pauvreté au niveau

européen, national et international, en coopération avec les décideurs et autres

participants ;

et d’offrir une expertise aux services européens impliques, sur les problèmes

concernant la pauvreté dans les pays en voie de développement, en synchronisation

avec l’agenda politique international et européen, y compris la révision des OMD

post 2015.

Le WP10 sera étroitement associé à WP11, car une large dissémination des résultats

par le précédent va de pair avec la conception des lignes directrices des stratégies proposées.

Ses tâches sont les suivantes :

Établir d’un Groupe de stratégie et de dissémination (Poldiss) et impliquer des

participants et décideurs ;

Interagir avec les services/agences de la Commission européenne (partenaires

impliqués : le coordinateur et un représentant par WP ;

Résumer les principaux résultats et fournir une analyse comparative des stratégies

(partenaires impliqués (IRD, GIGA, IfW, OIKODROM, ITESM-EGAP) ;

Organiser des conférences des participants issues des pays de l’hémisphère sud :

dialogue et comparaison avec les décideurs et participants (partenaires impliqués :

ITESM-EGAP, UCHILE, GRADE, UFRJ, CRES, UCT-SALDRU, UA-CEE, VASS,

CNRS (Inde)) ;

Organiser un séminaire de synthèse des options stratégiques et de leur impact potentiel

((partenaires impliqués : IRD, OIKODROM, ITESM-EGAP et participation de tous

les partenaires).

Pour cela, le Groupe de travail doit fournir un certain nombre de documents :

Recommandations stratégiques préliminaires : quelles sont les leçons tirées des

premiers résultats présentés lors de la conférence de mi– projet en termes de stratégies

visant à réduire la pauvreté ;

Établissement des recommandations stratégiques avec analyse comparative là où c’est

pertinent : analyse comparative des stratégies spécifiques dans différents pays,

conséquences et proposition de nouvelles stratégies ;


54

Rapport de la Conférence Finale des Participants

Établissement d’un Rapport final de stratégie pour la Commission européenne et pour

dissémination aux décideurs.

Les objectifs du WP 11 « Dissémination et Sensibilisation » (Partenaire :

OIKODROM, Autriche) liés aux travaux autres groupes de travail, y compris WP2, et

(coordination), et portent sur la stratégie de dissémination, à laquelle Nopoor doit allouer des

ressources substantielles. Un accent particulier sera mis sur la dissémination innovante des

stratégies afin d’atteindre les décideurs aussi bien dans les pays de l’UE que dans les pays

hors UE ainsi que les autres participants. Le WP répond à des besoins différents selon la

situation régionale et géopolitique. De nombreux partenaires (IRD, CRES, IfW,

OIKODROM, ITESM-EGAP, CNRS, etc…) possèdent déjà des stratégies élaborées de

dissémination basées sur un accès libre aux documents de travail, ateliers, conférences

publiques, notes de synthèse, émissions de radio et de télévision, presse quotidienne et

périodique. En plus du cadre mis en place spécifiquement pour Nopoor (y compris la

plateforme et le site internet), ces media feront office de relai pour la stratégie de

dissémination dans les pays partenaires. Les objectifs spécifiques sont de mettre en place une

stratégie de dissémination à travers le projet, d’impliquer étroitement les pays de l’hémisphère

sud dans les différentes étapes de la dissémination en associant les universitaires et

participants, et d’assurer l’égalité Nord-Sud en s’assurant que les résultats disséminés ainsi

que les stratégies du Sud de l’hémisphère sud. Le WP 11 est en particulier chargé de :

l’élaboration d’un plan de dissémination (partenaire impliqués : IRD, Dauphine,

OIKODROM ainsi que tous les partenaires ;

la définition d’instruments de dissémination dédiés aux partenaires et au public

(partenaires impliqués : IRD, OIKODROM) ;

la conception des notes de synthèse de leur dissémination lors des conférences

(partenaires impliqués : IRD, OIKODROM, ITESM-EGAP ainsi que tous les autres

partenaires)

Les documents qu’il doit fournir dans le cadre du projet sont les suivants :

Plan de dissémination, site internet et classeur de projet ;

Brochure du projet version 1 ;

Brochure du projet version 2 ;

Déroulement de la conférence de mi-projet ;


55

Films documentaires sur Nopoor : Sous-titres en Anglais, avec sous-ensembles

utilisables lors de la conférence, sur le site internet ainsi qu’en plusieurs occasions

publiques ;

Rapport final.

En conclusion à l’analyse des attentes des partenaires impliqués dans les deux WP,

nous pouvons dire qu’une relation très complexe, durable, interdépendante est créée avant

même la collaboration face à face, par l’instance de décision qui a créé et signé l’accord de

subvention et le Document de travail du projet. La liste des tâches mentionne que les

partenaires énumérés sont chargés de résumer les résultats principaux du projet et de fournir

une analyse comparative des stratégies. Le fait que les chercheurs doivent écrire les notes de

synthèse eux-mêmes apparaît donc discutable. Cependant, le premier document à fournir par

le WP10 cherche à motiver les partenaires pour qu’ils formulent des recommandations

préliminaires stratégiques, laissant ainsi place à l’interprétation concernant le statut des

participants qui doivent fournir les recommandations stratégiques préliminaires et le format de

ces recommandations. La liste des tâches du WP11 comporte la dissémination des notes de

synthèse, ce qui implique qu’elles lui ont été fournies, sans que l’origine en soit spécifiée.

3.1.3 BREVE REVUE DE LA LITTERATURE SUR L’INTERFACE ENTRE LES CHERCHEURS ET LES

DECIDEURS DANS LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL

Cette section traite des principales sources de la littérature parlant du sujet de la

recherche conduite dans ce rapport, c’est-à-dire les défis, limitations ou solutions concernant

le partage des résultats des recherches menées par les chercheurs, scientifiques ou praticiens

aux décideurs. Afin de bien comprendre les caractéristiques principales de cette relation, la

première étape sera de définir tous les termes clés utilisés avant de résumer les éléments du

débat tels qu’ils apparaissent dans la littérature et d’en tirer des conclusions qui seront inclues

dans la formulation des hypothèses de la recherche menée dans le cadre de mon stage.

Les termes clé utilisés ici sont : note de synthèse, décideurs, et stratégies basées sur les

résultats.

LES NOTES DE SYNTHESE

Les notes de synthèse sont définies comme des « documents centrés sur les

implications d’une recherche sur les stratégies, basées sur de nouveaux résultats et analyses »


56

dans la documentation du projet Nopoor, mais pourraient aussi être définis plus en profondeur

comme ceci :

« Un article stratégique est un résumé concis d’un problème particulier, des options

stratégiques pour le résoudre, ainsi que des recommandations concernant la meilleure

option. Il est destiné aux décideurs gouvernementaux et autres partis intéressés par la

formulation ou l’influence sur les stratégies. » (Food and Agriculture Organisation,

2011)

« L’article stratégique est un document qui souligne les raisons derrière le choix d’une

stratégie particulière, ou le plan d’action d’un débat stratégique en cours. Il est

normalement produit en réponse à une demande directe d’un décideur, ou à l’intérieur

d’une organisation ayant pour but de faire valoir la position détaillée dans l’article. »

(International Policy Fellowship)

La note de synthèse est un « résumé court et neutre présentant les connaissances d’un

sujet ou problème particulier. L’article stratégique est une forme de rapport conçu pour

faciliter l’établissement des stratégies (Eisele, 2006) » (Partnership for economic

policy)

« Un article stratégique devrait :

Fournir suffisamment de contexte pour permettre au lecteur de comprendre le

problème ;

Convaincre le lecteur que le problème doit être traité d’urgence ;

Fournir des informations concernant les alternatives (dans une synthèse objective) ;

Fournir des preuves supportant une alternative (dans une synthèse motivante) ;

Stimuler le lecteur afin qu’il prenne une décision ;

Être court et droit au but. Il devrait se centrer sur un problème ou sujet particulier ;

Ne pas entrer dans les détails ;

Être basé sur des preuves fermes, et non seulement une ou deux expériences ou une

seule année ;

Être centré sur les significations et non les méthodes ;

Être présenté en fonction du contexte global (Food and Agriculture Organisation,

2011, p. 144).

Toutes ces définitions soulignent au moins trois caractéristiques de ce type de

document politique : il doit être concis, compréhensible et applicable dans la sphère politique,

par conséquent dans l’établissement des stratégies.


57

LES DECIDEURS POLITIQUES

Selon le dictionnaire commercial, les décideurs sont des « individus » (normalement

membres d’un comité de directeurs) qui possèdent l’autorité d’établir l’encadrement des

stratégies d’une organisation »26

, tandis que l’American journal for préventive médicine

affirme dans l’un de ses articles qu’« un décideur est un individu élu ou nommé à un haut

niveau gouvernemental [...] sont des chefs de cabinet de la branche exécutive qui jouent des

rôles majeurs dans le processus stratégique. » (Brownson, Royer, Ewing, & McBride, 2006, p.

164)

Il est clair que les décideurs forment l’instance qui a le besoin de recevoir des résultats

de recherches ponctuels, dans un format politique spécifique afin d’imposer des actions

constructives dans le domaine et ainsi améliorer la situation dans son ensemble.

STRATEGIES BASEES SUR LES RESULTATS (EVIDENCE-BASED POLICYMAKING)

Les spécificités de ce terme seront extraites directement du site internet officiel de la

Commission européenne, afin de comprendre :

a. De quoi il s’agit : les stratégies basées sur les résultats sont un moyen de rassembler et

partager une meilleure compréhension des [...] conditions, valeurs et attitudes à partager

avec d’autres domaines stratégiques.

b. Quels en sont les buts : pour les stratégies et règlementations gouvernementales [...] pour

réussir, elles doivent être basées sur des résultats concrets, l’expérience et la connaissance

de [...] points spécifiques (European Commission, 2015b)

Les sources trouvées sont nombreuses sous forme d’articles et de chapitres

d’ouvrages. L’année de publication varie d’une source à l’autre, mais le but est de commenter

le contenu de chaque source en les présentant par ordre chronologique. Il s’agit d’illustrer

l’évolution de la compréhension de la notion, de discuter les informations fournies par la

littérature et de révéler la complexité et l’utilité des réflexions pour un problème qui reste

d’actualité en dépit de son ancienneté.

Dans une publication de 1988 reposant sur des sources datant des années 1970 ou

1980, il est mentionné un important élément de comportement qu’un chercheur devrait avoir

afin d’atteindre les décideurs : « pour écrire une analyse de la recherche pour les décideurs, il

faut aller au-delà des synthèses conventionnelles des résultats, et chercher d’autres variables

26

Lien vers la citation : www.businessdictionary.com/definition/policy-makers.html

http://www.businessdictionary.com/definition/policy-makers.html


58

significatives que les décideurs doivent garder en tête lorsqu’ils prennent des décisions. »

(Cuban, 1998, p. 290) Dans le même article, un conseil est donné aux chercheurs : « Un

chercheur qui parle aux décideurs devrait [...] considérer les conséquences de ce conseil aussi

bien sur les décideurs que sur les praticiens. » (Cuban, 1998, p. 292)

Plus de 20 ans plus tard, en 2005, un débat utile se tient sur le succès d’une

collaboration entre chercheurs et décideurs. L’ouvrage de Choi et al. utilise des sources d’une

période plus récente, la plupart datées d’avant 2000.

L’ouvrage explique que « Le politiquement correct est un moteur clé. La cible du

monde de la stratégie est “stratégie, pratique, personnes” (Choi , et al., 2005, p. 632). Ci-

dessous, trois aspects complexes sont révèles, parmi lesquels certains seront intégrés dans les

le sommaire des enjeux:

a) Les différences entre les scientifiques et les décideurs :

Différentes mentalités

Objectifs différents

Différentes attitudes envers l’information, les langages, la perception du temps

Parcours professionnels

Les impératifs qui les motivent (Choi , et al., 2005, p. 632)

Les problèmes affectant leur travail ensemble

Scientifiques et décideurs manquent souvent de confiance et de respect pour leurs

rôles respectifs

Scientifiques et décideurs ont des vues divergentes sur ce qui constitue une preuve

Différentes responsabilités

Frustrations – au niveau des décideurs, parce que les scientifiques ne peuvent pas leur

donner de réponses rapides, claires et simples, et au niveau des scientifiques parce que

les données demandées peuvent ne pas exister, ou parce qu’ils ne connaissent pas la

réponse ou admettre la présence de problèmes dans leurs études, ou encore ne peuvent

expliquer leurs résultats complexes en langage simple. (Choi , et al., 2005, p. 633)

b) Les solutions suggérées sont :

Offrir de nouvelles motivations afin d’encourager les scientifiques et décideurs à

travailler ensemble

Utiliser des intermédiaires de connaissances (“scientifiques traducteurs”)

Effectuer des changements dans l’organisation

Définir la recherche dans un sens plus large

Redéfinir le point de départ du transfert des connaissances


59

Étendre les responsabilités

Accuser la complexité de l’élaboration des stratégies (Choi , et al., 2005, pp. 634-636)

À partir des mêmes sources, considérant les éléments présents dans le chapitre

“Scenario”, j’ai établi un tableau comparatif des actions, moteurs et buts des scientifiques et

des décideurs qui offre une meilleure visualisation des différences globales entre les deux

types d’acteurs (Figure 5)

Caractéristiques Scientifiques/chercheurs

“publier ou périr”

Décideurs

“politiquement correct”

But Science avancée Obtenir le support du public

Activité

clé

Fournir des documents/articles Éteindre les feux

Cible “Publications, brevets et professorat” “Stratégie, pratique et personnes”

Idéal Devenir “Dr./Prof. Expert” Devenir “Mme./Mr. Régleur de

problèmes”

Figure 5. Scientifiques contre Décideurs, tableau établi par l’auteur utilisant les informations

de la source (Choi , et al., 2005, p. 632)

Un an plus tard, en 2006, des suggestions sur comment resserrer la relation entre les

chercheurs et les décideurs furent offertes, cette fois-ci en réponse aux raisons pour de telles

relations problématiques. L’article intitulé « Chercheurs et décideurs. voyageurs dans des

univers parallèles » (Brownson, Royer, Ewing, & McBride, 2006, pp. 165-167) a introduit

dans sa ligne d’analyse de nombreuses sources des années 1970, 1980 ou 1990, en

comparaison avec les dernières publications, dont la majorité des sources étaient publiées

après 2000.

D’autres aspects essentiels étaient aussi discutés dans cette publication :

1) Raisons de l’écart entre les chercheurs et les décideurs

Manque de traductions cohérentes et systématiques des recherches publiques : “les

chercheurs comptent sur les études expérimentales et observatoires [...], tandis que

l’élaboration des stratégies est construite sur l’histoire des stratégies relatives, ainsi

que les demandes des participants” (Brownson, Royer, Ewing, & McBride, 2006, p.

165)


60

Différences dans le processus de décision : « Les études scientifiques ne sont pas

toujours conduites au bon moment pour influencer les décisions stratégiques »

(Brownson, Royer, Ewing, & McBride, 2006, p. 166)

Résultats ambigus : « Les décideurs préfèrent des “estimations par points” de l’effet »

(Brownson, Royer, Ewing, & McBride, 2006, p. 166) afin d’éviter les malentendus sur

les documents fournis par les chercheurs

Le besoin d’équilibrer l’objectivité et les plaidoyers : il y a des limites à l’implication

des chercheurs dans l’élaboration des stratégies, afin de garder leur objectivité dans la

présentation des résultats.

Les demandes personnelles du processus : « l’implication des scientifiques dans

l’élaboration des stratégies amène des demandes personnelles. » (Brownson, Royer,

Ewing, & McBride, 2006, p. 166)

Surcharge d’information : les décideurs ont toujours des nombreuses demandes

législatives et non législatives à appliquer ;

Manque de données relevâtes : les décideurs demandent des données qui : (1) montre

un support du public pour un sujet particulier ; (2) démontrent la priorité d’un sujet par

rapport à d’autres ; (3) montrent la relevance au niveau local, et (4) personnalisent un

problème en racontant comment les vies des gens sont affectées » (Brownson, Royer,

Ewing, & McBride, 2006, p. 167)

L’inadéquation des pensées non structurées par rapport à des problèmes structurés

2) Solutions proposées pour parvenir à traduire les découvertes scientifiques en

stratégies cohérentes

Comprendre la complexité et les moteurs du processus de décision

Trouver un moyen d’être implique dans le processus

Communiquer l’information plus efficacement

Mieux utiliser les instruments analytiques

Éduquer les employés en matière de science

Développer des systèmes de surveillance des stratégies

Conduire des recherches sur les stratégies

Améliorer les programmes de formation et d’éducation

Établir des équipes transdisciplinaires appropriées

Cultiver les champions politiques (Brownson, Royer, Ewing, & McBride, 2006, pp.

167-170)

Dans la même ligne de présentation, une publication plus récente sera détaillée (2014),

intitulée « Recherche en communication pour les décideurs : Expériences des chercheurs ».

Ici, nous avons aussi trois classifications essentielles :


61

1. Les défis auxquels les deux parties sont confrontées en communication

Manque de communication entre les chercheurs et les décideurs

Manque de ponctualité ou de relevance de la recherche

Manque de confiance mutuel

Mauvaise qualité de la recherche

Résultats non conclusifs ou conflictuels

Instabilité politique et/ou forts taux de production au niveau de l’élaboration des

stratégies (Lee & Belohlav, 2014, p. 1)

2. Les facteurs qui facilitent la communication des résultats de la recherche

Contact personnel entre les chercheurs et les décideurs

Ponctualité et relevance dès la recherche

Inclusion d’un résume avec recommandations claires (Mitton, Adair, Mckenzie,

Patten, & Waye Perry, 2007)

Une stratégie de dissémination réussie présente les approches de communication tels

que des résumes de recherches, notes de synthèse, instruments de communication sur

internet et présentation orale (Lee & Belohlav, 2014, p. 2)

3. Les obstacles les plus fréquemment mentionnes sont :

Le manque de disponibilité pour effectuer les recherches

Le manque de recherches approprié

Le manque de temps et d’occasions d’utiliser les faits dévoilés par une recherche

Le manque de formation des décideurs et autres aux méthodes de recherche

Les coûts

4. Les facilitateurs les plus fréquemment mentionnés sont :

L’accès à une meilleure dissémination de la recherche

L’existence et accès aux relevâtes recherches

La collaboration et relations entre les décideurs et les employés charges de la

recherche (Oliver, Innvar, Lorenc, Woodman, & Thomas, 2014, p. 6)

Ces quatre éléments seront introduits comme un sommaire des enjeux.

La Conférence des Nations Unies pour le développement commercial débat aussi du

problème de l’écart entre les chercheurs et les décideurs dans le domaine de l’élaboration des

stratégies. La raison en est que « Les résultats de recherches ne peuvent être utilisés que

comme information [...] si les chercheurs et décideurs coopèrent étroitement afin de

comprendre les besoins spécifiques, s’assurer de la pertinence des sujets, et améliorer la


62

communication, la dissémination et l’implémentation des recommendations de la recherche. »

(UNCTAD Virtual Institute, 2006, p. 1) Le document précise que la crédibilité des résultats

de la recherche peut améliorer les relations entre les deux parties, car « Les décideurs

considèrent la crédibilité des chercheurs et des résultats des recherches comme un élément clé

pour la coopération » (UNCTAD Virtual Institute, 2006, p. 2)

En discutant du moyen d’établir des contacts, le flux devrait être à double sens, c’est-

à-dire que le chercheur devrait « tenter de disséminer l’information au sujet de certains projets

de recherche aussi largement que possible » tandis que les « décideurs devraient réfléchir à

des moyens d’informer les académiques sur les sujets de stratégie majeurs » (UNCTAD

Virtual Institute, 2006, p. 3)

Un autre aspect intéressant discuté ici, est comment rendre la politique de recherche

appropriée. Du point de vue du chercheur, il est attendu une intégration des décideurs dans le

processus. Ils considèrent en retour que les décideurs devraient impliquer les chercheurs dans

les consultations sur les stratégies et faciliter l’accès des chercheurs aux données

correspondantes. (UNCTAD Virtual Institute, 2006, p. 4)

Un élément entièrement nouveau caractérisant l’échange d’informations entre les

chercheurs et les décideurs concerne le type de résultats de recherches résultant soit de

recherches qualitatives, ou de recherches quantitatives. « La recherche quantitative peut

rassembler un grand nombre de données d’une manière ponctuelle et rentable et [...] devrait

être plus adaptée pour les buts des recherches dans un environnement éducatif. » (Sallee &

Flood, 2012, p. 139) Même si la recherche quantitative a ses propres potentiels, les auteurs

expliquent les principales raisons pour vouloir combler le creux entre les chercheurs et les

décideurs par l’utilisation de la recherche qualitative. Ces raisons sont simples. La recherche

qualitative qu’elle peut se centrer davantage sur le contexte, n’utilise pas de grandes enquêtes

ou autres instruments quantitatifs pour conduire la recherche, est plus flexible et peut utiliser

des méthodes innovantes. Enfin, elle peut permettre des descriptions fines des phénomènes

observés. (Sallee & Flood, 2012, pp. 139-140)

Les aspects positifs de l’utilisation de la recherche qualitative ne s’arrêtent pas là ; son

utilisation peut faire un pont entre les cultures en « enrichissant et informant les décisions des

praticiens et décideurs » (Sallee & Flood, 2012, p. 140) La relation entre les deux types

d’acteurs peut facilement être construite en « établissant des relations avec les participants tôt,

et en reconnaissant les similarités entre les groupes » (Sallee & Flood, 2012, p. 140)

L’élément de « recherche participative » est introduit dans un article très récent (2013)

intitulé « Mettre le gant de la recherche sur la main de décideurs : est-ce que les approches


63

participatives peuvent changer la relation entre les décideurs et l’évaluation ? » qui utilise des

sources parfois très anciennes, datant de 1933, 1946 ou 1959. L’utilisation de la recherche

participative a connu un faible taux d’efficacité car elle concernait la recherche basée sur les

faits. « La recherche participative a communément été associée avec un focus sur de multiples

formes de connaissance et sur les principes et valeurs des pratiques de responsabilisation,

plutôt que des standards scientifiques positivistes d’évaluation, tandis que les approches

traditionnelles à l’évaluation qui privilégient les méthodes indépendants et objectives ont

typiquement été non-participatives. » (Richardson, 2013, p. 484)

Étant donné que l’efficacité de la recherche participative n’a pas été prouvée, l’auteur

suggère d’utiliser une méthode de recherche individuelle « Tant que l’impact et la qualité de

la recherche participative coproduite n’est pas prouvée, l’idée que l’indépendance académique

per se garantit une meilleur objectivité ou fiabilité peut être questionnée. » (Richardson, 2013,

p. 484)

Il est important de mentionner aussi les locaux fournis par la Commission européenne

aux chercheurs dans le but de lier une bonne relation entre les membres du consortium, mais

aussi de communiquer les résultats des recherches d’une manière qui sera appréciée par les

décideurs. Des efforts ont été faits dans l’espoir que les décideurs utiliseront les résultats pour

offrir un impact dans la réduction de la pauvreté. Certain documents (méntionés ci-dessous)

ont aussi été fournis par la Commission européenne, décrivant comment communiquer la

recherche pour les stratégies basées sur les faits, et des conseils pour une meilleure pratique se

trouvent dans la communication de la Recherche & Innovation de l’UE.

La Commission explique pourquoi la relation entre les chercheurs et les décideurs est

importants, plus précisément lors des projets de coopération tels que Nopoor, qui fait partie du

7e Programme-cadre du département des Sciences sociales et Humaines. Tout d’abord, le

besoin est établi par le programme lui-même « Les chercheurs, afin d’atteindre les objectifs

des Programmes-cadres, doivent communiquer efficacement avec les décideurs. » (European

Commission, 2010, p. 7) Les suggestions communiquées au sujet des notes de synthèse

précisent qu’elles « devraient présenter les résultats appropriés au projet dans les termes les

plus convaincants possible, sans exagérer leur signification » (European Commission, s.d.a, p.

15). En général, les décideurs SSH aiment les recherches qui :

Fournissent des données empiriques solides et précises

Identifient les tendances

Anticipent les défis potentiels


64

Évaluent l’efficacité de la stratégie (European Commission, 2010, p. 20)

Le second document de cadrage qui était proposé aux membres du projet par la

Commission européenne présente les exigences formelles, propose des stratégies de

communication, offre des méthodes utilisées par d’autres projets tels que Nopoor, souligne la

volonté de la Commission aider en cas de besoin, et donne une liste de sources et ressources

auxquels il est possible de faire appel.

3.1.4. LE SOMMAIRE DES ENJEUX

Après avoir brièvement analysé la littérature existante sur le sujet, en dehors des questions des

entretiens, il s’agit maintenant d’en tirer les leçons pour ma recherche en fonction de la

pertinence des informations recueillies dans l’étude de cas Nopoor.

I. Les différences entre les scientifiques et les décideurs, les défis et les obstacles

Différences dans les mentalités et parcours professionnels

Manque de compétences des chercheurs pour produire de tels documents

Manque de traductions cohérentes et systématiques des recherches publiques

Différences dans les processus de prise de décision

Résultats parfois ambigus (non conclusifs ou conflictuels)

Besoin d’équilibrer objectivité et plaidoyer

Demandes personnelles du processus

Trop plein d’information pour les décideurs

Manque de données ou de recherche approprié, manque de disponibilité des

chercheurs

Non concordance entre les réflexions aléatoires et les problèmes préalablement établis

Manque de ponctualité ou de pertinence de la recherche

Manque de temps des chercheurs

Manque de confiance ou de respect entre les acteurs

Mauvaise qualité de la recherche

Instabilité politique ou taux élevé de production de l’élaboration des stratégies

Les décideurs n’ont ni le temps ni l’occasion d’utiliser les résultats des recherches

Les décideurs et autres utilisateurs ne sont pas suffisamment compétents en matière de

méthodes de recherche

Coûts

Frustrations présentes de deux côtés (chercheurs et décideurs)


65

II. Les solutions/facilitateurs suggérés pour combler l’écart entre chercheurs et

décideurs

Fournir de nouvelles motivations pour encourager les scientifiques et décideurs à

travailler ensemble

Utiliser des intermédiaires (traducteurs scientifiques)

Effectuer des changements dans l’organisation

Définir la recherche dans un sens plus large

Redéfinir le point de départ du transfert de connaissances

Élargir la ligne de responsabilité des chercheurs

Accepter la complexité de l’élaboration des stratégies

Comprendre la complexité et les moteurs du processus de prise de décision

Trouver un moyen pour les chercheurs d’être impliqués dans le processus

Communiquer l’information plus efficacement

Mieux utiliser les instruments analytiques

Éduquer les employés scientifiques

Développer des systèmes de surveillance de stratégie

Conduire de la recherche stratégique

Améliorer la formation et les programmes d’éducation

Constituer des équipes transdisciplinaires

Faciliter les contacts personnels entre les chercheurs et les décideurs

Améliorer la ponctualité et la pertinence de la recherche pour la prise de décision

Existence et accès à la recherche appropriée

Collaboration et relations entre les décideurs et les employés de la recherche

(premièrement, du point de vue du chercheur, il est attendu qu’il intègre les décideurs

dans le processus, et qu’il réponde aux problèmes. Deuxièmement, les décideurs

devraient impliquer les chercheurs dans les consultations stratégiques et faciliter

l’accès des chercheurs aux données appropriées. (UNCTAD Virtual Institute, 2006, p.

4))

III. Les attentes des notes de synthèse en matière de format et de contenu

Les demandes des décideurs pour des données qui (1) montrent l’intérêt du public

concernant un problème particulier ; (2) démontrent la priorité d’un problème par rapport à

d’autres ; (3) montrent la pertinence au niveau local, et (4) personnalisent un problème en


66

expliquant comment les vies des gens sont affectées. » (Brownson, Royer, Ewing, &

McBride, 2006, p. 167)« Tout document vulgarisé doit être facile à comprendre, court et

varié. » (Sallee & Flood, 2012, p. 142)

Les lignes directrices offertes par la Commission européenne sur le format et le style

des notes de synthèse produits dans un projet financé par FP7 EU tel que Nopoor sont

présentées dans l’Annexe 6. Dans les premières étapes des entretiens, l’évaluation est

obligatoire pour mettre l’accent sur les lignes directives de la Commission européenne, avec

un intérêt à suivre comme stratégies claires au sein d’un projet financé par FP7 EU tel que le

projet Nopoor.

IV. Échéances

« Le timing est un autre problème : Les priorités des chercheurs et décideurs peuvent

être en conflit les unes avec les autres. Les initiatives de recherché prennent souvent plusieurs

années à exécuter, compléter les analyses de données et développer les résultats, tandis que

les décideurs ne seront pas forcement toujours en poste pour la durée du processus de

recherche » (Lee & Belohlav, 2014, p. 1)

V. La valeur de la recherche

Les résultats des recherches ne peuvent être utilisés qu’en tant qu’information [...] si

les chercheurs coopèrent étroitement pour comprendre les besoins spécifiques, s’assurer de la

relevance des sujets, et améliorer la communication, la dissémination et l’implémentation des

recommendations de la recherche » (UNCTAD Virtual Institute, 2006, p. 1)

VI. Dissémination des résultats

Le chercheur devrait « essayer de disséminer l’information sur les projets de recherche

en cours aussi largement que possible », tandis que « les décideurs devraient réfléchir à des

moyens d’informer les universitaires sur les questions stratégiques majeures » (UNCTAD

Virtual Institute, 2006, p. 3)

« La plupart des chercheurs académiques sont évalués par le nombre d’articles qu’ils

publient, et les journaux dans lesquels ils les publient, et non par le nombre de décideurs

qu’ils influencent. Ceci a pour conséquence que les chercheurs ne peuvent pas dédier le temps

nécessaire à vulgariser leurs résultats pour des audiences non académiques » (Lee &

Belohlav, 2014, p. 1)


67

3.2. LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Cette section propose de pose la question de la recherche, en explicitant les différents

types de méthodes de recherche utilisés dans la collecte et l’analyse des données.

Comme je l’ai expliqué, ce qui a déclenché cette recherche, c’est une situation de

blocage à propos de la production des notes de synthèse dans le cadre du projet Nopoor. Cette

situation relève de la question de la relation généralement conflictuelle entre les chercheurs et

les décideurs. Par conséquent, la question de recherche est la suivante: « Quels sont les

moyens permettant de faire réagir positivement les chercheurs aux demandes des

décideurs de création de notes de synthèse sur la base de leurs recherches ? »

La méthodologie de la recherche utilisée repose sur une combinaison de de différentes

techniques de collecte de données, principalement la collecte de données primaires à travers

l’observation, et des entretiens semi-structurés (semi-directifs) (le calendrier des entretiens se

trouve en Annexe 7) et l’utilisation de sources documentaires.

3.2.1. COLLECTER LES DONNEES PRIMAIRES A TRAVERS DES ENTRETIENS SEMI-STRUCTURES

Un entretien est une discussion thématique entre deux personnes ou plus (Kahn and

Cannell 1957) 27

(Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 318) ayant pour but d’obtenir des

informations solides et appropriés afin de répondre aux question(s) de recherche et atteindre

les objectifs de l’étude.

La question de recherche a changé plusieurs fois pour prendre en compte les

informations collectées au fur et à mesure des entretiens. Cette situation est courante dans la

recherche, et « Ce fait est significatif puisque la nature de tout entretien est d’être cohérent

avec votre (vos) question(s) et objectifs, le but de votre recherche et la stratégie de recherche

que vous avez adoptés. » (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 318)

Différentes typologies considèrent les caractéristiques des types d’entretiens (Saunders,

Lewis, & Thornhill, 2009, p. 320) :

a. Par le niveau de formalité et de structure

1. Entretiens structurées : utilisation de questionnaires basés sur un groupe de

questions prédétermines et « standardises », ou groupe de questions identiques

appelés questionnaires administres par l’intervieweur.

27

La source d’origine : Kahn, R. and Cannell, C. (1957) The Dynamics of Interviewing. New York and Chichester :

Wiley


68

2. Entretiens semi-structurés (aussi appelées « entretiens de recherché qualitative »)

3. Entretiens non structures ou en profondeur : entretiens informelles ayant pour but

d’explorer un sujet général.

b. Par le niveau de standardisation (Healey 1991; Healey and Rawlinson 1993, 1994)

1. Entretiens standardisées

2. Entretiens non standardisées

c. Par le caractère participatif ou non des entretiens (Robson (2002), basé sur les

travaux de Powney et Watts (1987))

1. Entretiens avec des répondants (participant)

2. Entretiens avec des informateurs.

Dans la recherche actuelle, la technique des entretiens semi-structurés a été retenue

parce qu’elle semblait la plus appropriée pour traiter le thème retenu, en particulier en raison

de sa flexibilité et parce qu’elle était susceptible de faire émerger des informations à propos

desquelles aucune question n’avait été prévue.

Dans ce cadre :

Le chercheur a une liste de thèmes et de questions à couvrir, bien que celles-ci

puissent varier d’un entretien à l’autre

Quelques questions peuvent être omises intentionnellement, en fonction d’un contexte

organisationnel spécifique rencontré en relation avec le sujet de la recherche.

L’ordre des questions peut aussi varier en fonction de la tournure de la conversation

Des questions additionnelles peuvent être requises afin d’explorer le propos de la

recherche et se objectifs

Les données seront enregistrées par l’enregistrement des conversations, ce qui permet

des citations, ou par la prise de notes, sous une forme plus synthétique (ou les deux

dans certains cas) (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, pp. 320-321)

Pour aller plus loin sur ce sujet, les types d’entretiens sont expliqués dans le schéma

ci-dessous (Figure 6).


69

Figure 6. Formes d’entretiens (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 321)

Pour la recherche en cours, les entretiens étaient de type entretiens individuels non

standardisés, englobant les trois catégories :

1. Entretiens face à face (avec les chercheurs aux bureaux de Dial mais aussi avec le

groupe Poldiss, avant et après les réunions tenues à Bruxelles en Belgique)

2. Entretiens téléphoniques (avec d’autres chercheurs de France, mais pas à Paris et

aussi dans d’autres pays européens

3. Entretiens Internet (électroniques) (avec les chercheurs positionnés dans

d’autres zones géographiques, parfois caractérisées par de larges décalages

horaires).

Les raisons de mon choix de rassembler les données en utilisant les entretiens semi-

structurées, sont les suivantes :

Une étude explicative est susceptible d’inclure des entretiens afin de permettre au

chercheur d’insérer des relations d’entretiens causales (qualitatives) entre les variables

(Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 323)

Donner l’occasion de vérifier les réponses, lorsque l’on souhaite que les interviewés

expliquent ou ajoutent à leurs réponses (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 324)

Donner à chaque interviewé l’occasion de s’entendre « penser à haute voix » aux

choses auxquelles il/elle n’aurait pas forcement pensé (Saunders, Lewis, & Thornhill,

2009, p. 324)

Un entretien offre aux interviewés l’occasion de réfléchir aux évènements sans avoir

besoin d’écrire quoi que ce soit (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 324)


70

Un entretien est la meilleure méthode de rassembler des données, plus précisément

lorsque les questions sont ouvertes et que l’ordre peut varier d’un répondant à l’autre


3.2.2. LA COLLECTE D’INFORMATIONS

Comme l’expliquent Saunders et al. , l’observation est un aspect quelque peu négligé

de la recherche. Mais elle peut ajouter considérablement à la richesse des données de

recherche. (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 288)

Le type d’observation intitulé « observation participative » est défini par Gill and

Johnson 2002 (p.144) comme « les tentatives du chercheur de participer pleinement aux vies

et activités des sujets et donc devenir un membres de leur groupe, organisation ou

communauté » (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, pp. 289-290) L’aspect principal de ce

type d’observation est que l’auteur de la recherche doit s’immerger dans le groupe afin de

capturer les racines du sujet analysé.

Gill and Johnson (2002) développent une catégorisation (Figure 7) du rôle que

l’observateur peut adopter. (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 292)

1. Participant complet : le chercheur tente de devenir un membre du groupe dans

lequel vous effectuez vos recherches, sans dévoiler le but réel aux membres du

groupe (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p. 293)

2. Observateur complet : le chercheur ne va pas dévoiler l’objectif de son activité en

face des personnes qu’il envisage à observer (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009,

p. 294)

3. Observateur en tant que participant : observe sans prendre part à l’activité de la

même manière que les « vrais » candidats (Saunders, Lewis, & Thornhill, 2009, p.

294)

4. Participant en tant qu’observateur : vous révélez votre qualité de chercheur



71

Figure 7. Les rôles du chercheur dans l’observation participative (Saunders, Lewis, &

Thornhill, 2009, p. 293)

J’ai utilisé l’observation participative sous la forme d’un observateur participant

annonçant ma position dès le début le but de mon observation, et prenant des notes pendant

les réunions thématiques et en ajoutant régulièrement des remarques aux documents que j’ai

collectés.

Les tâches de gestion qui m’ont été confiées m’ont aidée à établir une bonne

compréhension des rôles et contributions des membres importants du consortium,

compréhension a enrichi et clarifié certains aspects des résultats.

LES ENTRETIENS SEMI-DIRECTIFS

Le processus d’entretien a été conduit en quatre temps : d’abord, j’ai engagé les

discussions avec les membres de Nopoor les plus proches de la sphère politique, afin

d’acquérir une vision claire de la manière dont les questionnaires devraient être construits (le

groupe Poldiss). J’ai ensuite conduit des entretiens avec les chercheurs, le groupe cible de la


72

recherche, en déplaçant ensuite mon attention vers l’équipe de gestion et j’ai finalisé l’étude

avec l’aide du coordinateur du projet.

Les questions de chacun des quatre groupes étaient différentes, mais elles avaient des

points communs, raison pour laquelle l’étape suivante est de présenter ma ligne de

questionnement pour chaque catégorie (Annexe 8).

Les entretiens ont duré approximativement 1 heure pour les représentants de l’équipe

Poldiss, 30 minutes pour les équipes de gestion et de coordination, et environ 10 à 15 minutes

pour les chercheurs, ce qui reflète le temps que chaque catégorie de personnes interrogées a

consenti à consacrer à la question traitée. La ligne de questionnement n’a pas toujours été

suivie, et la discussion s’est élargie sur divers points de vue selon l’expérience de chaque

personne interrogée. Cet aspect a représenté un atout important dans la recherche, grâce à la

complexité des réponses et à la variété des éléments nouveaux soumis à ma réflexion. De

même, pendant les entretiens de nombreux éléments nouveaux ajoutés au contenu ont été

analysés d’une manière comparative. En conclusion, la richesse des résultats est une

conséquence de la discussion directe avec les participants cibles de l’étude.

Les entretiens ont été faits dans des circonstances différentes en fonction de la position

de chaque interviewé. J’ai rencontré l’équipe Poldiss à Bruxelles et donc, la rencontre a été

directe et les échanges ont pu se poursuivre à travers des vidéoconférences, Pour les

chercheurs, la conduite de l’activité principale se situant dans les locaux de Dial à Paris, le

modèle d’établissement des discussions était plus détendu et flexible, puisque les chercheurs

géraient les entretiens lorsqu’ils trouvaient un peu de temps libre. Pour les partenaires étant

éloignés géographiquement, des vidéoconférences ont eu lieu sur Skype ou au téléphone,

selon les désirs des interviewés.

Les difficultés liées au bon avancement des entretiens sont les suivantes :

TAUX DE REPONSE

C’est une question qui se pose pour toute recherche, un trop faible taux de réponse ne

permettant pas de tirer des conclusions sur la recherche menée. Cette catégorie de limitation

se réfère à la rapidité à répondre à mon invitation de participer activement à mon étude Ceci

représentait une difficulté dans le sens que je n’avais aucune certitude sur le nombre de sujets

qui participeraient à mon étude, et j’avais peur de ne pas avoir un échantillon représentatif.

Dans la même catégorie, l’accumulation des réponses pendant une courte durée diminuait

mon potentiel à confirmer rapidement ou à synchroniser mon calendrier avec les heures

demandées.


73

LA BARRIERE DE LA LANGUE

Considérant le fait que le consortium est formé d’institutions de 4 continents et

20 pays, la langue usuelle de communication au sein du projet est l’anglais. La barrière

linguistique intervenait souvent, rendant l’obtention d’une transcription complète d’entretiens

difficile, même en ayant l’enregistrement audio de chaque intervention.

LA DISPONIBILITE

La disponibilité réelle représentait le plus gros obstacle à ma recherche, raison pour

laquelle les questionnaires étaient très concis, le tout durant une dizaine de minutes. Au cours

des phases initiales, j’ai proposé un groupe de questions plus vaste, qui aurait pu prendre entre

20 et 40 minutes aux chercheurs. J’ai rapidement modifié le format des questionnaires suite à

une discussion avec la gestionnaire de projet et ma directrice de mémoire, qui m’a permis de

comprendre que les chercheurs ne disposent pas d’autant de temps en dehors de leur propre

travail de recherche, et le taux de réponse aurait souffert du maintien du format initial.

Un autre plan d’action visant à conduire les entretiens discuté avec ma directrice de

mémoire était d’avoir deux groupes de questions avec le même sujet à deux moments

distincts, afin d’observer le changement dans le discours ou les actions d’une discussion à

l’autre. Ce plan avait pour objectif d’imposer au chercheur d’étudier le sujet afin d’y réfléchir

et éventuellement, de revoir ses positions lors de la discussion suivante. Cela n’a pas été

possible en raison du manque de disponibilité des chercheurs. Le plus gros obstacle était la

possibilité de ne pas pouvoir obtenir de seconds entretiens soit à temps, soit du tout. Par

conséquent, j’ai continué avec ses entretiens de 10-15 minutes.

Dans au moins un cas, ma propre disponibilité a posé problème et m’a fait perdre l’un

des chercheurs qui souhaitait prendre part à mon étude, parce que nous n’avons pas pu trouver

un moment pour avoir une discussion.

LES LIMITATIONS GEOGRAPHIQUES

La situation géographique des chercheurs, comparée à la mienne, a été un facteur de

ralentissement des entretiens. Les vidéoconférences n’étaient souvent pas de bonne qualité, la

connexion était coupée, poussant la discussion à durer plus de 30 minutes à cause de

problèmes techniques.


74

Les barrières linguistiques couplées aux problèmes techniques ont causé beaucoup de

trous dans les transcriptions et provoqué la perte de nombre d’idées, le temps de récupérer la

connexion.

Un bon exemple d’un tel problème est le cas d’un entretien avec un représentant de

l’université Mexicaine (EGAP. Prof. Araceli Ortega). À cause de problèmes techniques, de la

disponibilité ou des plannings qui ne correspondaient pas nous avons essayé quatre fois de

tenir notre discussion Finalement, le professeur a eu la gentillesse de répondre à mes

questions par écrit, une situation que nous voulions éviter à cause des différences survenant

lors de l’extraction de l’écrit par rapport à l’oral.

LIMITATIONS DES CRITIQUES CONSTRUCTIVES

Les limitations dans cette catégorie se réfèrent au fait que les chercheurs ont pu

autolimiter ou changer leur discours, de peur de ne pas avoir une position conforme à celle

des équipes de direction et de coordination. En particulier, la présence annoncée de la

gestionnaire de projet lors des discussions a pu avoir un impact sur les réponses des

chercheurs. Il est possible que dans d’autres circonstances, davantage de critiques

constructives auraient pu être formulées.

LE CHOIX DES PERSONNES INTERROGEES

Il est important ici de relater comment nous avons décidé, au moment de commencer

les entretiens, d’interroger les membres de l’équipe Poldiss, et non les seules réponses des

chercheurs sur le sujet.

Rappelons que la production des notes de synthèse par les chercheurs n’est pas passée

par une injonction à écrire de la part de la Commission européenne. Il a été observé que

pendant les premiers stades du projet, les seules obligations contractuelles qu’avaient les

chercheurs étaient de produire les livrables à différentes périodes du projet. Le côté politique

fut discuté, mais le format exact ou les qui visait à convaincre les de fournir ces notes de

synthèse.

Les interviewés du groupe Poldiss ont pris part aux négociations et à la soumission de

la proposition, ainsi qu’à la préparation de la réponse à l’appel envoyé par la Commission

européenne ; leur avis a été important dans la préparation du questionnaire à l’intention des

chercheurs. De plus, le leader de la recommandation stratégique, M. Edgar Aragon, avec

l’aide des deux autres personnes du groupe de recommandation stratégique interrogées, a la


75

responsabilité de remettre à la Commission des séries de mesures politiques offertes à partir

des résultats des chercheurs.

Parallèlement, les membres de l’équipe de Dissémination et de sensibilisation qui

étaient interviewés étaient un chercheur et un journaliste chargés de promouvoir les résultats

du projet. Leur avis a également été très important puisque les notes de synthèse devront être

revues par eux, et qu’ils sont des acteurs visibles parmi les membres du consortium.

En conclusion, la méthodologie choisie démontrera son succès par la richesse des

résultats et des recommandations, et la décision de commencer les entretiens avec le groupe le

plus proche du côté politique a amené une valeur ajoutée à l’évolution des étapes de la

recherche.

3.2.3. LES PERSONNES INTERROGEES

Dans le but d’offrir une vision claire des raisons du choix de la sélection des personnes

interrogées, il est important d’examiner comment la liste préliminaire des interviewés

potentiels fut établie. Le projet Nopoor a plus de 100 chercheurs, une caractéristique qui

offrait une large palette d’options. De plus, le stage se déroulait à UMR Dial, où j’avais la

chance d’être entourée de chercheurs, dont un bon nombre était des chercheurs expérimentés

des équipes Nopoor. Pour des raisons pratiques et pour améliorer le taux de réponse, j’ai pris

en considération l’avis de la directrice de projet à propos de son expérience de collaboration

avec les chercheurs et de leur disponibilité des chercheurs pour établir la liste des interviewés

potentiels. Il est possible que ce choix ait introduit des biais dans l’analyse, mais il était une

des conditions de réalisation de l’enquête, et le nombre et la diversité des personnes

interrogées permettent de nourrir la réflexion sur le sujet étudié.

Environ trente chercheurs, dispersés à travers presque toutes les institutions du

consortium, ont composé la liste préliminaire. L’invitation à participer à mon étude proposait

une discussion face à face pour les chercheurs de Dial, et une courte discussion sur Skype

avec les chercheurs du reste du monde. Le thème fut bien accueilli, et reçut un taux de

réponse de 66 %.

Parmi les interviewés 27 % sont Français 16 % Mexicains, 11 % Autrichiens et

Allemands, et j’ai aussi interrogé un représentant de chacun de ces pays : Roumanie,

Slovaquie, Madagascar, Russe, Pérou, Inde et Espagne. La variété des participants ne consiste

pas uniquement en leur nationalité, mais aussi en leur expérience, âge, position

institutionnelle et fonction au sein du projet Nopoor. Toutes ces informations apparaissent

dans les profiles des interviewés présentés dans l’Annexe 9.


76

La diversité n’était pas seulement déterminée par les différents pays où les chercheurs

interrogés conduisaient leur recherche, mais surtout par la complexité de leurs domaines de

travail et la richesse de leur expérience. Par exemple, cinq chercheurs interviewés à Paris, sont

des chercheurs à plein temps de l’IRD, et ont une expérience professionnelle de 16 à 25 ans.

En ce qui concerne les professions, les entretiens sont en grande majorité des chercheurs, mais

aussi des enseignants-chercheurs. Quelques personnes interrogées ont une profession

différente, telle que journaliste ou avocat, et militent auprès des donateurs internationaux tels

que la Commission européenne, la Banque mondiale, les Nations unies, etc.

3.2.4. LES RESULTATS DE LA RECHERCHE

Cette partie , qui présente les résultats de ma recherche, comporte trois sous-parties.

La première est une analyse de mon observation, la seconde présente les résultats de

l’enquête, et la dernière esquisse de propositions de solution au problème.

RESULTATS DE L’OBSERVATION

Cette observation a eu lieu dans les locaux de Dial, pendant mes 6 mois de stage. J’ai

en particulier pu observer, de par ma position dans le projet, relation entre le groupe leader du

projet (les membres de l’équipe de coordination et de gestion), les membres du consortium et

l’équipe Poldiss. Il ressort de cette observation en premier lieu un manque de confiance

envers l’équipe Poldiss, ce qui interfère dans la réalisation de leurs tâches. Cette situation se

traduit par un faible niveau d’initiative laissé à l’équipe Poldiss, et du côté de la direction du

projet une réticence à partager toutes les données disponibles avec l’équipe Poldiss, qui

entraîne de leur part une mauvaise compréhension de la situation globale et un effet contre-

productif, une perte de temps et une tension au sein du consortium.

De leur côté, les membres de l’équipe Poldiss comptent sur l’aide des équipes de

direction et de coordination pour réaliser les tâches qui leur ont été allouées dans le Document

de travail.

En plus, la participation du leader de WP10, qui était accompagné d’un certain nombre

d’étudiants, aux Journées européennes du développement en 2013 a eu un impact négatif au

sein du projet. Le leader du W10 était convaincu qu’il aurait pu parvenir à sensibiliser sur les

instruments utiles à maîtriser la production des notes de synthèse et à renforcer l’implication

des chercheurs, tandis qu’un grand nombre de membres du consortium considèrent que cette

action a été une erreur et une méthode manquant d’éthique. Cet aspect a entraîné une perte de


77

crédibilité du leader du WP10, l’empêchant par la suite d’aider à la production des notes de

synthèse.

Pour les décideurs, lors de la réunion entre la Commission européenne et l’équipe de

gestion et de dissémination du projet Nopoor, j’ai fait les observations suivantes (avant les

entretiens) :

Il y a des opinions contradictoires sur les objectifs de la direction et les actions des

décideurs ;

Les personnes en charge de la collecte des informations pour la production des

rapports quotidiens ont peu d’informations à fournir sur leurs progrès dans ce

domaine ;

L’équipe de dissémination n’a pas une très grande autorité ni un taux élevé de réponse

de la part des chercheurs du consortium ou de la gestionnaire de projet ;

L’équipe de dissémination a des attentes fortes, mais a toujours des problèmes à

coordonner les différentes parties et à communiquer avec elles ;

Inciter les chercheurs à travailler selon les formats requis reste un défi.

Du côté des chercheurs, les discussions sur les notes de synthèse ont été mises en

lumière lors d’une réunion avec une partie des chercheurs Nopoor. J’ai noté les opinions et

inquiétudes de certains chercheurs sur le sujet. En effet, la Commission européenne a

dénommé « livrables » les documents intermédiaires des chercheurs, tandis que les notes de

synthèse sont perçues comme un produit final significatif ; cette tactique entraîne une

déception générale en ce qui concerne l’appréciation des longs efforts de recherche des

chercheurs. Cette situation semble renforcer leur manque de motivation à fournir les notes de

synthèse.

Par ailleurs, la possibilité évoquée, pour sortir de l’impasse, de recruter un rédacteur

de notes de synthèse professionnel (un journaliste ou peut être un diplôme en sciences

politiques), a soulevé différentes inquiétudes :

Comme la personne sera-t-elle rémunérée pour le travail effectué, à partir de quel

budget ? Y aura-t-il un budget supplémentaire attribué à ces tâches, ou est-ce que les

chercheurs auront à partager leur budget initial ?

Est-ce que chaque Groupe de travail auront tous comme interlocuteur un rédacteur

unique, ou est ce qu’il y en aura plus ? Si une seule personne est chargée de la

production des notes de synthèse, comment les chercheurs du consortium connaitront-

ils sa disponibilité ?

Avons-nous un bon exemple d’article stratégique tel que demandé ? Comment

examinerions-nous la qualité ou la cohérence du travail effectué par un professionnel

externe ?


78

Le but principal du projet Nopoor est une collaboration efficace et productive entre les

chercheurs de par le monde, afin de livrer des documents de recherche bien construits.

Dans ce cas, faut-il collaborer dans l’écriture des note de synthèse à travers les

Groupes de travail ou les sujets spécifiques ? (les chercheurs soulignent qu’ils ne se

sont pas formés à donner de tels résultats).

D’une manière générale, il est possible de synthétiser les problèmes soulevés par la

livraison des notes de synthèse pour les chercheurs de la manière suivante :

Les chercheurs manquent de formation à la production de telles notes, orientées vers

des attentes politiques ;

Il s’agit d’une activité chronophage et non rémunérée, qui risque en outre de détourner

une parte du budget initial de la recherche vers la rédaction de ces notes de synthèse ;

Les chercheurs craignent une mauvaise interprétation de leurs résultats par une

personne extérieure ;

Le contenu condensé extrait de recherches très vastes risque de ne pas donner une

image correcte de ces recherches ;

Pour beaucoup de chercheurs, l’implication dans projet Nopoor ne représente qu’une

faible partie de leurs tâches quotidiennes (beaucoup parmi eux ne sont pas que des

chercheurs à plein temps mais aussi des professeurs, ontdes étudiants à encadrer) ;

Résultats de l’enquête

Parmi les chercheurs interrogés, 70% ont fait état de leur intention de produire des

notes de synthèse si c’est obligatoire, et 40% avaient eu une expérience préalable dans ce

domaine. Une grande partie de ces chercheurs avaient participé activement à la conception du

projet, aux stades primaires de la soumission de la proposition : 70% d’entre eux d’entre eux

étaient impliqués dans le projet Nopoor avant même la signature de la convention de

subvention. Seuls 30% de chercheurs n’étaient pas au courant des conditions de production

des notes de synthèse.

Afin de présenter les résultats de la série d’entretiens, j’ai rangé les réponses dans

différentes catégories. Les réponses des chercheurs sont anonymes et celle de la directrice du

projet ont pu être biaisées par sa participation aux entretiens avec les chercheurs avant d’être

elle-même interrogée.


79

Information officielle de la nécessité pour les chercheurs de fournir des

documents politiques dans le cadre du projet Nopoor

Les informations fournies par le coordinateur scientifique de Nopoor sur les

connaissances concernant la livraison des notes de synthèse font état de ce qu’il n’a reçu

aucune directive spécifique de la part de la Commission européenne à ce sujet :

« Je n’en avais aucune idée, au début du projet. Nous savions qu’à un moment donné,

nous devrions disséminer dans l’intérêt politique, mais le focus là-dessus s’est passé

progressivement et la pression est très forte depuis la mi-projet. » (selon un chercheur)

En contraste, la directrice du projet Nopoor révèle que la necessité de fournir des notes

de synthèse à l’intention des décideurs avait été annoncée plusieurs fois dans le consortium,

au début de la collaboration et ensuité à chaque réunion du Comité d’organisation (tenu tous

les 6 mois). Elle souligne aussi que cette discussion a eu lieu à plusieurs reprises avec l’équipe

Poldiss. De plus, une stratégie avait été élaborée sur la manière de construire une ligne

d’action claire pour atteindre cet objectif.

Les entretiens montrent que sept des membres Nopoor interrogés ont été impliqués

dans la conception du projet. Cette phase conprenait sept des dimensions requises par l’Appel

d’offres SHS. L’équipe chargée de soumettre la proposition Nopoor a réussit à répondre à

80 % des demandes de l’appel à projets, selon le coordinateur scientifique. Parmi les 12

Documents de travail spécifiques à Nopoor, 4 étaient obligatoires, parmi lesquels le

Document de travail à orientation politique (WP10 – recommandations stratégiques), et la

dissémination des résultats (WP11 – Dissémination et sensibilisation). Ce qui soulève la

question de la raison des réticences exprimées par les chercheurs de Nopoor face à la

necessité de produire des résumés à orientation politique. Deux éléments d’explication, qui

ont pu se cumuler, peuvent être avancés pour expliquer cette situation : soit les demandes de

la Commission européenne n’étaient pas suffisamment claires, soit la stratégie de

communication n’a pas été adaptée.

Comme cela a été mentionné par les membres de l’équipe Poldiss, le processus de

sensibilisation sur cet aspect a commencé pendant la première année, d’abord avec la création

de l’équipe Poldiss « Monter un groupe de stratégie et de dissémination » au sein du WP10,

afin de sécuriser l’orientation stratégique de la recherche. Le Groupe est chargé de coordonner

les notes de synthèse, et de préparer les conférences des participants, comme le mentionne

Document de Travail dans sa description des tâches de WP10 et WP110. En second lieu, des

efforts ont été fournis pour cibler ce problème « Nous avons fait cet effort pour convaincre les


80

chercheurs d’en faire partie, c’était un long processus dans ce projet de recherche » (Entretien

avec Poldiss, 25-27 Mars 2015). Le processus conprenait deux phases : une phase de

responsabilisation visnt à convaincre les chercheurs du caractère obligatoire des demandes

stratégiques et leur capacité à répondre à ces demandes ; et une phase de renforcement

d’établissement des capacités, visant à définir ce que Nopoor pouvait offrir aux décideurs,

comme un instrument utilisable par les chercheurs pour effectuer cette recherche, s’ils ne

l’avaient pas fait auparavant (selon les explications des chercheurs interviewés)

Le Document de Travail comporte, selon un leader du WP 10 (Annexe 9), des clauses

sur le refus de fournir les implications du travail des chercheurs sur les stratégies. Ce leader

poursuit en expliquant que dans la soumission de la proposition, une erreur importante a été

faite en nommant « Rapports » une partie des livrables pour lesquels les chercheurs se sont

engagés de manière contractuelle. Ces rapports ne sont pas vraiment des documents/articles,

mais le résultat de collectes d’informations, d’avis et de leçons tirées des documents de

recherche. Il explique que le responsable de projet de Nopoor de la Commission européenne a

suggéré que la Commission pourrait être flexible sur les formats des rapports, de manière à ce

qu’ils soient utiles à la Commission européenne. En conséquence, la proposition du leader du

WP 10 telle qu’il l’énonce est qu’il proposera « de changer le rapport en un format d’article

stratégique ». Il complète en disant que « Si ceci est accepté lors de l’Assemblée générale,

chaque Groupe de travail devra fournir un article stratégique à partir de son travail, et le

coordinateur aura les instruments nécessaires pour obliger les chercheurs à se conformer aux

obligations contractuelles. »

La position d’un chercheur très actif dans la conception du projet reflète qu’une

certaine connaissance de l’obligation de produire des notes de synthèse était partagée par tous

les membres du consortium : « Depuis le début, nous savions que le projet devait livrer des

recommandations stratégiques et nous avions un WP spécifique pour effectuer ce travail. » La

dernière partie de cette affirmation en attribue la responsabilité au WP10.

Les entretiens menés au sujet de l’information donnée à propos des notes de synthèse

est contradictoire : quelques chercheurs admettent avoir été informés de cette demande tandis

que d’autres le nient, y compris des chercheurs impliqués dans le projet dès sa conception,

bien que des efforts de communication aient été faits dans ce domaine.


81

La répartition des rôles entre les chercheurs et les décideurs au sein du projet

Nopoor

La majorité des chercheurs interrogés se plaignent du manque de commentaires de la

part des responsables de la Commission européenne. La Conférence de mi-projet était le seul

moment où les chercheurs ont eul’impression d’être écoutés, grâce au débat qui a suivi la

présentation des résultats des recherches. Après l’évènement, aucune remarque ou

commentaire n’ont été faits aux chercheurs.

Ce manque de retours sur le travail desc hercheurs a pour conséquence un manque de

lignes directrices claires sur ce qui est attendu ensuite, et comme le dit l’un des chercheurs :

« Il est très difficile d’obtenir une liste de toutes les personnes intéressées par les

résultats, car chaque relation est un investissement à long terme et il est plus difficile

de gérer les investissements à long terme dans tant de directions. » (selon un

chercheur)

Les entretiens ont permis aux chercheurs d’exprimer un certain nombre d’inquiétudes

concernant :

la définition des rôles au sein du projet : « [...] Les rôles ne sont pas clairs pour les

membres du projet, et encore moins pour ceux en dehors du projet. » ;

les différences de comportement sur site et dans les bureaux : « La relation avec les

décideurs est différente où que vous vous trouviez sur le terrain et lorsque vous êtes

derrière un bureau européen. [Si] le lien était plus fort […] nous pourrions facilement

décider des prochaines étapes et des décisions à prendre. Dans le projet Nopoor, il y a

une crevasse entre les deux parties. »

les divergences dans les demandes : « En général, les décideurs ont des questions très

spécifiques, et il est facile d’y répondre. Mais parfois, ils ne savent pas ce qu’ils

cherchent. » ; « Dans le projet Nopoor on se sent pas les demandes et on devrait. » ;

La compréhension de la relation constante avec les décideurs : « En tant que membre

du projet Nopoor, je comprends que seul le travail de recherche est financé et nous

n’avons pas besoin d’avoir une relation avec les décideurs. »

Le fait que les décideurs doivent être visibles avant la fin du projet : « Je n’ai pas le

sentiment d’une implication des décideurs, mais notre recherche n’est pas terminée.

Néanmoins, nous avons été contactés par un certain nombre de personnes demandant

des messages politiques sur les mêmes sujets. » ;

les demandes de la Commission européenne : « Le sentiment était qu’ils voulaient des

idées de stratégies, et non des suggestions ou notes de synthèse. » ;

Les pouvoirs de la Commission européenne : « La Communauté européenne a trop

d’influence avec leurs cadrages, et je me sens perdu à essayer de comprendre leur

agenda. »


82

Le statut actuel des notes de synthèse du projet Nopoor (selon les réponses)

Les questions relevant de cette catégorie portaient sur le contenu et les formats

envisagés et les moyens à mettre en œuvre pour fournir les notes demandées.

Selon le leader du WP10 il faut « Trois facteurs principaux pour avoir une bonne

communication avec les décideurs : le format doit être compréhensible, remis à temps et

l’information doit être scientifique – la bonne méthodologie, des données claires, la forme des

implications de la stratégie et non des recommandations. »

La situation nécessite une prise d’action, comme l’exprime le membre de POLDISS

groupe: « Puisqu’il y a tant de documents de recherche en même temps (110), nous avons

demandé le minimum pour avoir des résumés lisibles et compréhensibles à partir desquels les

notes de synthèse pourraient être rédigés – pour être résumés d’une manière compréhensible

pour des personnes non spécialisées mais éduquées. »

Pour les chercheurs les notes de synthèse sont :

Un instrument : « Un article stratégique est un instrument pour fabriquer ou créer, qui

relie les décideurs, mais n’est pas le seul » ; « Les note de synthèse sont uniquement

un instrument pour atteindre les décideurs, mais elles ne sont pas utiles lorsque l’on ne

connaît pas exactement le public ciblé. »

Un modèle : « De mon point de vue, les recommandations stratégiques sont le

contenu, et l’article stratégique est le format » ;

De plus, les chercheurs devraient en être les producteurs : « Le contenu des notes de

synthèse doit venir des chercheurs. Si le chercheur a des résultats qu’il ou elle

considère aproprié dans l’élaboration de la stratégie, alors il y a une base pour un

article stratégique. » (comme vu par l’équipe de Poidiss)

Dans cette ligne de pensée, un processus est détaillé par les membres de WP11 comme

ceci :

« Le chercheur trouve quelque chose d’intéressant, mais il/elle ne sait pas quoi en

faire, alors il/elle se rend vers les membres de Poldiss ou vers le coordinateur

scientifique avec ses résultats. Ensuite, le coordinateur doit effectuer un contrôle

qualité d’un point de vue scientifique, ou une commission qualité peut être mise en

place pour effectuer ce contrôle. L’équipe Poldiss et le coordinateur doivent informer

l’UE et finalement, les leaders de WP10 décideront de la personne, du département ou

de l’organisation à qui envoyer l’article stratégique afin de l’utiliser correctement et au

bon moment. »

L’objectif, comme l’explique le leader de WP10 est que les notes de synthèse aient

des répercussions à l’Union européenne et au-delà, en particulier dans les pays concernés par

la recherche, ce qui doit inciter les chercheurs olcaux ) participer activement à la production


83

des notes de synthèse : « L’objet principal du projet Nopoor est de produire des note de

synthèse pour l’Union européenne, mais bien sûr il y a des effets secondaires, du moins nous

l’espérons. »

Les conclusions que l’on peut tirer des réponses à cette série de questions sont que le

format envisagé et proposé plutôt par l’équipe Poldiss et parmi les chercheurs interrogés

respectent aussi bien le format que le contenu et les objectifs demandés par la Commission

européenne, tandis que les responsables de leur production est décidée par les chercheurs.

L’utilité en est aussi rappelée, soulignant que les objectifs et le public de ces notes ne sont pas

totalement définis à l’avance.

LES EFFETS DE LA FORMATION STRATEGIQUE POLDISS

La vision générale des personnes interviewées (vision complétée par mes propres

observations après avoir consulté tous les données sur cet atelier) sur les effets de l’Atelier

stratégique Poldiss est qu’il n’a pas apporté beaucoup de valeur ajoutée, qu’il avait été tenu

trop tôt pour être utile, et que les chercheurs n’étaient pas suffisamment intéressés par le sujet

de l’atelier pour avoir acquis les compétences et capacités requises, comme l’illustrent les

extraits d’entretiens suivants :

« L’atelier était une bonne idée, mais a été tenu trop tôt. » (chercheur)

« Je ne suis pas convaincu par le processus initié au début par le leader WP10 – une

approche formulée sur comment la stratégie atteindra les décideurs. » (chercheur)

« Je suis au-delà de cette phase dans ma carrière où quelqu’un peut me dire comment

écrire un article stratégique et je ne pense pas que ce soit la bonne manière de le faire,

je ne pense pas que l’on ait besoin de lignes directrices, et de dire à quelqu’un la bonne

manière d’écrire un article stratégique. » (chercheur)

« Je pense que la manière dont cette formation a été organisée n’était pas appropriée –

les enseignements étaient purement pédagogiques. » (chercheur)

« Seules quelques personnes ont suivi les demandes et étaient intéressées par

l’exercice. » (membre de la gestion de projet)

« La crevasse dans la communication entre les chercheurs et l’équipe Poldiss s’est

agrandie. » (chercheur)

L’objectif de la formation était, selon les termes de l’équipe Poldiss, : « […] que les

chercheurs développent une sensibilité dans cette direction – une fois qu’ils commencent à

boucler leur recherche, ils gardent en tète ce qui pourrait être d’intérêt pour quiconque n’est


84

pas scientifique » tandis que les attentes futures sont d’inclure un séminaire d’au moins trois

jours pour toute l’équipe de leaders des équipes de recherche, non obligatoire mais qui leur

donnerait vraiment les moyens de savoir comment écrire des note de synthèse eux-mêmes.

Les décisions futures devront confronter l’obstacle constitué par le fait que les équipes

n’accepteront rien qui ne sera pas mentionné dans le Document de travail.

Les attentes de l’équipe Poldiss au sujet de la production des notes de synthèse sont

faibles voire non existantes, du point de vue du coordinateur et du responsable, à cause du

manque de confiance et du de l’énorme creux entre eux et les chercheurs « les chercheurs

seront plus ouverts à recevoir le coordinateur scientifique et le stagiaire pour leur expliquer la

procédure d’écriture de l’article stratégique, plutôt que l’équipe Poldiss. »

L’OPINION GENERALE SUR LE PROJET NOPOOR

La majorité des membres de Nopoor interviewés ont soulevé le plus gros problème

qu’ils observent dans le projet, la difficulté à coordonner. Ils expliquent en effet que « La

coordination est un problème – je ne suis pas sûr du sérieux de l’UE ; ceci devrait être une

coopération entre les chercheurs et un facilitateur communautaire de leur part. » Le grand

nombre de personnes impliquées apparaît également comme un obstacle à la coordination

dans les entretiens, ainsi que que la taille du projet : « Parce qu’il est trop large : difficulté à

avoir des relations collaboratives. » En ce qui concerne le contenu, « le projet est vu comme

impossible à coordonner – c’est pourquoi vous ne pouvez qu’échouer. » dans la vision de

chercheurs.

Certains soulèvent les problèmes posés par le besoin pour le projet d’être connu

mondialement : « c’est une question de visibilité, et le fait qu’il est important d’avoir une

collaboration, et aussi que la combinaison de plusieurs pays peut amener des résultats très

utiles. » L’objectif est de parvenir à un échange utile « pour identifier les équipes avec

lesquelles nous pouvons travailler et essayer de collaborer. » selon l’opinion d’un chercheur.

Cette affirmation est suivi d’un avis qui va dans le même sens, aussi selon les avis des

chercheurs : « peut-être qu’il serait utile d’avoir des échanges directs entre les partenaires,

afin de comprendre leur manière de travailler. » Un chercheur explique qu’à cause de sa

complexité, le projet crée des distances : « Nopoor peut être un succès grâce à votre travail, ou

à cause de votre travail. » D’autres aspects du projet que soulignent les chercheurs interrogés

incluent les cultures de travail des chercheurs : « Les chercheurs sont très différents dans leur

styles de travail » combiné avec la perspective complexe d’un projet avec « beaucoup de

cultures de recherche différentes, beaucoup de niveaux de sophistication – beaucoup de


85

défis. » ; et l’absence de clarté et le caractère abstrait, mal défini du projet : « […] inclusif et

ambitieux dans le sens qu’il a essayé de cibler tout ce qui touche à la pauvreté, et depuis est

aussi très appliqué à l’étranger et possède suffisamment d’espace pour fournir des documents

stratégiques pour l’UE. »

Le projet est parfois considéré par les chercheurs comme « Une opportunité de créer

un réseau global et pas seulement européen ou Américain », et comme éreintant pour un

directeur, « mais pour les personnes extérieures, c’est un projet très dynamique, intéressant et

exotique. »

Les personnes interrogées ont aussi proposé des éléments appliqués, ce qui pourrait

améliorer ce projet ou un projet similaire dans le futur :

« Créer une interaction régulière avec les responsables de la Commission européenne

afin de s’assurer que vous restez dans la ligne, et gardez toujours vos participants

proches. » (chercheur)

« Dans le cas de Nopoor, nous n’avons des partenaires que dans le secteur

académique, et autant que je sache il n’y a aucun gouvernement impliqué. », et il serait

donc nécessaire d’impliquer de tels partenaires. » (chercheur)

Il serait intéressant, puisqu’il y a beaucoup de bons universitaires impliqués dans le

projet, de produire des idées théoriques majeures pouvant être utilisées dans

l’enseignement, en utilisant le classement et les éléments comparatifs pour produire

une analyse à long terme des éléments de la pauvreté. » (chercheur)

Enfin, il faudrait « Être un peu plus sélectif dans le choix des partenaires, et avoir un

groupe plus cohérent – préférer moins d’équipes, moins de personnes à coordonner

afin que la communication soit plus fluide », et dans la même ligne de pensée « Cet

appel demandait des partenaires à grande échelle, mais peut être qu’ils ne connaissent

pas la difficulté de coordonner tant de partenaires. » (chercheur)

La conclusion que l’on peut tirer des réponses aux questions posées sur le projet

Nopoor est que même s’il est difficile de coordonner, il est possible de prendre des mesures

pour améliorer la communication et rapprocher les gens tout en établissant la relation

demandée par les représentants de la Commission européenne et de livrer des résultats

impressionnants d’un projet de collaboration international dynamique, inclusif et ambitieux,

exotique et intéressant.

LE PROFIL DU REDACTEUR DE NOTES DE SYNTHESE

Des caractéristiques énumérées par les chercheurs et du résultat de ma recherche et de

mes observations, il ressort que le profil du rédacteur auquel il faudrait faire appel est très


86

complexe. Cette personne devrait être formée dans un environnement multidisciplinaire, avoir

une formation solide et une expérience dans le domaine, suivre une formation en doctorat et

avoir une formation en journalisme, en communication ou dans le domaine des média. En

même temps, le candidat devrait avoir un passé en économie/développement, être familier

avec les sujets qu’il/elle aura à traiter, et comprendre la sphère politique. Les extraits

d’entretiens présentés ci-dessous révèlent les sentiments des chercheurs à l’égard de ce

recrutement.

Selon l’avis d’un chercheur la décision d’embaucher une personne pour assister les

chercheurs à établir les notes de synthèse « pourrait fonctionner si les chercheurs sentent que

celui-ci est seulement un tiers, neutre qui ne sera pas impliqué dans leur travail.» Un autre

chercheur ajoute « La personne devra très bien connaître le sujet » et « il/elle devra suivre au

moins une formation en doctorat. » Il s’agira d’« Un journaliste qui sait écrire, mais en même

temps quelqu’un qui est très proche des chercheurs et comprend les sujet », « Un bon

écrivain, avec un passé en économie et développement. »

Pour certains, le principe même du recrutement d’une personne au projet est à

rejeter « Nous l’avons fait avant sans aide extérieure », mais d’une manière générale, les

chercheurs semblent considérer que c’est « une bonne idée, mais encore une fois il se peut que

nous ne trouvions personne de suffisamment compétent » (selon les chercheurs)

LES RAISONS A L’ORIGINE DE LA RESISTANCE DE LA PART DES CHERCHEURS DU PROJET NOPOOR A

PRODUIRE DES NOTES DE SYNTHESE

Objectifs et parcours de carrière : l’objectif principal des chercheurs est la

publication, qui assure leur reconnaissance dans la sphère académique et participe à leur

progression dans leur carrière. Par contraste, la production de textes à usage politique ne

bénéficie dans le monde de la recherche d’aucune reconnaissance particulière, dans le

meilleur des cas : « Le problème principal est que les chercheurs ne reçoivent aucun point, ce

qui pourrait être traduit en une sorte de reconnaissance de leur travail, s’ils écrivent les note

de synthèse ou s’ils influencent l’arène politique. Ce n’est pas grave que je résolve ou pas les

problèmes de pauvreté. » ; « Le problème est que les documents sont écrits dans le seul but

d’être publiés dans les revues académiques. » (selon les points de vue de l’équipe Poldiss)

Comme l’explique un membre de l’équipe Poldiss, « Mon rôle est de sensibiliser les

chercheurs sur le besoin de produire des documents en ligne avec les attentes des décideurs,

qui ne sont pas nécessairement des documents de recherche. » Les chercheurs ne sont pas


87

nécessairement conscients de ce qu’ils veulent et qu’ils souhaitent publier des articles

seulement dans les journaux académiques.

Différences de priorités : Les chercheurs travaillent sur site, sur des sujets très

importants et urgents, et ne considèrent pas la production de notes de synthèse comme un

aspect important ; pour certains, elles ne sont même pas obligatoires : « Certains ne voulaient

pas écrire les notes de synthèse pour la Commission européenne, parce qu’ils ne travaillaient

pas pour leur propre pays sur l’un des quatre continents, et ne comprenaient pas la raison

d’écrire quelque chose d’autre dans le cadre de l’UE. » « Il n’y a pas d’instruction disant qu’il

est obligatoire de rédiger des note de synthèse. C’est seulement une recommandation Les

projets en son seulement au cœur de la recherche ; nous ne pouvons pas produire de note de

synthèse à ce stade. » Les points de vue sont partagés entre l’équipe Poldiss, les chercheurs et

aussi la partie de gestion.

Manque de traduction de la recherche publique cohérente et systématique :

l’absence d’une traduction cohérente et systématique de la recherche publique est à l’origine

d’une partie importante de l’inquiétude des chercheurs qui s’exprime par la crainte de ne pas

être capables de livrer ce qui est attendu parce qu’ils manquent de connaissances ou

d’expérience dans le domaine ou parce qu’ils n’ont pas de feedback sur leurs résultats.

« Étant donné que les chercheurs ne connaissent pas le contexte entier, comprenant la

sphère politique, les chercheurs n’ont pas besoin de dire aux décideurs quoi faire

(recommandations stratégiques), mais offrent une image des implications de leur

travail de recherche. » (selon un mémbre de l’équipe Poldiss)

« Si je travaille pour les décideurs de Bruxelles, ils ne comprendront pas le message à

cause des différences de langage (scientifique, littéraire) » (chercheur)

Manque de temps et d’occasions d’utiliser les preuves de la recherche : « Les

demandes de la Commission européenne ne suivent pas la même ligne ; ils demandent des

résultats des chercheurs même si il n’y a pas de besoin réel. En ce sens, un pont fut créé entre

la Commission européenne, les deux directoires générales (DG Decvo et DG Rtd) et les

membres du projet Nopoor eux-mêmes. »

Manque de communication entre chercheurs et décideurs : l’opinion que les notes

de synthèse ne sont pas obligatoires et en plus que les demandes pour conduire differentes

recherches qui seraient utiles aux politiques, font partie des raisons qu’ont les chercheurs

concernant la production des notes de synthèse, ainsi que :

« Il n’y avait pas de demande spécifique pour des note de synthèse » (chercheur)


88

« Il est très difficile d’avoir une liste des personnes intéressées par ces résultats, car

chaque relation est un investissement à long terme, et il est plus difficile de gérer un

investissement à long terme dans autant de directions » (chercheur)

Manque de compétences d’écriture, temps ou familiarité avec les formats : cette

catégorie inclut les raisons les plus fréquemment avancées, étant donné que les compétences

spécifiques des chercheurs sont très différentes des capacités de compréhension des décideurs.

« Je manque de formation dans l’écriture de notes de synthèse, mais je n’ai pas non

plus le temps et il existe des personnes plus compétentes. » (chercheur)

« Écrire un article stratégique est juste une question de langage, d’anglais, vous devez

être familier avec la manière dont les grandes institutions rédigent leurs documents

politiques. » (chercheur)

« La recherche, telle que je l’ai apprise, prend du temps dans un sens positif »

(chercheur)

« Cela prend beaucoup de temps, demande des compétences de rédaction et d’écriture

très différentes de ce que les chercheurs font d’habitude – c’est une compétence très

spécifique – une compétence experte. » (chercheur)

Conflits d’horaires ou de la recherche tangible :

« Notre travail peut être très utile aux décideurs, mais le timing et le sujet de la

recherche ne correspondent pas à nos besoins. » selon un chercheur.

Frustrations dans les deux côtés:

« Ces chercheurs n’ayant jamais eu l’expérience des stratégies dans la vie réelle, ils ne

doivent pas être à l’aise pour donner des stratégies, et peuvent avoir besoin de demander de

l’aide aux participants. » (selon l’équipe Poldiss)

« Nous devons faire lire aux décideurs ce que vous écrivez » (chercheur)

« L’objectif est très abstrait, mal défini – difficile d’avoir des relations de

collaboration » (selon un chercheur)

Le décalage de la pensée randomisée : « Il est ridicule de leur dire [à l’UE]

exactement ce qu’ils veulent entendre [parce que beaucoup de leurs idées sont erronées]. »

affirme une chercheuse

« Le besoin est essentiel, il est le propos du projet pour qu’il ait un impact, mais il se

sent perdu lorsqu’il essaie de connecter avec l’agenda de la Commission européenne tout en

connaissant parfaitement la situation dans son propre pays » (chercheur)


89

« En tant que chercheurs, vous devez faire très attention aux conclusions tirées de

votre travail, tandis que les décideurs ont besoin de quelque chose de direct et plus rapide. »

(chercheur)

Coûts : le fait qu’aucun budget supplémentaire n’ait été attribué à la rédaction des

notes de synthèse devrait faire partie de la description du travail dans le contexte du projet

Nopoor : « Ils n’ont pas de budget alloué pour les note de synthèse, seulement pour les

livrables. » (les departements de coordination et de gestion de projet)

Conflits internes : Ce type d’excuse pour ne pas produire de notes de synthèse n’est

pas énuméré dans le sommaire des enjeux, mais les relations conflictuelles sont fréquentes sur

des projets collaboratifs internationaux aussi importants.

Les informations collectées à travers les entretiens s’ajoutent à celles qui résultent de

l’observation pour révéler les raisons expliquant le manque d’action du projet concernant la

production des notes de synthèse. Finalement, comme le remarque un chercheur, « La seule

amélioration que je vois c’est que les chercheurs savent qu’ils doivent produire des notes de

synthèse mais le faire est une autre histoire » (selon le cooridnateur)

ESQUISSES DE SOLUTIONS

LES SOLUTIONS PROPOSEES PAR LES CHERCHEURS POUR RESOUDRE LE PROBLEME

Après avoir évalué les différentes réponses, plusieurs solutions ont éé offertes pour

améliorer la situation actuelle du manque de notes de synthèse par les chercheurs du projet

Nopoor.

Solution 1 – Déclancher les besoins de coordination et communication

Ce paragraphe contient de nombreuses recommandations en vue d’une meilleure

pratique de coordination du projet, afin d’établir une plus grande relation, de créer une

meilleure communication et d’accroître la prise de conscience sur le sujet. Beaucoup de ces

recommandations concernent directement le coordinateur tandis que d’autres présentent une

ligne générale d’action. Les propositions ou les différentes perspectives de succès sont :

a. La plus simple solution serait que le « coordinateur soit être plus strict » selon la partie de

la coordination de projet.

b. Selon un chercheur « Il doit imposer un délai et demander de créer des articles

stratégiques, comme dans le cas des livrables.» De cette façon il sera possible d’avoir des

articles de stratégie.

c. Amener le chercheur à penser ses résultats sur un mode non scientifique : « Le point

principal est que les chercheurs développent une sensibilité envers le besoin d’un article

stratégique – Quand ils attaquent leurs conclusions, ils doivent garder en mémoire qu’elles


90

doivent être un puits d’information pour tout le monde, y compris pour des non

scientifiques. » (selon un mémbre de WP10)

d. Créer un climat social qui permettra aux chercheurs de produire les documents demandés :

« Si nous créons un climat social chez Nopoor ou l’idée d’une politique est vue comme

une chose positive et qu’il faut améliorer, nous aurons créé un contexte de climat social

qui est désirable pour notre travail. » (selon un mémbre de l’équipe Poldiss)

e. S’adapter à la situation et installer un sentiment d’engagement vers le but à atteindre « les

solutions sont des solutions adaptatives. » selon un mémbre de l’équipe Poldiss) Cette

proposition est plus destinée à donner un pouvoir au coordonnateur scientifique quand il y

a un besoin de demandes obligatoires.

f. La solution est proposée, mais en pratique pour un si grand projet, elle est perçue comme

ne pouvant pas être raisonnablement employée : « La solution est dans la communication

et la collaboration entre chercheur et politiques, mais dans un vaste projet comme Nopoor

vous ne pouvez pas établir un projet et espérer améliorer sa communication afin de

recevoir ces notes de synthèse. Ceci pourrait fonctionner dans un consortium de

5 partenaires, mais avec une équipe de 6 personnes occupées à plein temps à rédiger des

textes, elle ne peut pas y voir de logique. » selon le point de vue d’un chercheur

g. L’idée d’efforts bilatéraux de la part de deux entités, décideurs et chercheurs, pour

atteindre le but, et adresse par deux répondeurs comme suit : « Étant donné que les

décideurs doivent avancer dans la compréhension des résultats des recherches, les

chercheurs doivent faire des efforts pour leur fournir des résultats mieux diriges vers

l’élaboration de stratégies. » « L’UE émet les stratégies et a des questions spécifiques,

nous faisons la recherche et nous avons des questions de recherché. Le problème est de

faire se rejoindre les deux », selon une chercheuse

h. En plus de ces opinions se pose aussi la question de la collaboration interne entre les

chercheurs eux-mêmes « Le but est d’identifier les équipes avec lesquelles nous pouvons

travailler, et essayer de collaborer – il est utile d’échanger. » selon un chercheur.

Solution 2 – Modification du format des documents de l’obligation contractuelle (en

comformité avec le point de vue d’un mémbre de WP10)

La proposition repose sur l’acceptation par la Commission européenne de changer le

contrat du projet pour substituer au terme « Rapports » (résumé des résultats de la recherche)

celui de « Notes de synthèse ». L’intention est présentée comme « le responsable stratégique

du projet Nopoor de la Commission européenne a affirmé qu’ils sont flexibles sur un

changement de certains formats, nommément les “Rapports”, d’une manière telle qu’ils

auront une valeur pour la Commission européenne. En conséquence, la proposition est de

changer le rapport en un format d’article stratégique. Si ceci est accepté par l’Assemblée

générale, chaque Groupe de travail devra fournir un article stratégique à partir de son travail,

et le coordinateur devra avoir les instruments nécessaires pour obliger les chercheurs à se

conformer aux obligations contractuelles. »


91

Solution 3 – Un nouveau responsable pour la rédaction de notes de synthèse

La proposition ici est d’appointer une nouvelle équipe à l’intérieur du projet, pour

rédiger les note de synthèse avec l’équipe Poldiss, et demander aux chercheurs de donner

leurs avis et commentaires ou la permission d’avancer sur les articles. « Ceci pourrait

augmenter les dépenses et ne serait pas accepté par les chercheurs, à cause du manque de

crédibilité de l’équipe Poldiss. » selon un chercheur.

Solution 4 – Modifier les documents existants en notes de synthèse

Une proposition tenant compte manque de connaissances des chercheurs sur le Modèle

d’article atratégique de l’UE était d’« essayer de transformer une “Fiche d’actualité” en un

article stratégique Nopoor – ceci devrait être une coopération entre les chercheurs et un

facilitateur communautaire. » selon un chercheur.

Solution 5 – Story telling selon le poind de vue d’un chercheur

« Influencer les stratégies dépend beaucoup de votre rôle spécifique, défini par le

problème sur lequel vous travaillez et le type de réseaux dont vous vous servez. » Cette

solution est une perspective totalement différente de la manière dont le nouveau format

devrait être construit : « Demandez aux chercheurs de raconter leurs histoires au sein de

projets spécifiques et de s’assurer qu’ils ont un impact sur la stratégie ». Ce serait une idée

intéressante si le projet n’avait pas à produire aussi des notes de synthèse. La proposition

précisait qu’ « Au lieu d’avoir une série de note de synthèse Nopoor que personne ne lit, je

regarderais plutôt où les institutions ont des notes de synthèse qui fonctionnent et atteignent

leur audience cible et qui sont apropriés à Nopoor. » Le chercheur préconisait d’utiliser les

moyens de communication (discussion directes avec les parties prenantes, par example) plutôt

que d’avoir quelque chose que personne ne lit.

Solution 7 – Demander à chaque partenaire d’affecter un de ses membres à la

rédaction des notes de synthèse. Cette solution pourrait être mise en œuvre si les partenaires

n’utilisaient pas les budgets supplémentaires pour payer un emploi supplémentaire :

« demandez aux partenaires de trouver quelque chose dans leurs institutions pour produire les

notes de synthèse, si nous avons une demande spécifique des décideurs ». La question, face à

une demande spéifiue de la commission ou d’autres participants serait de déterminer quelle

équipeest la plus à même de répondre à cette demande et de demander à cette équipe de

recruter en son sein quelqu’un (un étudiant en doctorat pour les aider). Si cette équipe de


92

dispose pas d’un budget suffisant, il reviendrait à l’équipe de gestion devrions leur offrir

l’aide requise – une personne émargeant au budget de gestion. Cette proposition vient de la

part d’un chercheur.

Solution 8 – Établir ce que sont les attentes de la Commission européenne et agir en

conséquence. Le coordinateur scientifique et la gestionnaire de projet devraient avoir une

conversation avec le responsable de projet de la Commission européenne, afin de comprendre

ce qui est attendu des chercheurs et de leur restituer l’information. « Après avoir répondu,

nous devrions demander qui aura le temps et les ressources nécessaires pour effectuer cela. Si

ils le souhaitent et en ont les matériaux, le coordinateur devrait offrir les fonds dont ils ont

besoin ou allouer une personne pour les assister dans la rédaction de l’article stratégique. »

selon l’avis d’un chercheur.

Solution adoptée (pendant la recherche)

La solution d’engager un stagiaire/aire extérieure a commencé à se développer à un

stade précoce de la recherche qui est présentée ici. J’ai décidé d’ajouter la question dans le

questionnaire. Les réponses sont surtout que cette action pourrait apporter de bons résultats,

même si certains pensent que c’est un gaspillage de ressources et que d’autres voient cette

proposition avec indifférence. Les contraintes étaient que la personne en charge devrait avoir

un profil complexe avec de nombreuses spécialisations et expérience (comme montre dans les

sections précédentes). Les réponses figurent ci-dessous :

« Cela pourrait fonctionner si les chercheurs sentent que celui-ci n’est qu’un tiers

neutre, qui n’aura pas d’implication dans leur travail. » (selon un mémbre de l’équipe

Poldiss)

« Une très bonne idée d’embaucher des étudiants pour rédiger les note de synthèse. »

(selon un chercheur)

« Mon opinion est que d’ici la fin du projet Nopoor, la plupart des chercheurs sentiront

qu’ils peuvent résumer leurs résultats d’une manière utilisable dans l’élaboration des

stratégies. Si nous atteignons ce but, ce sera d’une bien plus grande valeur aussi pour

les projets futurs, plutôt que d’avoir juste écrit des textes. » (comme affirmé par les

mémbres de l’équipe Poldiss)

« Cela peut aider mais nous l’avons fait avant sans aide extérieure. » (chercheur)

« Embaucher un étudiant qui a de l’expérience et le savoir-faire dans le cadre de la

Commission européenne ainsi qu’une connaissance profonde du sujet sur lequel

travaillent les chercheurs et du projet Nopoor » (chercheur)


93

« Ce serait un gaspillage d’argent. Si il y a une discussion d’un consultant externe pour

rédiger les note de synthèse, alors ce devrait être quelqu’un du cadre de la Commission

européenne, familier avec le format, car nous parlons le langage de la construction »

(chercheur)

La Commission européenne demande maintenant aux chercheurs de faire un article

stratégique par sujet et non par groupe de travail, ce qui implique que les chercheurs doivent

travailler de concert et réfléchir aux implictions politiques des résultats de leur recherche. Au

début, les chercheurs considéraient que les méthodologies proposées par l’équipe Poldiss

étaient différentes et ils ne voulaient pas changer ou s’adapter. Le coordinateur était d’accord

de ne pas changer les stratégies des chercheurs par rapport à des études comparatifs.

Les actions présentées comme susceptibles de favoriser la production de notes de

synthèse à l’intention des poitiques sont les suivantes :

Faire collaborer les chercheurs : lors de la Conférence de Mi-projet, l’International

advisory board a été informé que selon le DoW, aucune personne n’était en charge de

collecter les informations et d’établir un article stratégique comparatif à partir des documents

de recherche.(selon l’équipe de Poldiss)

Décider d’une personne responsable (s’il n’y en n’a pas) pour le faire : « Au début,

on nous a dit que nous devions avoir une intense collaboration avec les officiels de la

Commission européenne, de nouveaux officiels furent appelés qui n’avaient aucune idée de la

raison de l’appel et quelles étaient les attentes. » (chercheur)

Faire des efforts pour établir une forte relation avec les responsables de la

Commission européenne et les autres décideurs, et rester en permanence en contact avec

eux :Les partenaires devraient être indépendants afin de ne pas affecter l’interaction entre les

membres au sein du consortium, tandis que ceux qui parlent sont jugés, affirme un mémbre de

WP11.

Atteindre cette indépendance parmi les membres du consortium : l’aspect

d’indépendence a présenté beaucoup d’idées nouvelles, des solutions et de nouvelles voies

vers lesquelles se tourner. Elles doivent être évaluées et comparées afin d’établir laquelle ou

quel groupe servirait le mieux les objectifs de cette recherche, selon le point de vue de

plusieurs chercheurs.


94

RECOMMANDATIONS

Le défi des notes de synthèse relève d’un aspect controversé de la relation entre les

chercheurs et les décideurs. Ce défi trouvera sa solution plus probablement à travers une

comnbinaison de solutions adaptatives, en fonction du type de groupe. La même théorie

s’applique aussi dans le cas du projet Nopoor.

Le plan d’action actuel (employer un étudiant pour assister les chercheurs dans la

production des notes de synthèse) semble être celui qui a reçu la plus forte adhésion .

L’inconvénient majeur est le manque d’expérience professionnelle et le passé

pluridisciplinaire, comme le demande la position. La formation prendra du temps sur la

rédactionet les efforts investis représenteront un gaspillage de ressources (temps, argent et

ressources humaines) si cette personne n’est pas formée pour une assistance continue ou pour

développer une expertise spécifique jusqu’à la fin du projet sur un poste à plein temps.

Trois problèmes importants émergent de l’analyse approfondie des informations

rassemblées : les conflits internes, la distance et la stratégie de communication au sein du

projet.

Après avoir analysé les réponses à mes questions et mes observations sur site, il me

semble qu’avant de se pencher sur la question de la rédaction des notes de synthèse, il est

important de réduire les tensions entre les membres de l’équipe Poldiss et les autres membres

du membres du consortium. Cette tension est née d’une mauvaise interprétation de la

répartition des tâches entre les membres de WP10 et de WP11 d’une part, et l’équipe de la

gestion et de la coordination. Ce problème devrait d’abord être analysé et résolu, si possible.

Les conséquences de la tension actuelle sont visibles dans les résultats atteints, et dans la

faiblesse des relations partenariales. De plus, le coordinateur doit faire des efforts pour

changer l’image négative des équipes essentielles au projet telles que Poldiss. La première

étape est de comprendre les raisons de ces tensions, essayer de les résoudre et d’être objectifs

face au reste du consortium, afin de ne pas influencer l’opinion générale.

L’évènement déterminant qui a amené le projet à cette situation est la connexion avec

la Commission européenne. Il s’avère que les besoins politiques n’étaient pas en corrélation

avec les zones de recherches décidées, de sorte que les résultats ne pouvaient être utilisés avec

succès par les décideurs. Parallèlement, les clauses du projet demandent qu’entre les

représentants de la Commission européenne et les membres du consortium, une relation

solide, de confiance et basée sur des échanges réguliers existe. Finalement, beaucoup de

chercheurs affirment n’avoir pas observé d’objectif clair en termes de qui bénéficiera de la


95

production de notes de synthèse. Résoudre ces problèmes permettrait d’en résoudre de

nombreux autres.

Le processus de communication devrait être amélioré. Tout d’abord, la communication

ne devrait pas être hiérarchique. Les actions entreprises avec différents objectifs devraient être

basées sur des raisons compréhensibles et logiques, et avancer seulement si la requête est

initiée par les leaders du projet. Dans un projet collaboratif, chaque partenaire devrait partager

ses progrès et les problèmes rencontrés, et devrait être écouté et pouvoir être conseillé par les

autres partenaires Deuxièmement, les initiatives et les idées ambitieuses proposées par les

différents membres devraient être enregistrées et discutées au sein du projet. Finalement, afin

d’éviter tout malentendu et pour pallier le manque de réponse dû à une distribution des rôles

peu claire, l’absence d’information et les autres problèmes de communication observés, une

nouvelle stratégie devrait être mise en place, d’une manière collaborative et participative.

En ce qui concerne les motivations de la réticence des chercheurs à produire des notes

de synthèse, nous avons observé que celles-ci entrent dans de nombreuses et que les solutions

proposées devraient faire partie d’une importants discussion et d’un vote lors d’une prochaine

Assemblée générale, entraînant sa mise en œuvre, jusqu’à ce que l’on trouve la meilleure

solution pour atteindre les buts généraux du projet Nopoor dans une ligne politique.

Finalement, je pense que la décision d’impliquer une aide externe sera efficace en tant

que décision provisoire. L’étape suivante au courns de laquelle doit être employé un assistant

à temps plein apportera l’expertise au consortium en général. C’est une solution qui semble

adaptée et pourrait permettre d’atteindre les objectifs. En retour, la stratégie qui consiste à

présenter les inquiétudes et défie de la dernière période du projet Nopoor lors de l’Assemblée

générale cette année (2015) et de travailler ensemble pour trouver la (les) meilleure(s)

solution(s) est très important dans la possibilité d’atteindre les objectifs.


96

4. CONCLUSIONS

Ce stage m’a permis de participer à un projet européen majeur, et de comprendre en

profondeur le fonctionnement interne d’une telle collaboration internationale financée par la

Commission européenne.

Grace à ma formation, j’ai pu être immédiatement opérationnelle dans des domaines

aussi divers que l’organisation d’évènements, depuis une réunion à Bruxelles jusqu’à une

assemblée générale au Vietnam, la production de matériaux de communication, intelligence

commerciale ou la participation dans l’établissement d’une base de données internationale. La

compréhension des travaux du projet et le positionnement de ses composants étaient essentiel

pour mon travail sur ce projet.

En plus de mes capacités professionnelles, ce cours m’a montré l’importance d’avoir

une bonne capacité de compréhension des cultures différentes, de qualités telles que l’écoute,

une grande patience et de bonnes compétences en matière de communication que mon

expérience internationale et cette année en France ont aidé à développer.

En raison de la diversité des institutions et du grand nombre de pays impliqués, les

sources de malentendus et de risques de conflit potentiels sont nombreuses sur un projet de ce

type. Mon stage m’a donné l’opportunité d’analyser un blocage dans une situation réelle, et

aidé à trouver une solution. De plus, je pense fermement avoir amené des résultats utiles au

projet (engager un assistant comme première étape pour résoudre le blocage, et continuer avec

un assistant à plein temps pour le reste de la durée du projet), résultats analysés plus avant et

employés amèneront une valeur ajoutée supplémentaire à mon engagement dans l’équipe de

management pour la période de 6 mois.

Les sources de conflit sont nombreuses sur des projets de coopération internationale,

et il aurait été utile d’avoir un cadre organisé sur les aspects de gestion des conflits dans le

programme d’enseignement du Master.

TRAVAUX CITES

ASEAN-EU STI Days. (s.d.). About. Consulté le April 2, 2015, sur ASEAN-EU STI Days:

http://www.stidays.net/about/

Brownson, R. C., Royer, C., Ewing, R., & McBride, T. D. (2006, Fevrier ). Researchers and Policymakers. Travelers

in Parallel Universes. American Journal of Preventive Medicine, 30(2), 164-72.

Choi , B., Pang , T., Lin , V., Puska , P., Sherman , G., Goddard , M., et al. (2005). Can scientists and policy makers

work together? J. Epidemiol Community Health, 59(8), 632-637.

Commission Européenne Direction générale de Recherche. (2007). La recherche européenne en action - Le

Septième Programme Cadre (le. Consulté le Avril 10, 2015, sur EC Europe:

http://ec.europa.eu/research/fp7/pdf/fp7-brochure_fr.pdf

Cuban, L. (1998). Researchers Advising Policymakers: A Word to the Wise. Educational Psychologist , 23, 287-

293.

Directorate General for External Policies. (2013, April). Millenium Development Goals and beyond 2015, a

strong EU engagement. European Commission, Policy Department.

European Commission. (2006, Décembre 30). FP7-COOPERATION - Specific Programme 'Cooperation'

implementing the Seventh Framework Programme. Consulté le Avril 7, 2015, sur CORDIS - Europa:

http://cordis.europa.eu/programme/rcn/846_en.html

European Commission. (2006, Décembre 6). FP7-IDEAS-ERC - Specific Programme 'Ideas' implementing the

Seventh Framework Programme. Consulté le Mars 27, 2015, sur CORDIS - Community Research adn

Development Information Service: http://cordis.europa.eu/programme/rcn/845_en.html

European Commission. (2006, Décember 30). The Seventh Framework Programme of the European Atomic

Energy Community (Euratom) for nuclear research and training activities. Consulté le Mars 12, 2015,

sur CORDIS - Europa: http://cordis.europa.eu/fp7/euratom/home_en.html

European Commission. (2009). Seventh Framework Programme (FP7) grant agreement - clauses relevant to

communication. Consulté le April 6, 2015, sur http://ec.europa.eu/research/science-society/science-

communication/pdf/fp7-relevant-clauses.pdf

European Commission. (2010). Communication research for evidence-based policy making. A practical guide for

researchers in socio-economic sciences and humanities. European Commission, Directorate General for

Research Communication.

European Commission. (2012a). Communication EU Research & Innovation. A guide for project participants.

European Commission, Directorate General Research and Innovation.

European Commission. (2012b, Janvier). SEA-EU-NET II. Consulté le Mars 10, 2015, sur Community Research

and Development Information Service: http://cordis.europa.eu/project/rcn/105423_en.html

European Commission. (2015a, Mars 10). 30 years EU Research Framework Programmes 1984 - 2014. Horizon

Magazine.


98

European Commission. (2015b, Janvier). Evidence-based policy making. Consulté le Avril 5, 2015, sur Youth.

Supporting youth actions in Europe:

http://ec.europa.eu/youth/policy/implementation/policy_making_en.htm

European Commission. (2015c). FP7. (CORDIS, Éditeur) Consulté le April 5, 2015, sur Ideas:

http://cordis.europa.eu/fp7/home_en.html

European Commission. (s.d.a). Community Research and Development Information Service. Consulté le avril 10,

2015, sur SEA-EU-NET-II: http://cordis.europa.eu/project/rcn/105423_en.html

European Council. (2000). Presidency Conclusions - Lisbon European Council.

Food and Agriculture Organisation. (2011). Food Security Communications Toolkit - Writing effective reports.

Food and Agriculture Organisation. Rome: United Nations.

France Europe Innovation. (2007, Mai 4). Le 7ème PCRD (ou FP7). Consulté le Mai 10, 2015, sur France Europe

Innovation: http://www.france-europe-innovation.fr/le-7eme-pcrd.php

International Policy Fellowship. (s.d.). The Policy Brief. Consulté le Avril 10, 2015, sur Publications:

http://www.policy.hu/ipf/fel-pubs/samples/PolicyBrief-described.pdf

Lee, M., & Belohlav, K. (2014, 06). Communicationg research to policymakers: researchers' experiences.

Population and Poverty Research Network. Population Reference Bureau.

Les chercheurs Nopoor. (2010). Document of Work.

Mitton, C., Adair, C. E., Mckenzie, E., Patten, S. B., & Waye Perry, B. (2007). Knowledge transfer and exchange:

review and synthesis of the literature. Milbank Quarterly, 85(4), pp. 729-768.

Oliver, K., Innvar, S., Lorenc, T., Woodman, J., & Thomas, J. (2014). A systematic review of barriers to and

facilitators of the use of evidence by policymakers. BMC Health Service Research, 14(2).

Partnership for economic policy. (s.d.). Guidelines for Writing a Policy Brief. Partnership for economic policy.

Richardson, L. (2013, 08). Putting the Research Boot on the Policymakers’ Foot: Can Participatory Approaches

Change the Relationship between Policymakers and Evaluation? . Social policy and Administration ,

47(4), 483-500.

Sallee, M. W., & Flood, J. T. (2012). using Qualitative Research to Bridge Research, Policy and Practice. Theory

into Practice, 51.

Saunders, M., Lewis, P., & Thornhill, A. (2009). Research methods for business students (Vol. Fifht edition).

Harlow, England: Pearson Education.

SHS Paris Descartes. (s.d.). Récupéré sur http://www.shs.parisdescartes.fr/FORMATIONS/MASTERS/SCIENCES-

SOCIALES/Expertise-en-population-et-developpement

SHS Paris Descartes . (s.d.). Formations - Expertise en population et Développement. Consulté le Fevrier 2015,

sur Faculté de Sciences Humaines et Sociales Sorbonne - Faculté Paris Descartes:

http://www.shs.parisdescartes.fr/FORMATIONS/MASTERS/SCIENCES-SOCIALES/Expertise-en-

population-et-developpement

UNCTAD Virtual Institute. (2006). Research-based policy making: Bridging the gap between researchers and

policy making. Workshop on trade policy analysis. Geneva: UNCTAD Virtual Institut.


99

UNESCO. (2015). Learning to live together. Consulté le Avril 6, 2015, sur UNESCO - Social and Human Sciences -

Poverty: http://www.unesco.org/new/en/social-and-human-sciences/themes/international-

migration/glossary/poverty/

United Nations Development Programme. (2015a). A new sustainable development agenda. Consulté le Apil 10,

2015, sur Post-2015 development goals:

http://www.undp.org/content/undp/en/home/mdgoverview.html

United Nations Development Programme. (2015b). UNDP. Consulté le April 23, 2015, sur The Millennium

Development Goals. Eight goals for development:

http://www.undp.org/content/undp/en/home/mdgoverview.html


100

5. LES ANNEXES

Annexe 1 - L'appel du 7e PCRD pour les SHS 2011

Annexe 2 - Les clauses pertinentes du 7e PCRD

Annexe 3 - Le Programme pour l’Ecole d’été de NOPOOR

Annexe 4 – Les membres de l’équipe de POLDISS

Annexe 5 – Le format type pour l’UE pour les Policy Briefs

Annexe 6 – Le format et le style des Policy briefs recommandé par l’UE

Annexe 7 - Le calendrier des entretiens

Annexe 8 - Les questions pour les entretiens

Annexe 9 - Les profils des personnes interviewés

Annexe 10 – Brochure d’informations pratiques sur le Vietnam et Hanoi (L’Assemblé

Générale de Nopoor)

Annexe 11 – La stratégie de dissémination proposée

Date post:	20-Jan-2017
Category:	Documents
Upload:	teodora-virban
View:	595 times
Download:	3 times