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SOCIAL_0810.2.PDF - Adobe Acrobat Pro

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  • 5/23/2018 SOCIAL_0810.2.PDF - Adobe Acrobat Pro

    1/24

    DIVERSITDESMODLESETANALYSESCROISES

    entre

    tudes

    essources

    iversification

    d

    et de

    sur la

    C

    E

    R

    D

    Projet Laurat CASDAR 2010

    Elaboration dun rfrentiel pour valuer la performance technique,

    conomique, sociale et environnementale et favoriser le dveloppement

    des circuits courts de commercialisation pilot par :

    IMPACTS

    SOCIAUX

    DES CIRCUITS COURTS

    ALIMENTAIRES SUR

    LES EXPLOITATIONS

    AGRICOLES

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    2/24

    3

    4

    5

    9

    12

    20

    21

    Ce fascicule Impacts sociaux des circuits courts

    alimentaires sur les eploitaons agricoles a t ralis

    dans le cadre dune tude plus large intule Elaboraon

    dun rfrenel pour valuer la performance technique,

    conomique, sociale et environnementale et favoriser le

    dveloppement des circuits courts de commercialisaon .

    Ce proet a runi 61 partenaires dont 11 contributeursen connu sur lensemble du programme : CERD, FNAB,

    Instut de lElevage, IFIP, ITAVI, TRAME, FRCIVAM Bretagne,

    APCA/RESOLIA, CRA Rhne Alpes, INRA-UMR Cesaer/

    AgroSup Dion, INRA-UMR Innovaon.

    La thmaque des impacts sociau a t tudie selon

    deu approches complmentaires : elle a tout dabord t

    intgre dans les enqutes par quesonnaire ralises sur

    les 6 familles de produits considres dans le proet : Bovins

    viande, Bovins lait, Porcs charcuers, Lgumes, Volailles,

    Ovins viande. Les donnes ainsi collectes, principalement

    quantaves, ont t eploites transversalement.

    Ce travail a t complt par une approche qualitave,

    ralise dans le cadre dun stage de n dtudes

    dingnieur : parr dune tude bibliographique et dune

    discussion entre partenaires du proet, le travail a vis

    approfondir les impacts sociau au travers dune vingtaine

    dentreens en face face. Les donnes collectes ont

    permis de construire une typologie dagriculteurs engags

    dans les circuits courts, de mere au our les impacts de

    ces circuits perus par les dirents types, notamment sur

    le plan social, et de quesonner le rle des collecfs et des

    liens avec la socit, ainsi que limportance de lautonomieet de la charge mentale.

    La rdacon de ce recueil a t ralise en partenariat entre

    lINRA-UMR innovaon (Yuna Chioleau et Agns Gauche)

    et Trame (Denis Ollivier), avec la collaboraon de la stagiaire

    lve ingnieur, issue dAgroSup Dion (Elisa de Mredieu).

    Un groupe deperts reprsentant les direntes familles

    du proet RCC a suivi ces travau : Christle Crouzy (Instut

    de llevage), Didier Mah (Chambre dagriculture 22)

    Sophie Hege et Aurlie Dumontel (Terres denvie), Blaise

    Berger (FRCIVAM Bretagne) Florence Van der Horst (Itavi).

    La relecture a t assure par Franoise Morizot-Braud

    (CERD).

    avant-propos

    sommaire

    Intrductin : Enjeu et bjectifs de ltude..........

    Mthdlgie...........................................................

    Typlgie des prducteurs en circuits curts partir des entretiens apprfndis...........................

    Analyse transversale sur lchantilln ttal duprjet........................................................................

    Apprfndissement des aspects sciau : Elmentsde rpnse au hypthses de travail......................

    Synthse....................................................................

    Cnclusin................................................................

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    3/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/3

    introduction

    ENjEUx ET OBjECTIFS DE LTUDE

    Les circuits courts alimentaires prennent une

    nouvelle dimension dans la priode rcente:

    bien que certaines formes de circuits courts

    marquent lhistoire agricole franaise, ces modes

    de vente sont rests peu reconnus usque dans

    les annes 90. Les nouvelles aentes en mare

    de qualit, le changement des modes de vie et

    la monte en puissance des proccupaons lies

    au dveloppement durable ont suscit un regain

    dintrt de la part des consommateurs, mais aussi

    des collecvits, pour ces circuits. Paralllement,

    ceu-ci se sont diversis, tmoignant dinnovaons(AMAP) et dun renouvellement des formes

    plus tradionnelles (marchs nocturnes). Ces

    dynamiques ont encourag la mise en place en 2009

    dun groupe de travail par le Ministre de lAgriculture,

    qui a conduit dnir les circuits courts comme des

    modes de vente mobilisant, au plus, un intermdiaire

    entre producteurs et consommateurs , et proposer

    un plan dacons pour soutenir leur dveloppement.

    Toutefois, le groupe de travail a aussi mis en avant

    le manque de donnes sur ces circuits, notamment lchelle des eploitaons agricoles. Faisant

    suite une tude pralable ralise par lINRA

    et AgroSupDion la demande du Ministre et

    lintroducon de quesons spciques sur ces

    circuits dans le recensement agricole (RA) 2010, les

    organismes de dveloppement agricole avec des

    quipes de recherche ont souhait dposer un proet

    partenariat et innovaons auprs du CASDAR

    pour travailler ce besoin de rfrences. Le proet RCC

    a eu pour obecf de produire, avec les organismes

    concerns, des rfrences technico-conomiques sur

    les eploitaons ralisant une pare de leur chire

    daaires au moins en circuits courts. Un groupe de

    travail, anim par Trame et lINRA de Montpellier,

    sest focalis sur les impacts sociau, avec lappui

    dun stage de 6 mois, pour approfondir certaines

    hypothses travers une approche qualitave.

    Ce fascicule rend ainsi compte des rsultats obtenusconcernant la dimension sociale associe au circuits

    courts, lchelle des eploitaons. Le manque

    de reconnaissance de ces circuits au poques

    prcdentes a en eet encourag, par contraste, des

    approches parfois idalises, notamment sur le plan

    social1. Certains leur prtent ainsi de nombreuses

    vertus, par eemple celle de renforcer le lien entre

    producteur et consommateur, ce qui contribue

    epliquer le regain dintrt suscit, qui se mesure

    bien au-del des chires daaires gnrs. Leneu

    est toutefois dy voir plus clair, pour viter lesdsillusions. Lobecf de cee tude, intule volet

    social de RCC, est donc de contribuer lanalyse

    des impacts sociau des circuits courts lchelle des

    eploitaons, sans a priori posif, en mobilisant une

    pare des donnes produites par quesonnaire dans

    le volet conomique et en les compltant par une

    approche qualitave2.

    1 Chioleau Y., 2012. Circuits courts alimentaires, dynamiques relaonnelles etlue contre leclusion en agriculture. Economie rurale, n332, p.88-101.2 4 volets transversau au 6 familles de produits ont t dvelopps : conomie,environnement, innovaon, social.

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    4/244/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    An de cadrer notre tude, nous avons tout dabord fait une revue des travau prcdents portant sur le lien entre circuits courts etdimension sociale. Plus prcisment, nous nous sommes intresss dgager les critres et facteurs de la performance sociale de ces circuits, lchelle des eploitaons notamment. Sur cee base, complte par un dialogue avec les acteurs du proet RCC

    intresss par le volet social, nous avons formul une srie dhypothses de travail : celles-ci concernaient notamment le rle ducollecf de travail et des liens avec la socit, limportance de lautonomie et de la charge mentale.Ensuite, nous avons cherch eploiter les donnes obtenues par les partenaires du proet RCC lors dune premire phase denqutespar entreen en face face avec un quesonnaire : cee phase a permis la descripon de 442 cas deploitaons agricoles orientesvers les circuits courts pour au moins une pare de leur chire daaires et rpares dans les si familles de produits tudies. Lesrponses des producteurs ces quesonnaires ont t tudies de manire transversale sur les aspects sociau.

    La deuime pare de ce travail a consist en des entreens semi-direcfs auprs deploitants agricoles impliqus dans les circuits

    courts. Leneu de ce travail qualitaf tait, an damliorer laccompagnement des praques et des proets, dune part de mereau our les points de vue des producteurs sur les impacts de leurs acvits lies au circuits courts, en cherchant comprendre lescondions de ces impacts, en parculier sur le plan social. Dautre part, il sagissait de confronter ces points de vue au critres etfacteurs de performance sociale abords travers nos hypothses de travail.

    Les deu pares de ltude devaient aussi montrer la complmentarit des deu types dapproches, par quesonnaire sur un grand

    nombre, par entreen approfondi sur quelques cas suscitant la reion.

    Les personnes enqutes ont t sleconnes selon direntesvariables supposes avoir un impact sur les eploitaons : la varitdans les types de circuits, la combinaison ou non de circuits longset courts, la vente de produits frais ou transforms, lulisaon demodes de vente innovants localement et limplicaon dans desformes dorganisaon collecve. Ceci about une populaon de

    19 agriculteurs, hommes ou femmes, ulisant des modes de ventevaris (16 dirents en tout). Les eploitaons sont situes dansle Grand Sud et en rgion parisienne ce qui permet de prendre encompte une certaine varit de situaons territoriales.

    Notons au pralable que le nombre denqutes ralises neconstue pas un chanllon et ne permet pas de signicavitau sens stasque. Les points de vue eposs permeent plutt de

    soulever des pistes de reion et de dgager des moyens daconau regard des situaons rencontres, et du sens qui leur est donn.Par la suite, nous citerons les propos des agriculteurs enquts

    entre guillemets.

    Mthodologie

    >

    >C An de relier les impacts sociau des types de traectoire en circuits courts, il nous a paru important de raliser une typologie des

    eploitants agricoles enquts, au regard de similitudes observes en premire lecture des entreens. Cee typologie est dcritepar la suite.

    Parcours personnel deleploitant agricole etobecfs poursuivis autravers des CC

    Impacts humainsdes CC (changes et(in)sasfacon dans letravail), inseron dans leterritoire

    Historique deleploitaon, voluon

    des CC, condions de miseen place du projet

    et perspecves

    Praques decommercialisaon

    actuelles, avantages etinconvnients selon eu

    E

    I

    S

    Pq

    M q

    Le support de nos enqutes tait un guide dentreen organis en plusieurs pares devant nous aider rpondre nos hypothsesde travail :

    Figure 1 -Reprsentaon des thmes abords durant les entreenssemi-direcfs

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    5/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/5

    L 19 q , , . N ( ).A, q , q q q, q ,

    q .

    Pq : pourcentage de vente en circuits courts et longs, nombre de modes de vente employs, ulisaon de

    modes de vente innovants (dans le sens o ils sont peu rpandus lchelle du territoire o sont situes les eploitaons),mode de aon des pri ;Pq : relaons noues dans le cadre de la commercialisaon avec les clients et dautres agriculteurs (liens forts oufaibles selon la frquence et linmit de ces relaons), inseron dans des rseau professionnels ;Pq q :transformaon ou non, impacts des circuits courts sur ces praques ou non.

    Typologie des producteurs en circuits

    courts partir des entretiens approfondis

    C

    A 4

    Ces atouts et limites sont idens par les producteurs eu-mmes, ce qui fait merger les critres de performance, sociale, mais

    aussi conomique, technique, sur la base desquels ils mnent, et parfois subissent leur acvit, de faon eplicite ou non.

    % CA

    < 50 % 1 ou 2 non

    N

    U

    Type 3

    Diversis

    Type 4

    Pionniers

    Type 2

    Spcialiss

    Type 1

    Mites

    Figure 2 -Construcon de la typologie selon les critres et variables de descripon

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    6/246/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    T / D

    MLe type des mites combine circuits courts et longs, ces derniers reprsentant plus de 50 % de leur chire daaires. Cemodle leur permet dun ct dobtenir une bonne valorisaon conomique et de lautre dcouler des quants importantes. Travailler en circuits longs est plus simple et permet dcouler lexcdent, combiner ces deux modes de vente cest idal pour

    nous .Ces agriculteurs dclarent que les circuits courts reprsentent un temps de travail supplmentaire et une organisaon dutravail plus complee compare la simplicit des circuits longs. Ils epliquent galement que pour eu, le mer de vendeurest trs dirent de celui dagriculteur et demande des comptences parculires. Mais ces dsavantages sont neement

    contrebalancs par les atouts quils accordent au circuits courts qui, au-del dune bonne valorisaon conomique, permeentun contact direct avec les clients - avec qui ils ont des liens forts - de mme quavec dautres agriculteurs. Ils sont dailleurssouvent impliqus dans des magasins de producteurs. Ils se disent auourdhui sasfaits de leur atelier de vente directe qui leurapporte galement de lautonomie et souhaitent pour beaucoup augmenter la part de leur chire daaires dans ces modes decommercialisaon.

    >Pq

    Rparon Circuits courts/circuits longs Maoritairement circuits longs (>50% CA)

    Nombre de circuits courts employs 1 4

    Modes de vente Circuits longs, magasins de producteurs, autres (varis)

    Modes de aon des pri Calcul des cots de producon

    Pq

    Relaons avec les clients dans le cadre de la commercialisaon Lien fort (frquence leve, inmit)Eplicaons sur les praques

    Relaons avec dautres agriculteurs dans le cadre de lacommercialisaon

    lien fort (frquence leve, inmit)

    Inseron dans des rseau agricoles Maoritairement (type Cuma)

    Pq q

    Transformaon Oui

    Impacts des circuits courts sur les praques Peu

    M

    Contete de dpart Dans lopque dune diversicaon

    Intrts perus auourdhui Meilleure valorisaon conomique, contacts avec les consommateurs, stabilitde certains circuits

    Cq

    Filires reprsentes Ovins viande, bovins lait et bovins viandeParcours Origine agricole, formaon agricole

    Reprise de leploitaon familiale

    Main duvre 3 4 UTHMain duvre familiale avec parfois lembauche dun salari

    Statut de leploitaon Maoritairement GAEC

    Suivi technique Rgulier

    TYPE 1- L , (5/19)

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    7/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/7

    >Pq

    Rparon Circuits courts/circuits longs 100% circuits courts

    Nombre de circuits courts employs 1 maoritaire

    Modes de vente AMAP ou marchs

    Modes de aon des pri Comparaison dautres producteurs et commerces

    Pq

    Relaons avec les clients dans le cadre de la commercialisaon Lien fort (frquence leve, inmit)Eplicaons sur les praques

    Relaons avec dautres agriculteurs dans le cadre de lacommercialisaon

    Lien faible (relaons cordiales, peu frquentes)

    Pq q

    Impacts des circuits courts sur les praques Oui, sur la producon, la transformaon ou la commercialisaon

    M

    Contete de dpart Convicon ou suite une opportunit, une crise

    Intrts perus auourdhui Meilleure valorisaon conomique, contacts avec les consommateurs,stabilit de certains circuits, autonomie

    Cq

    Filires reprsentes Volailles, ovins viande, bovins viande et lgumes

    Parcours Origine non agricole, formaon non agricoleCraon de leploitaon

    Main duvre 1 3 UTH - Main duvre familiale

    Statut de leploitaon GAEC ou individuel

    Age Plus de 50 ans

    TYPE 2 - L , (4/19)

    SLes spcialiss sont orients 100 % vers les circuits courts et ne praquent maoritairement quun mode de vente. Aujourdhuiil existe plein de formes de vente directe (internet, paniers, bouques) mais mon avis il ne faut pas trop staler, choisir un mode de

    vente et sy tenir . Ils considrent la bonne valorisaon conomique et le contact avec les consommateurs comme des avantages

    indniables, ils praquent dailleurs uniquement la vente directe et ont des liens forts avec les clients et moins avec dautres agriculteursquils considrent mme parfois comme des concurrents. Ils meent galement en avant une geson de leur temps de travail facilitepar le fait quils nont quun circuit. Ils ne conservent que les circuits trs stables et prvisibles leurs yeu : les marchs, pour lesquels

    ils savent approimavement quel chire daaires ils vont raliser chaque fois, et les AMAP pour lesquelles une contractualisaonleur assure un revenu rgulier. Comme ils commercialisent par un seul circuit, ils sont obligs de sadapter au demandes de la clientleet ont souvent modi leurs praques. Les producteurs sont sasfaits de leur situaon bien que travailler sur un seul mode de ventene soit pas forcment rentable pour eu car cela ncessite de faire des invesssements, notamment sur les marchs.

  • 5/23/2018 SOCIAL_0810.2.PDF - Adobe Acrobat Pro

    8/248/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    Pq

    Rparon circuits courts/circuits longs 100% circuits courts

    Nombre de circuits courts employs 2 4

    Modes de vente Vente la ferme et autres (varis)

    Modes de aon des pri Calcul des cots de producon et comparaison avec la concurrence (autresproducteurs ou GMS)

    Pq

    Relaons avec les clients dans le cadre de la commercialisaon Lien faible (relaons cordiales, peu dhabitus selon les modes de vente)Eplicaons sur les praques

    Relaons avec dautres agriculteurs dans le cadre de lacommercialisaon

    Lien fort (frquence leve, inmit)

    Pq q

    Transformaon Oui (ecept en marachage), laboratoires personnels

    Impacts des circuits courts sur les praques Oui, dans le cadre de la producon, la transformaon ou lacommercialisaon

    M

    Contete de dpart Subi dans la maorit des cas

    Intrts perus auourdhui Contacts avec les consommateurs, autonomie

    Cq

    Filires reprsentes Bovins viande, porcs charcuers et lgumes

    Parcours Origine agricole, formaon agricole

    Reprise de leploitaon familiale

    Main duvre 1 6 UTHMain duvre familiale avec parfois lembauche de salaris

    >TYPE 3- L , q (5/19)

    DLes diversis aent leur stratgie sur une varit de circuits de vente. Ceci leur permet notamment de capter une clientle pluslarge. Au magasin, on fait de la vente au dtail donc cela touche une clientle dirente de celle qui commande, qui a du mal prvoir lavance ce quil faut acheter. Cela nous permet donc de toucher une plus large clientle, quon naurait pas juste avec le systme de

    commandes . Les liens quils nouent avec la clientle restent faibles : ils sont de nature cordiale et portent principalement sur desremarques et quesons des clients sur les praques. En revanche, les liens quils ssent avec dautres agriculteurs dans le cadre de lacommercialisaon sont forts. Ils considrent galement que les circuits courts leur apportent une grande autonomie, ceu qui font dela transformaon possdent par ailleurs tous un atelier de transformaon personnel. Eu aussi ont constat un impact de leur travail

    en circuits courts sur leurs praques, ils tentent ainsi de rpondre au aentes de leur clientle et den arer une nouvelle. Enn,ces agriculteurs ent leurs pri par comparaison avec dautres agriculteurs ou les GMS, mais plusieurs dentre eu indiquent avoir eudes problmes au moment de la aon des pri. En eet, si un pri est trop bas il est ensuite dicile de le remonter par peur deperdre de la clientle. Bien que ces eploitants disent tre sasfaits de leur situaon, certains meent en avant que la diversicaonprsente des dsavantages : cela peut tre plus complee dans lorganisaon du travail et trs prenant.

  • 5/23/2018 SOCIAL_0810.2.PDF - Adobe Acrobat Pro

    9/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/9

    Pq

    Rparon circuits courts/circuits longs Trs maoritairement circuits courts

    Nombre de circuits courts employs 2 4

    Modes de vente Modes innovants, vente la ferme et autres (varis)

    Modes de aon des pri Comparaison avec la concurrence (autres producteurs ou GMS)

    Pq

    Relaons avec les clients dans le cadre de la commercialisaon Lien faible (relaons cordiales, peu dhabitus selon les systmes)Eplicaons sur les praques

    Relaons avec dautres agriculteurs dans le cadre de lacommercialisaon

    lien faible (modes de vente individuels)

    Pq q

    Transformaon Oui, font appel des prestataires

    Impacts des circuits courts sur les praques Oui, dans le cadre de la producon, la transformaon ou lacommercialisaon

    M

    Contete de dpart Ds le dpart, convicon ou ncessit

    Intrts perus auourdhui Valorisaon conomique, contacts avec les consommateurs, reconnaissancepar les clients

    Cq

    Filires reprsentes Lgumes, volailles, bovins viande

    Parcours Dirents postes occups avant linstallaon (hors acvit agricole)

    Main duvre 1 4 UTH - Formes varies

    Statut uridique Maoritairement individuel

    >TYPE 4- L , (5/19)

    PLe groupe des pionniers passe comme le prcdent par de nombreu circuits de vente et a pour parcularit de praquer desmodes de vente innovants au regard de ce qui est courant dans le territoire o ils sont situs (vente par internet, distributeur

    automaques). Cela permet au eploitants agricoles darer une clientle sduite par leurs systmes de vente de par loriginalitde ce quils proposent. Ils se considrent comme des prcurseurs et voluent constamment dans leur manire de travailler : Cest unerussite qui prend du temps, il faut voluer, rien nest jamais acquis. Il faut savoir rebondir, se remere en queson . Ils reconnaissentdailleurs que les circuits courts ont d eu des impacts sur leurs praques : ils indiquent avoir d dbut de nouvelles produconsou de nouveau modes de vente la demande des clients et font galement tous de la transformaon dans la mme opque. Ils neconstruisent pas des liens forts avec les clients mais apprcient parculirement davoir des retours sur leurs produits et trouvent trs

    valorisant que leur travail soit reconnu. Les liens dvelopps avec dautres agriculteurs dans le cadre de la commercialisaon sontgalement faibles, et ils sont peu insrs dans des rseau professionnels agricoles. Cee absence de liens est peut-tre un lment

    qui leur permet de se dmarquer plus facilement en innovant. Il semble donc que se renouveler et se diversier connuellement est unbon moyen darer une clientle et daeindre un revenu sasfaisant. En revanche, cela peut aussi tre une source de stress et de mal-tre. Plusieurs agriculteurs de ce type meent notamment en avant des problmes dorganisaon, du fait du grand nombre de circuits.

    T 1 : L T 2 : L

    Captaon de valeur aouteEquilibre du modle conomiqueLiens forts avec les clients (relaons frquentes et inmes)Autonomie

    Captaon de valeur aouteIntensit du travail rduiteStabilit du systmeLiens forts avec les clients

    T 3 : L T 4 : L

    Diversit des dbouchs conomiquesCapacit arer une large clientleOrganisaon du travail opmise

    Capacit innover, voluerDisncon dautres producteursCaptaon de valeur aouteReconnaissance des consommateursOrganisaon du travail opmise

    Tableau 1 -Critres deperformance des circuits

    courts mis en avant parles producteurs des

    dirents types traversleurs discours, classs

    dans lordre de priorit

    eplicit ou dduit delanalyse des discours

  • 5/23/2018 SOCIAL_0810.2.PDF - Adobe Acrobat Pro

    10/2410/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    U 489 q RCC q : q ?

    D , 23 % , 59 % 18% ( , (2 %) (1 %)). N

    - : ( 18 % q ) - 489 . L 104 85.T, , q q . L 2.

    U Tout dabord, nous dgageons un eet lire dans les sous-populaons tudies : nous remarquons une faible part dagriculteurssasfaits en bovins lait, ce qui peut tre epliqu par la crise maeure que rencontre ce type dlevage actuellement. Nouspouvons aussi supposer que llevage laier est une lire trs gourmande en temps, et ce, d dans le cas o le lait est vendu

    en lires longues. Le fait de travailler en circuits courts reprsente un temps dastreinte supplmentaire, ce qui peut tre lorigine de linsasfacon des leveurs laiers. En porcs et bovins viande, le pourcentage de trs sasfaits est au contraire pluslev que la moyenne : 25 et 20 %.

    D - q Nous observons galement que 51 % des agriculteurs trs sasfaits ralisent plus de 50 % de leur chire daaires total encircuits courts. Les insasfaits sont au contraire moins spcialiss en circuits courts. Il y a galement une plus grande part de trssasfaits dans les plus petes eploitaons de la populaon tudie 2, qui apparaissent galement les plus eciences (meilleurrao revenu/travail) comme constat dans ltude conomique transversale au lires.

    Le nombre moyen dETP est plus lev dans lchanllon des trs sasfaits que dans lchanllon global. A linverse, ceemoyenne est plus faible dans lchanllon des peu sasfaits. Nous pouvons mere lhypothse que le travail en collecf est

    important pour la sasfacon au travail. Il y a une plus grande proporon dagriculteurs sasfaits en GAEC. Les trs sasfaitssont en eet 34 % dans ce statut uridique contre 28 % pour lchanllon total. Le fait dtre associ semble donc corrl lasasfacon des agriculteurs, ce qui reoint notre hypothse prcdente.

    Le pourcentage de trs sasfaits qui sinsrent dans une dmarche collecve est suprieur celui de lchanllon global (71 %contre 66). De mme, les trs sasfaits ont plus rgulirement des responsabilits letrieur de leploitaon. Nous pouvonspenser que sils sont contents de leur acvit, ils peuvent simpliquer ailleurs an de faire part de leurs epriences notamment.Nous pouvons aussi supposer que le fait de simpliquer letrieur permet la fois dacqurir des ressources et de prendre du

    recul, ce qui peut aider mieu vivre le travail.Nous observons que les agriculteurs trs sasfaits ont en moyenne plus de congs : 92 % des agriculteurs en prennent contre84,5 % chez les peu sasfaits. Il semblerait logique que ce critre ait une inuence sur la sasfacon au travail

    >

    2 Pour chaque lire ont t classes petes , parr de ltude stasqueralis sur le volet conomique, les 20% deploitaon ayant les plus petschires daaires.

    Analyse transversale sur lchantillon

    total du projet

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    11/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/11

    D q Nous remarquons que la proporon de peu sasfaits est plus importante que dans lchanllon global pour les eploitaonsayant mis en place latelier circuits courts il y a moins de 10 ans. Au contraire, la proporon de peu sasfaits est plus faiblepour les ateliers plus anciens. Nous pouvons prsumer que lantriorit et la capitalisaon deprience ont une inuence surla sasfacon (cf les analyses sur la traectoire dans les fascicules des direntes lires).

    Sur la queson des modes de commercialisaon, il apparat quen moyenne, lchanllon des trs sasfaits est impliqu dans

    moins de modes dirents de circuits de commercialisaon. Le nombre de kilomtres parcourus pour la commercialisaonainsi que le temps de travail desn au circuits courts sont plus faibles chez les eploitants trs sasfaits.

    C T P

    F Bovins viande - Porcs Bovins laits

    D EA Petes (selon CA)

    P CA CC + de 50 %

    A + de 10 ans Moins de 10 ans

    N ETP Eecf plus important Eecf plus faible

    D Nombre+ NombreR E Nombre+

    C + T CC +

    Tableau 2 -Rcapitulaf des caractrisques des populaons dagriculteurs trs sasfaits etpeu sasfaits selon dirents critres

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    12/2412/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    Au dmarrage de ltude, nous avons formul une srie dhypothses approfondir dans les entreens pour mieu comprendre lelien entre circuits courts et dimension sociale. Celles-ci se structurent selon quatre sous-dimensions mises en avant dans des travauprcdents et prcises dans le cadre des discussions avec les partenaires RCC intresss par le volet social : rle des collecfs, des

    liens avec la socit, importance de lautonomie et de la capacit grer la charge mentale. Nous avons cherch rpondre auhypothses par leamen, travers les entreens, des tendances communes dirents cas et/ou bien marques, mais aussi des

    signau faibles. Leneu est en eet daider construire un meilleur appui au agriculteurs engags dans des dmarches de circuitscourts et au porteurs de proet, ce qui suppose aussi de prendre en compte ce qui est moins visible auourdhui, mais peut savrer

    important plus tard. Nous rappelons ici ces hypothses avant de dvelopper les lments de rponse obtenus.

    Le collecf interne correspond la main-duvre deleploitaon qui, en circuits courts, reprsente souventplus dune seule personne : 85 % des 442 agriculteursinterrogs par quesonnaire dclarent plus de 1 UTH sur

    leur eploitaon.

    Les producteurs concerns apprcient de travailler plusieurs au sein de leploitaon. Un eploitant en GAECavance mme que travailler seul cest impossible .Les deu agriculteurs travaillant seuls dans la populaonenqute le dplorent, ou ont pour proet dinstaller

    un membre de leur famille. Lun deu a notammentrecherch un associ au dbut de sa carrire et na putrouver personne. Il indique que cest pour lui une grandedcepon . Au vu des cas rencontrs, le travail en collecfrepose la plupart du temps sur une organisaon prcisedu travail : les rles de chacun sont rpars clairementselon direntes tches (producon, transformaon,geson, vente). Cela semble simplier leur travail

    puisquils ont nalement un nombre moins important decomptences mobiliser individuellement. Paralllement,les personnes seules meent en avant quelles doivent trepolyvalentes, tout en dclarant apprcier certaines tches

    moins que dautres. Elles signalent alors aussi les dicultsrencontres lorsquelles font appel un service deremplacement : les salaris ne sont pas touours qualispour faire face une grande diversit de tches, problme

    qui se pose de manire plus aige pour les circuits courts.

    Deu eploitants ont indiqu nanmoins quil ny avait pasde rparon prcise des rles entre les dirents associsde leur structure, chacun pouvant tre amen assurerdiverses tches. Cela prsente leurs yeu lavantagede rendre leploitaon plus stable : dans le cas o lun

    deu ne peut assurer son travail, il peut facilement treremplac. Cest dailleurs un point faible mis en videncepar les agriculteurs travaillant dans des collecfs o lestches sont divises.Quand lacvit est conduite en couple, dans 10 situaonssur 14 enqutes, les femmes prennent la responsabilitde la transformaon ou de la commercialisaon, tandisque leur conoint se consacre la producon. Deu

    eploitants meent galement en avant le rle des circuitscourts dans linstallaon de leur conointe, qui naurait puavoir lieu sans cela.

    Approfondissement des aspects sociaux

    Elments de rponses aux hypothses de travail

    AxE 1: R C

    HYPoTHSE 1A ____________________________________________________________________L (, )

    , , -.

    L : ,

    >

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    13/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/13

    Concernant le collecf eterne, cest--dire le travailcollecf pour la transformaon ou la commercialisaonhors de leploitaon, nous observons galement une

    inuence sur lorganisaon et le bien-tre dclar.

    Travailler avec dautres en dehors de leploitaon estconsidr par tous comme trs agrable. Les eploitantsqui ont des contacts dans ce cadre lapprcient beaucoup,notamment ceu qui commercialisent en magasin deproducteurs. Quelques eploitants parlent mme desolidarit et une eploitante indique que sans le souen

    de ses collgues dans des priodes diciles, elle auraitarrt son acvit. Son acvit de transformaon ntaitpas reconnue ni respecte par son associ.

    Sans le magasin de producteurs jaurais arrt, laspect

    humain sur la ferme tait trop dur grer, je me

    sentais seule et je ntais pas soutenue et mon mari

    tait dans une posion dlicate. Jai cr des liens avec

    des personnes qui mont aide tenir le coup dans lemagasin.

    Lorganisaon du travail est en revanche un point de fragilit.Il est ncessaire de faire des heures supplmentaires pourdes runions de geson collecve. De plus, daprs lesenquts, sorganiser plusieurs est touours complee.

    Dans le cas dun atelier de transformaon collecf pareemple, il est important de raliser un planning respecter et donc parfois travailler sur des horaires ugspeu praques. Malgr cela, lensemble des eploitantstravaillant en collecf indique que cela fonconne trsbien. Bien quils ne laient pas eprim clairement, cela

    les oblige galement une organisaon plus rigoureuse,ce qui devient potenellement un atout et peut inviter

    repenser de manire plus systmaque le fonconnement

    de leploitaon.Ce travail en collecf permet galement une entraideentre eploitants. Certains ateliers de transformaon par

    eemple, demandent, pour un travail plus rapide, uneparcipaon lors de la dcoupe, mme sur les produitsdautrui. Dans le cadre de la commercialisaon, leseploitants changent sur leurs praques, bien au-del dela vente, ce qui peut les aider, permere des apprenssageset renforcer leur professionnalisaon.

    On fait des repas entre producteurs, il y a ensuite des

    changes trs intressants sur les cultures etc. a mest

    trs ule.

    Ils se donnent des conseils, ce qui leur permet damliorerleur systme comme cee agricultrice qui avait prvu dechauer ses serres mais va nalement aendre, sur leconseil dun autre lui ayant epliqu que cela na pas t

    rentable pour lui.

    Ces observaons reoignent les rsultats obtenusdans dautres proets : dans le proet Casdar ATOMICnotamment, les tudes sur les ateliers de transformaoncollecfs font apparatre que les agriculteurs entrent dansce type de structure pour des raisons conomiques maisy restent pour des raisons sociales, du fait des relaons

    noues. Notre tude montre que la vente collecve estdans le mme cas, ce qui avait aussi t mis en videncedans le cadre des proets PSDR Liproco et Coinel.

    Globalement, lchelle des 442 cas enquts parquesonnaire, les agriculteurs se disant trs sasfaits

    sont en moyenne plus impliqus dans des dmarchescollecves, y compris les formes collecves de vente.

    Quel que soit leur mode de fonconnement, tous lesagriculteurs rencontrs rapportent que les circuits courtsinduisent un temps de travail plus important, li aumulples tches accomplir. Travailler avec des associssemble alors permere de se librer plus de temps libre,que ce soit des week-ends ou des vacances. Cest un des

    aspects recherchs travers le travail avec des associs.Les 442 enqutes conrment ce fait avec moins de 7 % des

    associs en GAEC qui ne prennent pas de congs quand ilssont 17 % chez ceu qui ont un statut individuel.

    Etre en GAEC cest nalement une trs bonne soluon. Il

    est possible de faire un roulement pour avoir du temps

    libre. Mais il faut sentendre, a cest autre chose.

    Il convient toutefois dviter didaliser le travail en collecf :trois agriculteurs ont en eet epliqu avoir mis n une

    associaon pour cause de msentente ou dincompabilitdes obecfs, que ce soit dans le cadre familial ou non.

    L : .

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    14/2414/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    On remarque que les eploitants interrogs simpliquent

    peu dans les rseau agricoles tradionnels tels queles Cuma, en dehors des eploitants mites de notretypologie, du fait de leur implicaon en circuits longs.Ce rsultat est confort par les tudes qui montrent queles agriculteurs en circuits courts sont parfois considrscomme des marginau et moins bien accepts dans lesstructures classiques du dveloppement et du conseil

    agricole3

    .

    Certains eploitants rencontrs ont plus directementeprim leur insasfacon au regard de ces structures. Cephnomne est relavement courant chez les porteurs denouveauts et conrm dans le cas des pionniers denotre typologie. Quelques-uns prfrent donc ne pas ou plussimpliquer dans des groupes techniques. Mme si certains

    ont pu compter sur lappui de rseau la mise en placede leur proet, la plupart dentre eu travaillent auourdhui

    seuls. Il est toutefois important pour eu davoir un aperu

    dautres modes de fonconnement, dautres praquespour ventuellement sen inspirer. Ils sinvesssent alorsdans dautres types de rseau, galement de faon trouver un appui en cas de problme. Les agriculteursqui ne bncient pas dun suivi rgulier dclarent ainsisavoir o trouver linformaon lorsquils en ont besoin .Notamment, pour certains, les formes dorganisaons

    collecves concernant tant la transformaon que la venteouent le rle de rseau dchange de connaissance etde comptences et peuvent se substuer au structurestradionnelles. Dautres ulisent davantage Internet,comme source dinformaons mais aussi pour changeravec des producteurs plus loigns. Certains rseau dutype Bienvenue la Ferme ou Civam gardent toutefoisun intrt pour beaucoup, en parculier pour faire de la

    publicit et arer une clientle3.

    Si des formes dorganisaon collecves pour la vente ou latransformaon rapprochent les agriculteurs, la concurrenceentre eu nen est pas pour autant supprime. Les magasinsde producteurs, notamment, sleconnent en gnral unproducteur par produit (en dehors du marachage) pourviter la concurrence au sein du magasin, ce qui la reporte

    au moment de la slecon et nalement peut renforcerles tensions entre producteurs. De plus, certains magasinsvoluent en acceptant nalement plusieurs producteurs

    par produit, ce qui diminue les chires daaires de ceuqui proposent les mmes produits.

    Cependant, les liens tant dclars comme forts, lesagriculteurs, bien quils parlent de concurrence, ne

    ressentent pas cela comme une contrainte et sont prts laccepter, notamment car les magasins de producteursreprsentent rarement 100 % de leur chire daaires etleurs apportent plutt un complment et un contact social.

    Au dpart on navait pas de concurrence, on tait les

    seuls faire du fromage et du yaourt. On faisait un

    bien meilleur chire daaires que maintenant o il y a

    dautres producteurs sur les mmes produits. Mais cest

    plus agrable de travailler plusieurs, plus gai. . Ca

    va plus loin que laxe conomique, il y a un ct social

    trs intressant.

    La percepon de la concurrence apparat toutefoistrs lie au praques mises en uvre, donc autypes idens. Les agriculteurs spcialiss , qui

    commercialisent surtout sur les marchs, ont des liensfaibles avec dautres agriculteurs dans le cadre de lacommercialisaon et considrent les autres producteurscomme des concurrents . En revanche, les agriculteurs diversis nemploient pas ce terme et ont au contraire

    de trs bonnes relaons avec dautres producteurs. Les spcialiss commercialisent par un seul mode de vente,et sont donc tenus dy maimiser le chire daaires quilsy ralisent alors que les diversis en ont plusieurs, laconcurrence est moins gnante leurs yeu car ils peuventvendre par dautres dbouchs.

    HYPoTHSE 1B ____________________________________________________________________L

    .

    HYPoTHSE 1C ____________________________________________________________________L .

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    >

    3 Chioleau Y., 2012. Circuits courts alimentaires, dynamiques relaonnelles etlue contre leclusion en agriculture. Economie rurale, n332, p. 88-101.

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    15/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/15

    Douze agriculteurs sur 19 meent en avant le contact avec

    les acheteurs comme un avantage des circuits courts, etprincipalement le contact avec les consommateurs dansle cas de la vente directe. Sils nont pas tous les mmesrelaons avec leurs clients, en revanche tous disent en toutcas communiquer sur leurs praques avec plaisir. Lorsqueles clients posent des quesons, ils apprcient de leurrpondre et de pouvoir se user sur certaines praques.

    Ce rsultat est original car dautres travau montrent que,sur cee thmaque, le lien avec les consommateurs estparfois plus subi que choisi dans le cas de certains modesde vente4. Ce rsultat relve peut-tre dun biais li lchanllon ou la mthode de quesonnement. Celapeut tre le cas si les eploitants ont limpression de devoirse user et apporter une rponse aendue.Certains indiquent toutefois que les clients ne sont pas

    assez curieu leurs yeu et quils apprcieraient plus

    dintrt de leur part, ce que lon trouve aussi dansdautres tudes5. En eet, les agriculteurs epriment lideque cee absence de quesons tmoigne de la conancede la part du consommateur, ce qui les valorise. Cela peuttoutefois galement tre peru comme du dsintrt.

    Si les quelques changes voqus susent certains

    producteurs, dautres choisissent dinformer et decommuniquer de manire pro-acve, prenant eu-mmesliniave, sur des suets qui leur semblent importants. Ilsagit notamment des agriculteurs reprsents par le typedes pionniers .

    Informer, expliquer aux gens, moi je pense que a fait

    pare de notre travail aussi dexploitant agricole.

    Les retours posifs sur les produits sont unanimementapprcis et considrs comme valorisants. Ainsi, lescircuits courts permeraient une valorisaon sociale enplus dconomique. Certains agriculteurs, notamment les pionniers , meent laccent sur limportance qua pour

    eu la reconnaissance de leur travail par les clients, ilsparlent mme de ert. Cee reconnaissance leur montreque leur travail est apprci sa uste valeur. On netravaille pas dans le vide.

    Ils indiquent qua contrario, dans les lires longues, lesproduits sont sans cesse dvaloriss, en parculier par despri en baisse constante.

    On te dvalorise sans cesse au march de gros. Je sais

    que je vends de la bonne qualit puisque j ai une clientle

    au march de dtail et au distributeur automaque. Et

    de lautre ct il y a des acheteurs de gros qui se chent

    de la qualit. Si la poire pouvait tre carre pour mieux

    se ranger ils prfreraient.

    Cest un monde de requins, ils essayent juste de faire du

    bnce.

    Certains en arrivent mme douter quils font du bontravail. Travailler en circuits courts leur permet de ce point

    de vue damliorer leur sasfacon vis--vis de la qualit deleurs produits mais aussi de leur travail.

    Un eploitant travaillant sur les marchs indique les

    clients ont un rapport individuel avec moi, ils ne pensentpas lagriculture en me voyant . Ainsi, alors que lesagriculteurs en circuits longs semblent plus fondus dansla masse, ceu en circuits courts semblent retrouver une

    reconnaissance de leur individualit.

    HYPoTHSE 2A____________________________________________________________________L q -- .

    HYPoTHSE 2B____________________________________________________________________L q

    .

    >

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    AxE 2: L

    4 Chioleau Y., 2009. From Polics to Co-operaon: The Dynamics ofEmbeddedness in Alternave Food Supply Chains. Sociologia ruralis, vol. 49, n3,p. 218-235.Marchal G., Spanu A., 2010. Les circuits courts favorisent-ils ladopon depraques agricoles plus respectueuses de lenvironnement ? Courrier delEnvironnement de lINRA, n59, p. 33-46.

    5 Dufour A., Hrault-Fournier C., Lanciano E., Pennec N., 2010. Lherbe est-elleplus verte dans le panier ? Sasfacon au travail et intgraon professionnelle demarachers qui commercialisent sous forme de paniers. In Traversac j.B. (coord.),Circuits courts : contribuon au dveloppement rgional, Dion, Educagri.

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    16/2416/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    Le rapport entre circuits courts et alimentaon nest pasvident introduire auprs des producteurs et restesouvent abord via les eneu de matrise des produits etde leur qualit, notamment par ceu auparavant en circuits

    longs. Les circuits courts permeent de se rapproprierles produits. Les eploitants assurent que rien que pourcee raison ils trouvent logique de stre orients vers les

    circuits courts. Ils se rinvesssent ainsi dans la qualit deleurs produits en allant usqu un produit ni.

    Je refuse dtre un simple producteur de mares

    premires pour les IAA.

    Limportance accorde la qualit est galement lie aurisque peru de perdre une pare de leur clientle.

    Sil y a un problme de qualit des produits, dans ce cas

    mme si les clients sont engags et militants a ne peut

    pas fonconner.

    Paralllement, la plupart des producteurs concernsdclarent que le passage en circuits courts na eu que peudinuence sur leurs praques techniques. Notamment, ilsdclarent quils ont touours eu des praques respectueuses

    de lenvironnement. Nanmoins, un eploitant a admisavoir eectu un changement important dans sa manirede fonconner. Ce maracher livrait des coopraves etcommercialise auourdhui la totalit de sa producon en

    libre-cueillee. Il eplique avoir diminu les traitementsphytosanitaires et uliser les moins nocifs possibles,dans un premier temps du fait de la rglementaon, mais

    aussi dans un souci thique. De plus, bien que dclaranten premire approche une inuence limite des circuitscourts sur leurs praques, certains meent en avantque lorientaon en circuits courts est pour eu, alle depair avec un passage ou une installaon en agriculture

    biologique, pour rester cohrent dans leurs discours et vis vis des clients. En ce sens, les circuits courts nont pasmodi leurs praques. Pour les autres, les changementsconcernant les aspects environnementau se font demanire indirecte, et moins la demande epresse desclients, notamment pour les aspects environnementau.Les agriculteurs essaient de prvoir les aentes desconsommateurs, dans une gure parfois idalise ou en

    lien avec des engagements quils portent tre personnel6.Dans les cas enquts, la demande de clients, par contre,a pu entraner plus directement le dveloppement denouvelles producons.

    Reoignant ce qui est dcrit dans dautres travau7,plusieurs agriculteurs ont indiqu que la mise en place de

    leur atelier circuits courts avait permis la craon demploisque ce soit la transformaon ou la commercialisaon.Si cela a parfois permis dinstaller un membre de la famillepour lequel il ny aurait pas eu de place sur leploitaonautrement, dans beaucoup de cas, les eploitantsembauchent des salaris dans la rgion.La mise en place dun atelier de transformaon-vente peuttoutefois gnrer un senment de concurrence chez des

    arsans locau. Deu leveurs se sont en eet vu reprocherleur acvit par des bouchers. Les leveurs considrentpourtant que la clientle se rendant la boucherie etdirectement la ferme nest pas la mme puisque leservice propos dire (colis dans un cas, dtail dans

    lautre). Certains travau en cours sur les collaboraonsentre professions dans les circuits courts, notamment le

    proet Casdar INTERVAL, devraient apporter une meilleurecomprhension de ces concurrences ressenes etdidener des leviers pour les dpasser.Quelques enquts ont galement mis en avant que lescircuits courts permeent la valorisaon des produits duterritoire, notamment par la mise en place de marchs deproducteurs auquels beaucoup parcipent. Plus rarementa t voqu le rle des acons de promoon des produits

    locau associes au dveloppement de ces circuits dansla dynamisaon des territoires, notamment en zonesurbaines ou priurbaines. Toutefois, les producteursparlent assez peu des impacts des circuits courts sur lesterritoires, rduisant souvent cet impact lemploi.

    HYPoTHSE 2C ____________________________________________________________________E , . L

    q -- q

    .

    HYPoTHSE 2D ____________________________________________________________________L .

    >

    >

    6 Cheyns E., 2010. Nouvelles formes dengagement autour du local. Portraits de paysans en vente directe . In Coudel E., DevautourH., Soulard C., Hubert B. (coord.), Apprendre innover dans un monde incertain, Paris, Quae.7 Aubry C., Bressoud F., Pet C., 2011. Les circuits courts en agriculture revisitent-ils lorganisaon du travail dans leploitaon ? InBeguin P., Dedieu B. (dir.), Le travail en agriculture : son organisaon et ses valeurs face linnovaon, Paris, LHarmaan, p. 19-35.

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    17/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/17

    Si des producteurs que nous avons enquts onteplicitement mis en avant la plus grande autonomie lieau circuits courts de commercialisaon. La plupart dentreeu vendent une pare de leur producon en circuits longsou lont fait par le pass et peuvent donc comparer. Vendreen circuits courts leur donne en eet limpression dtremoins dpendants du march , associ au commercemondial, la volalit des pri et la concurrence entre

    pays producteurs :

    Aujourdhui on nest plus dpendants du march, dun

    vnement extrieur. Cest beaucoup plus rassurant, on

    na pas d-coups sur le march.

    Dautres travau montrent que cest lun des points clsdans la dirence entre circuits longs et courts pour les

    producteurs .Plus largement, mme si tous les eploitants ne leprimentpas clairement, leurs praques tmoignent dune plusgrande autonomie de dcision. Par eemple, beaucoupdentre eu ont test dirents circuits et fait le choi de lesarrter suite une valuaon de leurs performances.Si un circuit nest pas assez rentable, leploitant peutprendre assez rapidement la dcision de changer de

    mode de vente pour sorienter vers de nouvelles formes.

    De mme, lorsquun mode de vente est trop gourmanden temps, de livraison notamment, ils prennent souventla dcision de larrter ou den amliorer la logisque. Ilsont ainsi une capacit sadapter, ce que les pionniersepriment clairement, mais que lon constate galementchez les autres.

    Les pionniers de notre typologie indiquent quils sontconnuellement en reion et se remeent tous les oursen queson. Cela les encourage notamment mereen place des modes de vente innovants ou de nouvellesfaons de communiquer auprs des consommateurs. Ils

    ont galement tous des proets varis pour le futur. Mmesils nvoquent pas directement cee acvit reive, lesenquts reprsentant les autres types montrent aussi desvoluons au cours de leur carrire et depuis la mise en

    place de latelier circuits courts, tmoignant dune capacitd innovaon ordinaire cest--dire dune capacitdaustement de leur systme en foncon du contete etdes problmes auquels ils sont confronts9. Cee capacitseprime notamment, dans le cas des spcialiss et

    des diversis , travers le choi et ladaptaon desstratgies de commercialisaon en foncon de leursituaon.

    HYPoTHSE 3A____________________________________________________________________L .

    HYPoTHSE 3B____________________________________________________________________L

    , q .

    >

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    AxE 3: A

    8 Deverre C., Lamine C., 2010. Les systmes agroalimentaires alternafs. Unerevue de travau anglophones en sciences sociales. Economie rurale, n317, p.57-73.9 Alter N., 2002. Linnovaon ordinaire. Paris, PUF.

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    18/2418/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    Les producteurs que nous avons enquts ont des faonsdirentes de er leur pri. Cependant, tous dclarentque le fait mme que ce pri soit , plutt que subi,est d une source de sasfacon et dautonomie. Plus

    prcisment, les eploitants mites qui praquentgalement des circuits longs dclarent er leurs prien calculant les cots de producon. Pour eu le pri devente la lire longue sert de rfrence pour valuer

    la rentabilit des acvits de transformaon et decommercialisaon.

    Cependant, daprs les travau tablis dans les direntes

    lires du proet RCC, il apparait que peu dagriculteursent leurs pri de manire rellement rigoureuse parrdun calcul du pri de revient, en prenant en comptelensemble des charges et le temps de travail. Ceci est eneet etrmement complee. Les autres types dclarentformer leurs pri en comparaison avec ceu praqus parleurs collgues ou les grandes surfaces. Dautres ulisentdes modes de comparaison bass sur dirents critres

    quils prennent plus ou moins en compte (pri des

    confrres, des GMS), voquant parfois un pri parrapport un ressen .

    La aon des pri, si elle procure un senment de libert , peut galement reprsenter un souci

    supplmentaire. En eet, il arrive que les pri ssoient trop bas et quils ne soient pas susammentrmunrateurs. Il est nanmoins compliqu daugmenterrapidement le pri par crainte de la racon des clients.

    En circuits longs, cet arbitrage et cee dcision ne sontpas de la responsabilit des producteurs. Tous nousont indiqu quand mme quils ont pet pet aeintun tarif sasfaisant en circuits courts, mme si certains

    regreent de ne pas lavoir fait plus tt. Ceci montre bienles contraintes sociales qui psent sur eu sur ce plan etpeuvent entrer en eu dans dautres registres : le soucide ne pas entrer en concurrence avec les collgues par

    des pri trop bas, ou le souhait dtre accessible au plusgrand nombre.

    Cee queson de la aon du pri pose plus largementla queson de la valeur accorder au travail. Si les pionniers admeent avoir des pri un peu levs etlassumer du fait dune qualit suprieure, ce nest pasle cas de tous les eploitants. Plus frquemment, les

    agriculteurs semblent avoir peur dtablir un pri trop

    haut pour les clients, ce qui est mere en relaon avecla valeur quils accordent leur travail. Nous faisons ainsiremonter un besoin de conseils, daccompagnement etde formaon sur ce point.

    HYPoTHSE 3C____________________________________________________________________L - . D , - .>

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    19/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/19

    La charge mentale reprsente lensemble des opraonsmentales eectues par une personne lors de son acvitprofessionnelle ainsi que des pressions psychologiqueslies leercice de cee acvit (pour le respect desdlais, la geson des relaons professionnelles). Cest

    une contrainte qui dpend des caractrisques des tches accomplir et des comptences de la personne pour les

    grer.

    Tous les eploitants interrogs reconnaissent que lescircuits courts reprsentent du travail en plus du fait dunombre et de la varit de tches accomplir (producon,commercialisaon et parfois transformaon, logisque).

    Cela reprsente non seulement un supplment de travailmais implique aussi de grer le travail diremment, desorganiser ecacement entre les direntes tches pouropmiser le temps disponible10. Lacvit devient dautantplus complee quand plusieurs modes de vente sontpraqus, comme dans le cas des agriculteurs diversis et pionniers . Se concentrer sur un seul mode de vente,

    comme le font les spcialiss , est une des soluonspossibles pour diminuer la compleit et rduire le stress.Travailler en collecf en est une autre. Les quesonnairesRCC montrent dailleurs que les sasfaits ont en moyenneun moins grand nombre de circuits de vente et/ou sontdavantage impliqus dans les collecfs.

    Nanmoins, pour certains, la vente reste une acvit

    complique et parfois, la moins apprcie. Les eploitantsayant lhabitude des circuits longs, notamment le type des mites , indiquent que la vente est un mer dirent leurs yeu et que tout le monde ne peut le praquer.Nous retrouvons ce point de vue dans dautres tudes, les

    comptences en markeng ntant pas videntes pour toutle monde.

    La vente directe, il faut savoir que a ncessite de bien

    matriser laxe de producon, a on le sait - mais a

    cest vrai mme si on nest pas en vente directe - de

    bien matriser la transformaon - de la matriser

    techniquement mais aussi conomiquement - et le

    dernier point cest dtre bon au niveau commercial.

    Il faut sassurer des 3 facees, et je dirais que la plus

    dicile et la plus dlicate en termes de temps cest le

    commercial parce que cest le plus dicile valuer

    et cest l o il peut y avoir les plus gros carts entre

    certaines personnes, ya des gens qui excellent plus ou

    moins dans le commercial, qui ont la capacit daller plus

    ou moins vite et dtre plus ou moins ecaces.

    Les mites ont pour la plupart une origine agricoleet repris leploitaon familiale oriente vers des circuitslongs classiques. Cela eplique sans doute leur ressenface une comptence de vente dirente demande.Comme parfois en circuits longs, la foncon commercialereste dicile pour des agriculteurs en circuits courts.

    Ces rsultats concernant le poids de la charge mentalereoignent dautres tudes et appellent nalement intgrer davantage cee dimension sociale des circuitscourts dans les formaons iniales et connues, ainsique dans laccompagnement des agriculteurs. Ils invitentgalement approfondir les direntes pistes, techniqueset organisaonnelles, pour mieu grer la compleit de

    lacvit en circuits courts.

    HYPoTHSE 4____________________________________________________________________L ,

    , .>

    AxE 4: C

    10 Poisson M., Saleilles S., 2012. Capitalisaon circuits courts. Universit de Saint-Eenne, Vivea (eds.), Mars 2012, hp://psdr.proience.net/opac_css/doc_num.php?eplnum_id=368.

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    20/2420/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

    U

    En rsum, dans les enqutes par quesonnaire et par entreen, les agriculteurs semblent sasfaits de leur acvit en

    circuits courts, en parculier, comme le montre lanalyse des discours, parce quelle favorise davantage lautonomie que

    les circuits longs. Cee autonomie seerce en parculier au niveau de la aon des pri, du choi ou de ladaptaon des

    modes de vente, mme si les dcisions peuvent savrer problmaques.

    Beaucoup meent toutefois un bmol cet enthousiasme en voquant notamment le temps de travail important. Pourles 489 enquts par quesonnaire, ceu qui ont des systmes avec moins de circuits de vente semblent mieu vivre

    leur mer. La combinaison des missions (producon, transformaon, vente, logisque) apporte une compleit parfois

    dicile vivre et la formaon iniale na pas touours prpar lagriculteur tous ces aspects. De plus, il peut se senr

    isol pour dterminer un pri de vente acceptable pour lacheteur.

    Les agriculteurs seuls sont plus souvent dans le groupe des peu sasfaits, tandis que ceu avec plus deecfs se retrouvent

    plus nombreu dans les sasfaits. Travailler dans des collecfs de travail, avec des associs ou des collaborateurs, auquels

    peuvent saouter des salaris, permet une rparon des tches, un partage de la responsabilit. Cee organisaon

    plusieurs dans leploitaon semble procurer plus de confort dans le travail. Beaucoup rappellent toutefois que le travail

    en collecf avec dautres ncessite dtre en accord sur le fonconnement et les relaons avec ces salaris ou associs,

    ainsi que de passer du temps pour la coordinaon.

    Ces liens forts avec des collgues sont dautant plus importants quils aident, au dires des enquts eu-mmes,

    accepter certaines condions diciles dans leur travail et rendent celui-ci plus agrable.

    D

    La parcipaon des collecfs de transformaon ou de vente est galement un moyen de rendre le travail plus ecace.

    Surtout, ces liens apportent un souen face un isolement ressen et une solidarit en cas de dicults. Ils amnent

    mme mieu vivre la concurrence, au regard des complmentarits trouves ou de la qualit de la vie sociale au sein

    du collecf.

    Les contacts avec les clients sont aussi apprcis par tous les agriculteurs, et ce quel que soit le niveau de relaon engag,

    car cela leur apporte une reconnaissance sociale et valorise leurs produits.

    De plus, beaucoup denquts tmoignent que les rseau agricoles classiques ne les ont pas beaucoup accompagns,

    mme si on sent une nee voluon depuis le plan Barnier de 2009 ou les crises rcentes. Certains agriculteurs en circuits

    courts assument en eet leur dirence en termes de stratgie professionnelle. Par contre, ils prennent part dautres

    rseau, formels ou non, pour se rapprocher de personnes partageant leurs convicons ou leurs quesonnements.

    Enn, les producteurs ont tendance considrer limpact territorial de leurs circuits courts travers lemploi et/ou

    linstallaon induits seulement, ce qui pourtant forme d une contribuon capitale. De plus, les liens sss au sein des

    collecfs, avec les clients ou dans des rseau de pairs, sont aussi des vecteurs importants de dveloppement territorial

    et de cohsion sociale.

    Synthse

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    21/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/21

    Conclusion

    Les producteurs enquts sont auourdhui plutt sasfaits de leur situaon et certains aimeraient commercialiser uneplus grande part de leurs produits en circuits courts. Cependant, le temps de travail et lorganisaon complee demandspar cee acvit restent des contraintes fortes. Si la captaon de la valeur aoute apparat comme la movaonprincipale pour sengager dans les circuits courts, lintrt peru est aussi social, de par la reconnaissance sociale etla qualit ou la diversit des relaons que ces circuits procurent. Le travail au sein de collecfs est valu comme pluscomplee, en parculier pour les prises de dcision, mais apportant un souen essenel, qui fait que les producteursnenvisagent pas de quier ces structures.

    Cee tude rappelle donc que la valorisaon conomique semble tre une condion indispensable dans la sasfacondes agriculteurs par rapport leur atelier en circuits courts, mais elle montre aussi que dautres valeurs sont ncessaires lpanouissement des producteurs, comme des contacts humains nous dans le cadre de la vente. Elle nous confortedans certaines analyses et nous amne penser que la marginalit de la vente en circuits courts est mieu vcueque lors des priodes prcdentes. Lensemble de ces lments donne des pistes pour les acons de formaon et dedveloppement agricoles.

    P

    Au regard de notre tude sur le volet social, nous pouvons suggrer des pistes de travail pour amliorer laccompagnementdes agriculteurs en circuits courts ou des porteurs de proets.

    Face la charge de travail, il serait souhaitable de travailler sur les acvits trop chronophages, surtout lorsquelles sontsi mal rmunres quelles ne peuvent pas user lembauche dun salari. On peut en eet penser que ces heuresde trop sont celles qui psent sur lagriculteur. Les travau par lire du proet RCC aideront galement idener desleviers permeant de rduire cee surcharge de travail souvent mal vcue. Linvesssement personnel des agriculteursest consquent avant le dmarrage de lacvit et les nancements de linstallaon devraient en tenir compte.

    En rponse la compleit du mer, des acons d en cours montrent toute leur pernence et doivent trepoursuivies ou renforces : le dveloppement et la formaon agricoles proposent des modules spciques pour mieu

    grer lacvit commerciale, depuis la mise en oeuvre dune stratgie, la mobilisaon douls markeng usquauquesons de aon des pri de vente et de calcul des cots de revient. Laccessibilit de ces formaons ou apportspeut toutefois sans doute tre amliore et raisonne en intgrant les salaris agricoles et services de remplacement.Dautres travau, mens notamment au sein des instuts techniques ou des organismes de recherche, peuvent aussi

    aider trouver les moyens de trouver les moyens de grer des situaons complees, par eemple en simpliant lacvit,notamment au niveau de la producon.

    Les collecfs internes leploitaon ou eternaliss semblent apporter des soluons intressantes dans la geson

    du travail. Il ressort toutefois de notre tude un besoin damliorer le fonconnement de certaines structures. Lesorganisaons agricoles doivent donc se rendre davantage disponibles pour accompagner ces collecfs, dans leur miseen place, dans la construcon de la stratgie et du plan dacons mais aussi dans la geson des ressources et relaonshumaines. Ces quesons doivent aussi tre davantage intgres dans les formaons iniales.

    Enn, les relaons humaines sont essenelles pour les producteurs en circuits courts car elles permeent de mieuvivre et grer la compleit du mer et les dicults associes. Lappui au dveloppement de davantage de lieu etrseau dchange, entre pairs notamment, serait fort apprci par les agriculteurs en circuits courts, qui ressentent

    souvent un isolement et ne souhaitent pas forcment, ou ne peuvent pas, sintgrer dans les rseau tradionnels du

    dveloppement agricole.

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    22/24

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    23/242011 - 2013 / IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES/23

    Cee tude a t ralise dans le cadre du

    proet laurat Casdar 2010 : Elaboraon dun

    rfrenel pour valuer la performance technique,

    conomique, sociale et environnementale etfavoriser le dveloppement des circuits courts de

    commercialisaon .

    V z

    :

    > :

    - viande ovine,

    - viande bovine,

    - porc/charcuterie,

    - produits laiers base de lait de vache,- lgumes,

    - volailles.

    > :

    - innovaons,

    - environnement,

    - mthode/conomie.

    S I :

    - du CERD > www.centre-diversicaon.fr

    - de lInstut de llevage > www.idele.fr- de TRAME > www.trame.org

    - et des partenaires du proet

    PRODUIRE DES

    VOLAILLES

    DESTINEES AUX

    CIRCUITS COURTS DE

    COMMERCIALISATION

    ORGANISATIONETPERFORMANCES

    entre

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    ProjetLauratCASDAR2010

    Elaborationdunrfrentielpourvaluerlaperformancetechnique,

    conomique,socialeetenvironnementaleetfavoriserledveloppement

    descircuitscourtsdecommercialisationpilotpar:

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    GUIDEPRATIQUEETREPRES

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    DVELOPPERUNE ACTIVIT DEVALORISATION DE

    LGUMES

    ETPETITS FRUITS

    EN CIRCUITCOURT

    METHODES

    ETAPPROCHE

    ECONOMIQUE

    TRANSVERSALE

    EXPLORATOIRE

    DE SIX FAMILLES DE

    PRODUITS

    EN CIRCUITS COURTS

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    Elaborationdunrfrentielpourvaluerlaperformancetechnique,

    conomique,socialeetenvironnementaleetfavoriserledveloppement

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    PRODUIRE et VENDRE

    DES

    PRODUITS BOVINS

    LAITIERSEN CIRCUITS COURTS

    DESREPRESPOURLEMONTAGE DEPROJETSETLECONSEIL

    DIVERSITDESMODLESETANALYSESCROISES

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    conomique,socialeetenvironnementaleetfavoriserledveloppement

    descircuitscourtsde commercialisationpilotpar:

    IMPACTS

    SOCIAUX

    DES CIRCUITS COURTS

    ALIMENTAIRES SUR

    LES EXPLOITATIONS

    AGRICOLES

    ProjetLauratCASDAR2010

    Elaborationdunrfrentielpourvaluerlaperformancetechnique,

    conomique,socialeetenvironnementaleetfavoriserledveloppement

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    PRODUIRE

    ET

    COMMERCIALISER

    DES

    PORCS

    EN CIRCUITS COURTSORGANISATIONETPERFORMANCES

    PERFORMANCE

    ENVIRONNEMENTALE

    DES

    CIRCUITS COURTS

    LAPERCEPTIONDELA DIMENSION

    ENVIRONNEMENTALEDESPRODUCTEURS

    ENCIRCUITS COURTS

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    conomique,socialeetenvironnementaleetfavoriserledveloppement

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    Elaborationdunrfrentielpourvaluerlaperformancetechnique,

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    PRODUIRE ET

    COMMERCIALISER

    DE LA

    VIANDE

    BOVINE

    EN CIRCUITS COURTS

    INNOVATIONS

    DANS

    LES CIRCUITS

    COURTS

    FACTEURSDERUSSITEETPOINTSDEVIGILANCE

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    PRODUIRE ET

    COMMERCIALISER

    DE LA

    VIANDE

    OVINE

    EN CIRCUITS COURTS

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    24/2424/ IMPACTSSOCIAUXDESCIRCUITSCOURTSALIMENTAIRESSURLESEXPLOITATIONSAGRICOLES / 2011 - 2013

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    Impressin:GrupeEasyPrint.Septe

    mbre2013.

    Etude faisant pare du proet lauratCasdar 2010 Elaboraon dun rfrenelpour valuer la performance technique,conomique, sociale et environnementale etfavoriser le dveloppement des circuits courtsde commercialisaon nanc par :

    CONTACTS:Y C : @..A G : [email protected] o : .@.

    ISBN : 978-2-36343-456-2


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